Les pertes annuelles occasionnées sur l’économie sénégalaise par les embouteillages étaient estimées à près de 108 milliards de Francs Cfa en 1998. L’Etat perd annuellement 35 milliards de nos francs à cause de « l’inobservation de la charge maximale admissible à l’essieu ». Ces manques à gagner pour l’économie nationale ont en partie pour source, la dégradation des routes. L’Etat et les collectivités locales qui gèrent respectivement les routes classées et non classées essaient de trouver des solutions.
Les embouteillages sont aggravés en cette période d’hivernage par la dégradation des routes dont l’entretien est parfois problématique. A hauteur de Grand Mbao, l’aile droite de l’autoroute est pleine de bouchons. Certains chauffeurs bifurquent sur la bretelle, direction Grand Mbao, Ab Gokh puis Petit Mbao. De là, ils regagnent l’autoroute en moins de dix minutes. Ils ont gagné en temps, comparés aux autres usagers qui n’ont pas dévié. Entre le croisement de Grand Mbao et la pharmacie Malabo de Keur Mbaye Fall, qui fait à peine un kilomètre, les usagers font presque une heure de temps en ce dimanche matin. Pendant ce temps, à hauteur de la pharmacie, une entreprise de Btp de la place s’emploie à mettre à niveau les nids de poule. Parfois, un camion benne vide son contenu sur la chaussée excavée et recouverte d’eau, un Caterpillar y passe pour niveler le bitume. Il y a, à peine une semaine, Gora Khouma, le Secrétaire général de l’Association des chauffeurs et affiliés du Sénégal (Acas) déplorait la chute de leurs chiffres d’affaires, consécutive à la dégradation des routes. A Pikine, les autorités municipales sont conscientes du problème. Selon Djibril Diallo, le Secrétaire général de la mairie de la ville, à l’exception de la route nationale, de la départementale 101 (Tally Diallo) et de la départementale 103 (Route des Niayes), toutes les autres routes font partie de la voirie municipale. « Ce qui manque au Sénégal, c’est une tradition de maintenance », soutient-il. « Cas spécial, Pikine n’a pas de réseau d’assainissement », a soutenu Cheikhna Wagué, des services techniques de la ville. Toutefois, il y a un programme d’assainissement d’un montant de sept milliards de Francs Cfa financé par la Banque arabe pour le développement économique en l’Afrique (Badea), visant à assainir la ville de Pikine, selon lui.
3% du budget des communes à l’entretien du réseau routier
L’Agence de développement municipale (Adm) et la Banque mondiale (Bm) ne sont pas non plus indifférentes. Selon un document de l’institution de Bretton Woods publié en 2008 et consacré à 14 villes africaines dont Dakar, « 65% du réseau routier manque de trottoirs » tandis que piétons et véhicules motorisés partagent le même espace. Un autre document de la Bm estime à près de 100 milliards de F Cfa (152 millions d’euros), les pertes annuelles occasionnées par les embouteillages sur l’économie sénégalaise. C’est pourquoi, dans le cadre du Programme de renforcement des équipements des collectivités locales (Precol), l’Adm et la Bm obligent les communes à consacrer 3% de leur budget à l’entretien des routes. Si on considère les propos de messieurs Diallo et Wagué, le budget de la ville de Pikine est de 8 milliards de Francs Cfa, les 3% réservés à l’entretien des routes font 240 millions de Francs Cfa. Une bonne partie de ces préoccupations seront très prochainement prises en comptes par un projet de décret, selon Lamine Cissé, le directeur de la gestion et de l’entretien du réseau routier à l’Agence autonome des travaux routiers (Aatr). Il précise désormais l’autorisation préalable du mandataire, les travaux éligibles, la réfection des tranchés, les conditions d’occupation des emprises, les pénalités et autres sanctions. Outre le non respect par les concessionnaires de l’ouverture et de la remise en état des tranchés et l’occupation des emprises, M. Cissé ajoute « l’inobservation de la charge maximale admissible à l’essieu ». A l’en croire, ce dernier point coûte annuellement à l’Etat la bagatelle de 35 milliards de Francs Cfa. Par ailleurs, l’Aatr, explique M. Cissé qui vient simplement en appoint dans la gestion des inondations, elle élabore « à partir d’outils modernes » un Programme d’entretien routier annuel (Pera) qui était jadis le Programme triennal glissant (Ptg). Le Pera, qui tient en compte les priorités en matière de route, est naturellement financé par sa tutelle, le ministère de la Coopération internationale, de l’Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures. A cause des problèmes de trésorerie, soutient M. Cissé, il n’y a presque pas eu d’entretien en 2008. Ce qui n’est pas le cas pour cette année. Aussi, l’Aatr a-t-il lancé un vaste programme pour la région de Dakar. L’objectif étant, d’après M. Cissé, de rattraper le déficit d’ici 2011. Sur appel d’offres, les travaux sont attribués ; certaines sociétés attributaires qui avaient commencé les travaux, les ont suspendus en attendant l’arrêt des pluies, a souligné M. Cissé.
Aly DIOUF
Le Soleil
Les embouteillages sont aggravés en cette période d’hivernage par la dégradation des routes dont l’entretien est parfois problématique. A hauteur de Grand Mbao, l’aile droite de l’autoroute est pleine de bouchons. Certains chauffeurs bifurquent sur la bretelle, direction Grand Mbao, Ab Gokh puis Petit Mbao. De là, ils regagnent l’autoroute en moins de dix minutes. Ils ont gagné en temps, comparés aux autres usagers qui n’ont pas dévié. Entre le croisement de Grand Mbao et la pharmacie Malabo de Keur Mbaye Fall, qui fait à peine un kilomètre, les usagers font presque une heure de temps en ce dimanche matin. Pendant ce temps, à hauteur de la pharmacie, une entreprise de Btp de la place s’emploie à mettre à niveau les nids de poule. Parfois, un camion benne vide son contenu sur la chaussée excavée et recouverte d’eau, un Caterpillar y passe pour niveler le bitume. Il y a, à peine une semaine, Gora Khouma, le Secrétaire général de l’Association des chauffeurs et affiliés du Sénégal (Acas) déplorait la chute de leurs chiffres d’affaires, consécutive à la dégradation des routes. A Pikine, les autorités municipales sont conscientes du problème. Selon Djibril Diallo, le Secrétaire général de la mairie de la ville, à l’exception de la route nationale, de la départementale 101 (Tally Diallo) et de la départementale 103 (Route des Niayes), toutes les autres routes font partie de la voirie municipale. « Ce qui manque au Sénégal, c’est une tradition de maintenance », soutient-il. « Cas spécial, Pikine n’a pas de réseau d’assainissement », a soutenu Cheikhna Wagué, des services techniques de la ville. Toutefois, il y a un programme d’assainissement d’un montant de sept milliards de Francs Cfa financé par la Banque arabe pour le développement économique en l’Afrique (Badea), visant à assainir la ville de Pikine, selon lui.
3% du budget des communes à l’entretien du réseau routier
L’Agence de développement municipale (Adm) et la Banque mondiale (Bm) ne sont pas non plus indifférentes. Selon un document de l’institution de Bretton Woods publié en 2008 et consacré à 14 villes africaines dont Dakar, « 65% du réseau routier manque de trottoirs » tandis que piétons et véhicules motorisés partagent le même espace. Un autre document de la Bm estime à près de 100 milliards de F Cfa (152 millions d’euros), les pertes annuelles occasionnées par les embouteillages sur l’économie sénégalaise. C’est pourquoi, dans le cadre du Programme de renforcement des équipements des collectivités locales (Precol), l’Adm et la Bm obligent les communes à consacrer 3% de leur budget à l’entretien des routes. Si on considère les propos de messieurs Diallo et Wagué, le budget de la ville de Pikine est de 8 milliards de Francs Cfa, les 3% réservés à l’entretien des routes font 240 millions de Francs Cfa. Une bonne partie de ces préoccupations seront très prochainement prises en comptes par un projet de décret, selon Lamine Cissé, le directeur de la gestion et de l’entretien du réseau routier à l’Agence autonome des travaux routiers (Aatr). Il précise désormais l’autorisation préalable du mandataire, les travaux éligibles, la réfection des tranchés, les conditions d’occupation des emprises, les pénalités et autres sanctions. Outre le non respect par les concessionnaires de l’ouverture et de la remise en état des tranchés et l’occupation des emprises, M. Cissé ajoute « l’inobservation de la charge maximale admissible à l’essieu ». A l’en croire, ce dernier point coûte annuellement à l’Etat la bagatelle de 35 milliards de Francs Cfa. Par ailleurs, l’Aatr, explique M. Cissé qui vient simplement en appoint dans la gestion des inondations, elle élabore « à partir d’outils modernes » un Programme d’entretien routier annuel (Pera) qui était jadis le Programme triennal glissant (Ptg). Le Pera, qui tient en compte les priorités en matière de route, est naturellement financé par sa tutelle, le ministère de la Coopération internationale, de l’Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures. A cause des problèmes de trésorerie, soutient M. Cissé, il n’y a presque pas eu d’entretien en 2008. Ce qui n’est pas le cas pour cette année. Aussi, l’Aatr a-t-il lancé un vaste programme pour la région de Dakar. L’objectif étant, d’après M. Cissé, de rattraper le déficit d’ici 2011. Sur appel d’offres, les travaux sont attribués ; certaines sociétés attributaires qui avaient commencé les travaux, les ont suspendus en attendant l’arrêt des pluies, a souligné M. Cissé.
Aly DIOUF
Le Soleil