Dakar, 20 fév (APS) - Le Sénégal a du mal à contrôler son économie informelle à cause de l'inexistence d'une méthode capable de repérer tous les acteurs économiques, a expliqué mercredi à Dakar l'ancien Directeur général des douanes, Boubacar Camara.
"On a un gros problème. C'est au niveau de l'état civil qu'on a un problème. Notre état civil ne permet pas d'identifier les acteurs économiques", a relevé M. Camara lors de la présentation d'une étude sur les entreprises informelles au Bénin, au Burkina Faso et au Sénégal.
"Le NINEA (Numéro d'identification national des entreprises et associations) n'est pas opérationnel" pour identifier les entreprises informelles au Sénégal, a signalé Boubacar Camara, ajoutant qu'"il n'existe pas une méthode capable de repérer toutes les personnes qui rentrent dans le commerce" sénégalais par exemple.
Le "problème", à ce niveau, concerne à la fois la taille réelle des entreprises pour les classer dans les secteurs informel ou formel, la fiabilité des données (chiffre d'affaires par exemple) des entreprises et l'absence d'interconnexion entre les impôts et domaines, les douanes et le Trésor, a constaté M. Camara, docteur en droit et inspecteur général d’État.
Il suggère, pour identifier les entreprises informelles et les soumettre au régime fiscal qui les convient, de "focaliser la collecte de l'impôt de façon adéquate". Par exemple, "si vous devez payer une vignette, il faut qu'on la mette sur le carburant. Dans ce cas, vous ne pouvez pas échapper au fisc", a expliqué cet inspecteur des douanes, ajoutant que cela fait appel à "toute une organisation".
"Il faut changer les règles et les adapter à la façon dont l'économie fonctionne dans le pays", a recommandé M. Camara, soulignant que la fiscalité sénégalaise est inadéquate parce qu'elle est copiée de "la réglementation française" dans ce domaine.
Les entreprises informelles peuvent fournir 25% des impôts directs recouvrés au Bénin, 14% au Burkina Faso et 21,7% au Sénégal, indique l'étude menée dans ces trois pays par un groupe d'économistes dont trois Sénégalais.
Pourtant, dans ces trois pays, les entreprises informelles ne paient que "3% ou moins" des impôts directs recouvrés par l’État, selon l'étude intitulée "Les entreprises informelles de l’Afrique de l’Ouest francophone : taille, productivité et institutions".
Les entreprises informelles génèrent 50% du PIB (produit intérieur brut) du Sénégal et 70% de celui du Bénin, selon les auteurs de l'étude dirigée par l'économiste Nancy Benjamin de la Banque mondiale (BM) et le professeur Ahmadou Ali Mbaye, doyen de la Faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG) de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Les entreprises informelles représentent "80 à 90% de l'emploi total des pays" étudiés, rapporte le document publié conjointement par la BM et l'Agence française de développement (AFD).
ESF/OID
"On a un gros problème. C'est au niveau de l'état civil qu'on a un problème. Notre état civil ne permet pas d'identifier les acteurs économiques", a relevé M. Camara lors de la présentation d'une étude sur les entreprises informelles au Bénin, au Burkina Faso et au Sénégal.
"Le NINEA (Numéro d'identification national des entreprises et associations) n'est pas opérationnel" pour identifier les entreprises informelles au Sénégal, a signalé Boubacar Camara, ajoutant qu'"il n'existe pas une méthode capable de repérer toutes les personnes qui rentrent dans le commerce" sénégalais par exemple.
Le "problème", à ce niveau, concerne à la fois la taille réelle des entreprises pour les classer dans les secteurs informel ou formel, la fiabilité des données (chiffre d'affaires par exemple) des entreprises et l'absence d'interconnexion entre les impôts et domaines, les douanes et le Trésor, a constaté M. Camara, docteur en droit et inspecteur général d’État.
Il suggère, pour identifier les entreprises informelles et les soumettre au régime fiscal qui les convient, de "focaliser la collecte de l'impôt de façon adéquate". Par exemple, "si vous devez payer une vignette, il faut qu'on la mette sur le carburant. Dans ce cas, vous ne pouvez pas échapper au fisc", a expliqué cet inspecteur des douanes, ajoutant que cela fait appel à "toute une organisation".
"Il faut changer les règles et les adapter à la façon dont l'économie fonctionne dans le pays", a recommandé M. Camara, soulignant que la fiscalité sénégalaise est inadéquate parce qu'elle est copiée de "la réglementation française" dans ce domaine.
Les entreprises informelles peuvent fournir 25% des impôts directs recouvrés au Bénin, 14% au Burkina Faso et 21,7% au Sénégal, indique l'étude menée dans ces trois pays par un groupe d'économistes dont trois Sénégalais.
Pourtant, dans ces trois pays, les entreprises informelles ne paient que "3% ou moins" des impôts directs recouvrés par l’État, selon l'étude intitulée "Les entreprises informelles de l’Afrique de l’Ouest francophone : taille, productivité et institutions".
Les entreprises informelles génèrent 50% du PIB (produit intérieur brut) du Sénégal et 70% de celui du Bénin, selon les auteurs de l'étude dirigée par l'économiste Nancy Benjamin de la Banque mondiale (BM) et le professeur Ahmadou Ali Mbaye, doyen de la Faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG) de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Les entreprises informelles représentent "80 à 90% de l'emploi total des pays" étudiés, rapporte le document publié conjointement par la BM et l'Agence française de développement (AFD).
ESF/OID