Dans la perspective de l’organisation d’un forum sur le développement du département de Bambey, un comité de pilotage a été mis en place. Son initiateur est le chercheur Pape Mor Ndiaye, directeur de la Décentralisation.
Selon Pape Mor Ndiaye, les objectifs sont liés à un contexte qui a classé Bambey comme le département le plus pauvre. En tant que chercheur, il conteste déjà parce qu’on ne lui a pas donné des critères à partir desquels on peut dire que Bambey est le département le plus pauvre. « C’est pourquoi, pour une première réponse, nous avons dit que nous allons, nous fils de Bambey, nous organiser et faire un diagnostic participatif de tout ce qui peut avoir trait à la pauvreté. La pauvreté n’est pas seulement ne pas avoir de l’argent. Ce n’est pas pouvoir et ne pas savoir », a-t-il déclaré. Selon lui, ce sont trois critères (avoir, pouvoir, savoir) mis ensemble qui peuvent définir la pauvreté d’après la Banque mondiale, le Fmi et tous les partenaires au développement. « Le facteur n’ayant pas avoir collé à Bambey n’est même pas démontré », a-t-il martelé. Dans la même lancée, il a révélé qu’à partir d’aujourd’hui jusqu’à 2 ou 4 semaines de travail dans les commissions, ils vont essayer de répondre à la question. La deuxième réponse, a-t-il fait noter, il y a des problèmes d’emplois, d’assainissement, d’activités économiques, d’exode rural sur Dakar. « Il nous faut nous prononcer sur l’impact de ces écoles de formation agricole qui sont installées sur le territoire de Bambey. Nous devons nous interroger sur l’avenir du Cnra (Centre national de recherche agricole). Nous ne pouvons plus accepter, en tant que population, que le Cnra soit laissé en rade alors que le développement passe par là. Et des propositions sortiront de ce forum », a soutenu M. Ndiaye. Dégageant les priorités, le chercheur est d’avis « qu’il faut travailler à remettre sur les rails le Cnra, faire en sorte que le développement agricole de l’ensemble des programmes spéciaux du président de la République puisse trouver un ancrage à partir du Cnra et Bambey ».
Il a souligné que la deuxième priorité, c’est régler le problème d’assainissement à Bambey qui est une cuvette ; et la troisième, c’est l’adéquation entre la formation et l’emploi. Aussi, M. Ndiaye a indiqué que l’intégration école-communauté doit être une réalité à Bambey. « Il y a le Cur, l’Encr, le Cnra, le lycée, plusieurs collèges. Il faut qu’il y ait cet impact-là. Nous essayons de poser les bonnes questions pour avoir les bonnes réponses », a-t-il laissé entendre. « Si nous arrivons à avoir un programme fonctionnel qui peut faire le linkage entre les communautés rurales et la commune et soutenu par les partenaires au développement qui peut promouvoir le développement local, vous verrez tous les fils de Bambey autour de ce document-là », a-t-il dit. Le chercheur a rappelé que l’intercommunalité est un mécanisme qui se trouve dans le Code des Collectivités locales, « mais il n’a jamais été utilisé et il est aujourd’hui essentiel pour asseoir le développement ». Il a expliqué que le phénomène des loumas montre comment l’intercommunalité est une exigence aujourd’hui dans nos départements, précisant qu’à Bambey, il existe énormément de loumas et les gens quittent quotidiennement la ville pour les villages parce qu’ils sentent effectivement que l’activité ne peut plus tenir dans le périmètre communal. « Nous ne pouvons plus faire du développement local sans intercommunalité. L’intercommunalité est une porte pour aller vers le développement local », a-t-il enfin dit. A noter que 10 commissions ont été mises en place pour faire le diagnostic dans plusieurs secteurs. Outre les populations de la commune de Bambey, plusieurs présidents de conseil rural ont pris part à la rencontre.
Le Soleil