Avec ses partenaires, la BAD s’emploie à accélérer le déploiement du programme de résilience à la sécheresse



À la veille de la Journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse, la Banque africaine de développement (BAD) a annoncé qu’elle œuvre, de concert avec ses partenaires, à accélérer le déploiement du Programme de résilience à la sécheresse et de développement des moyens de subsistance durable dans les pays de la corne de l’Afrique.

Célébrée tous les ans le 17 juin, la Journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse a pour but de mieux sensibiliser le public aux efforts menés à l’échelle internationale pour lutter contre la désertification. Cette journée est l’occasion de rappeler aux parties prenantes qu’il est possible d’éviter que ne s’aggrave la dégradation des terres, en s’attaquant de front aux problèmes et en s’assurant de la forte implication des communautés locales et d’une coopération à tous les niveaux.

Cette année, la journée a pour thème « Dégradation des terres et migration ». Facteurs de migration, la dégradation de l’environnement, l’insécurité alimentaire et la pauvreté constituent de sérieux défis en matière de développement.

La Banque africaine de développement, qui conduit plusieurs programmes au Sahel et dans la Corne de l’Afrique, a apporté une aide d’urgence aux pays confrontés à la sécheresse.

Ainsi, en début d’année, la BAD a signé un accord de prêt et de subvention d’un montant de 7,14 millions de dollars EU pour financer le quatrième Programme de résilience à la sécheresse et pour des moyens de subsistance durable en Érythrée.

Lancé en 2013, ce Programme (dit par acronyme anglais DRSLP) a pour objectif de remédier aux causes profondes de la vulnérabilité dans les zones arides sujettes à la sécheresse, en se focalisant notamment sur les éleveurs et les agro-éleveurs, afin de promouvoir la réduction des risques de catastrophe, la réhabilitation des écosystèmes et les pratiques de base en matière de transformation et de développement des moyens de subsistance durable.

Le DRSLP visait à s’assurer que les infrastructures requises pour réduire et minimiser la sécheresse récurrente dans la région soient en place. Mais le programme a subi quelques retards au démarrage pour différentes raisons.

La Banque est en train de d’établir, en étroite collaboration avec le secrétariat de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), un bilan à mi-parcours de ce DRSLP afin de réexaminer les composantes et les modalités de mise en œuvre des projets et mettre en place des mesures urgentes et concrètes afin d’en accélérer l’exécution, notamment en Somalie et en Éthiopie.

Le projet II du Programme de résilience à la sécheresse et de développement des moyens de subsistance durable (DRSLP II) dans la Corne de l’Afrique fait partie d’un programme multinational, qui englobe l’Érythrée, l’Éthiopie, la Somalie et le Soudan.

En effet, l’ampleur et la gravité de l’insécurité alimentaire causée par des sécheresses prolongées ont atteint cette année un niveau sans précédent.

Avec plus de vingt millions de personnes qui nécessitent une aide humanitaire, la planète se voit confrontée à la plus importante crise humanitaire depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Un soutien et une assistance plus coordonnés sont requis de toute urgence.

La Banque africaine de développement a participé à une mission de cinq jours dans la Corne de l’Afrique, qui s’est achevée mardi 13 juin, aux côtés de représentants de l’Union africaine, d’agences des Nations Unies, du Bureau de l’aide d’urgence en cas de catastrophe de l’USAID et de la Banque mondiale.

En Éthiopie et en Somalie, la délégation a pu constater d’elle-même la situation désastreuse à laquelle sont confrontées les millions de personnes déplacées dans la région.

Conséquence de la sécheresse persistante et des conflits prolongés, une grande partie de la population des pays affectés a besoin d’une aide alimentaire : les familles n’ont qu’un accès limité aux denrées alimentaires et aux sources de revenu, les stocks restreints de céréales et de semences sont limités, et la production de lait et de viande est faible.

La région de la Corne de l’Afrique – qui comprend la Somalie, l’Éthiopie, le Kenya, le Soudan, le Soudan du Sud, l’Érythrée et l’Ouganda – est l’une des régions au monde les plus exposées aux aléas climatiques et à l’insécurité alimentaire. Au-delà de la question des terres agricoles et des ressources en eau, elle est confrontée à des problèmes complexes en matière de gestion durable de ses ressources ses ressources naturelles renouvelables et de l’environnement - forêts, poissons et écosystèmes, dont ils dépendent.

Les réserves forestières sont en train de s’amenuiser, parce qu’exploitées pour le chauffage et la cuisine au sein des ménages pauvres, entraînant une érosion des sols ; et les dommages causés aux zones de pâturage destinées au bétail sont de plus en plus importants. En outre, le charbon de bois étant une source traditionnelle d’énergie et de combustible, la demande pour cette source d’énergie affecte considérablement les réserves forestières et réduit davantage encore les précipitations, aggravant ainsi les problèmes d’aridité.

Les impacts socioéconomiques des déplacements et des migrations forcés dus à la sécheresse et aux pressions qui s’exercent sur l’environnement sont sérieux. Les réfugiés et les populations déplacées posent de de fortes contraintes sur les institutions locales et nationales fragiles, et mettent à rude épreuve les gouvernements nationaux et locaux, en sus des communautés d’accueil.

La Banque africaine de développement est résolue à travailler étroitement avec la communauté internationale pour améliorer les conditions de vie des Africains déplacés en raison de conditions climatiques extrêmes.

« La Banque s’est engagée à hauteur de 24 milliards de dollars EU en faveur de l’agriculture pour les dix prochaines années, en se concentrant sur l’autosuffisance alimentaire et à l’industrialisation de l’agriculture », a récemment déclaré le président de la BAD, Akinwumi Adesina. Et d’ajouter : « Les cas récents de sécheresse et de famine qui ont frappé certains pays - Soudan du Sud, Somalie, Nigeria, Kenya, Éthiopie et Ouganda - imposent de prendre des mesures immédiates, quand 20 millions de personnes font face à l’insécurité alimentaire et à une malnutrition sévère. La Banque agit et se prépare actuellement à déployer 1,1 milliard de dollars EU, dès approbation de son Conseil d’administration, pour remédier à la crise et s’assurer que la sécheresse n’entraîne pas de famine ».

https://www.afdb.org/fr/news-and-events/afdb-working-with-partners-to-accelerate-implementation-of-drought-resilience-programme-17122/

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