BACARY SIGNATE, COORDONNATEUR DE LA CAP AU MINISTÈRE DES FINANCES : « L’audit est indispensable à la bonne gouvernance des projets »

Coordonnateur de la cellule d’appui à la mise en œuvre des projets et programmes du ministère de l’Economie et des Finances(Cap) Bacary Signaté aborde, avec Le Soleil, les fondements des projets et programmes que les partenaires au développement ont placés sous exécution nationale conformément à une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies en décembre 1992.



Monsieur le Coordonateur, quelle est aujourd’hui la place de la Cap dans le dispositif du ministère de l’Economie et des finances ?

La cellule d’appui à la mise en œuvre des projets et programme (Cap) est un bras séculier de la direction de la dette et de l’investissement(Ddi). De par sa structuration, son plan de financement, c’est un projet. Mais de par ces attributions, c’est une structure, une division de la Ddi, car l’ordonnateur national des dépenses d’investissement, c’est le ministère de l’Economie et des Finances qui délègue une partie de ses pouvoirs à la Ddi, en particulier sur l’investissement et le suivi de l’exécution financière. En tant que projet, la Cap se voit confier une partie des attributions de l’ordonnateur délégué. C’est dire que la Cap a été bien intégré en ce sens que c’est une structure mise en place par l’Etat et les partenaires au développement. La preuve, le principal bailleur de la Cap, c’est l’Etat qui la finance à hauteur de 300 millions de francs Cfa sur deux ans et demi. Les bailleurs de fonds comme le Pnud financent aussi la Cap à hauteur de 500 000 dollars (environ 235 millions CFA) sur les deux ans et demi.

Il est beaucoup question des audits de programmes dans les missions de la Cap. Qu’en est-il exactement ?

Vous savez, l’objectif global de notre mission, c’est d’améliorer le niveau d’exécution en termes de taux d’absorption des crédits sur ressources extérieures mais aussi de qualité d’exécution. Donc l’audit des projets et programmes s’inscrit parfaitement dans le cadre de la qualité de l’exécution. L’audit n’est pas une contrainte. C’est simplement la vérification des comptes. Il faut toujours vérifier pour améliorer la gestion des projets. L’audit se fait par un consultant indépendant. Il nous permet de mettre le doigt sur les insuffisances d’un projet et d’améliorer ainsi sa gestion à travers les suivis de proximité concernant le portefeuille sous exécution nationale. A travers les ateliers de planification annuelle, on fait généralement le bilan des exercices passés afin de nous projeter sur les années à venir. Ceci nous permet d’améliorer le niveau et la qualité des projets et programmes. Mais c’est un fait notoire que les gens sont réfractaires aux contrôles, donc aux audits. Mais notre conception de l’audit, c’est de dire que ce n’est point une chasse aux sorcières. C’est plutôt une approche pédagogique et didactique. L’audit procède d’ailleurs de l’obligation de rendre compte car c’est obligatoire de le faire lorsqu’on se voit confier la gestion de fonds publics. Une des façons de rendre compte, c’est à travers un rapport d’audit conduit par un consultant international indépendant. Le rapport d’audit est important dans la vie d’un projet car les partenaires au développement et les ministères techniques peuvent être édifiés sur la qualité de la gestion des projets et programmes de développement. Et puis, il faut bien souligner que ce sont là des projets financés sur la base de l’aide publique au développement.

Propos recueillis par Mamadou Lamine DIATTA
Le Soleil

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