APRES LE SOLAIRE ET LE VENT Les belles promesses du biogaz



Malem Hoddar, dans la région nouvelle de Kaffrine, est au cœur de cette expérience. Ici, les sources d’énergie nouvelles et renouvelables ont bien une signification. Dans une cuisine aux équipements sommaires, la petite fille qui est entrain de faire bouillir sa sauce d’arachide pour le couscous du soir, est heureuse aujourd’hui de pouvoir faire ses repas comme en ville avec un matériel plus adapté. Cela grâce au biogaz.

Un petit four à l’intérieur, soutenu à l’extérieur par un biodigesteur à dôme fixe, l’équipement est simple. Longtemps considéré comme un mythe, cette source d’énergie nouvelle est moins chère que le biocarburant et se distingue par trois types d’installation : les unités industrielles de grande capacité de production, les installations de récupération du biogaz de décharge des déchets ménagers et finalement les biodigesteurs domestiques ou familiaux.

Pour les spécialistes, la formation du biogaz est un phénomène naturel qui résulte de la fermentation bactérienne anaérobie (la biométhanisation) de produits organiques. Elle se produit dans les marais, les vases d’estuaires, les amas de fumier ou encore dans l’intestin des ruminants.

Produit par biodigesteur généralement à partir de la bouse de vache et de crottin de porc. Avec l’implantation de 400 000 biodigesteurs domestiques de type enterré à alimentation continue dans des pays comme le Népal, au Cambodge, au Kenya, en Ouganda, en Ethiopie, au Burkina Faso et au Sénégal. L’on compte d’ailleurs, plus de 35 millions de biodigesteurs construits dans le monde dont 17 millions en Chine.

Elément principal du dispositif, le biodigesteur est destiné à recevoir des déjections d’animaux mélangées à de l’eau en vue de produire ce biogaz. Aujourd’hui si en ville, on ne connaît que le gaz butane, forme d’énergie fossile la plus consommée, cette ressource pourrait aussi être une de plus pour réduire la déforestation et la consommation de gaz avec la bouteille de 6 kilos vendue à près de 4000 Fcfa (3800 dans les boutiques). Avec la percée timide de l’énergie solaire (pour les lampadaires des villes) et celle du biogaz pour les usages domestiques (cuisine, éclairages etc.), le Sénégal se devrait d’explorer encore plus ces alternatives durables au moment où l’on se plaint partout des effets du changement climatique.

2014, et plus loin, 2030 sont une échéance qui est là devant tout le monde. Le temps avance inexorable et très rapidement. L’Etat, comme les villes, a le devoir d’accélérer sinon d'amorcer la transition énergétique. Sans des mesures audacieuses, aucun développement n’est envisageable à court terme si le Sénégal n’exploite pas toutes les sources d’énergie que la nature lui a offertes.

Dans cette perspective, changer est devenu, plus qu’une nécessité, un devoir pour l’Etat, ses hommes et ses femmes.

Mame Aly KONTE
Sud Quotidien


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Développement durable


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