Pour marquer l'intérêt de la coopération française à contribuer et à renforcer les infrastructures productives dans le domaine agricole au Sénégal, l’ambassadeur Jean Christophe Rufin s’est rendu, avant-hier, jeudi, dans la vallée du fleuve pour une visite de terrain en compagnie, entre autres, du directeur général de l’Agence française de développement (Afd).
(Correspondance) - Accompagné entre autres de Jean Michel Severino, directeur général de l'Agence française de développement (Afd) et de Mme Gaélle Garriaud-Mellam, sénateur des Français de l'étranger, l'ambassadeur de la République française au Sénégal a bouclé, avant-hier, jeudi, un voyage de quarante-huit heures à Saint-Louis et dans la vallée du fleuve Sénégal. Jean Christophe Rufin s’en explique : ‘Ce voyage nous a conduit à Saint-Louis et dans la région du fleuve pour deux raisons principales. La première, c'est que nous ne perdons jamais une occasion de manifester l'intérêt que la coopération française porte à la région de Saint-Louis. Nous ne nous sommes pas, et de loin, limités à Dakar. Le Sénégal, ce n'est pas seulement la capitale, c'est l'ensemble du pays. C'est aussi Saint-Louis qui nous importe beaucoup. Nous avons ici un consulat général, justement, pour relayer ces programmes’.
Dans la foulée, l’ambassadeur de France laissera entendre que ‘le thème de ce voyage porte sur l'agriculture. Nous sommes dans une période où le Sénégal a subi un choc économique lié au renchérissement des produits agricoles dans le monde, en particulier le riz. Et ce renchérissement est un handicap puisqu'il pénalise l'économie sénégalaise. Mais c'est aussi une chance parce que le Sénégal dispose de terres agricoles, de programmes économiques dans le domaine rural. Et ces programmes qui n'étaient peut-être pas toujours rentables autrefois quand les importations n'étaient pas chères, deviennent rentables et très importants aujourd'hui. Nous voulons marquer l'intérêt de la coopération française à contribuer et à renforcer les infrastructures productives dans le domaine agricole au Sénégal’. Selon le diplomate français, qui a bien apprécié la vue des pélicans dans le parc des oiseaux de Djoudj, ‘c'est pourquoi nous avons visité mercredi des périmètres irrigués à Ross-Béthio qui nous ont été présentés par le directeur de la Saed. Et nous avons rencontré une organisation paysanne qui gère une de ces unités de productions. Ensuite, nous avons visité la Socas, surtout les zones de production, de séchage et de conditionnement de la tomate. Nous avons visité les serres des Grands domaines du Sénégal (Gds) qui s'activent dans des produits de maraîchage comme la tomate, le maïs, le melon, etc. Et nous avons terminé par une visite du chantier du pont Faidherbe placé sous la responsabilité de l'Agence française de développement’.
Saisissant la balle au rebond, le directeur général de l'Agence française de développement a rappelé qu'historiquement, l'Afd qui est le bras armé du gouvernement français en matière d'aide au développement, est intervenue surtout dans cette région, ‘sur les périmètres de la Saed avec l'aménagement et l'irrigation, nous sommes dans la production électrique à Manantali. Mais le rythme de nos interventions dans la vallée du fleuve est plutôt restreint ces dernières années parce que de gros investissements ont été faits en termes de périmètres irrigués. Et la priorité était de les occuper plutôt que d'en faire de nouveaux. Et d'autre part, nous avions été peu actifs à Saint-Louis, historiquement, jusqu'à une date récente puisque les présidents Jacques Chirac et Abdoulaye Wade s'étaient accordés pour réhabiliter le pont Faidherbe et ont demandé à l'Afd de prendre en charge cette activité’. Ces deux dernières années, poursuit M. Severino, ‘nous avons constaté le changement des conditions économiques en ce qui concerne la production agricole, mais à la faveur des interventions sur le pont Faidherbe, tout l'intérêt économique d'une intervention nouvelle sur Saint-Louis qui pourrait passer, à la fois, sur la valorisation de son patrimoine, et aussi l'amélioration des conditions de vie des Saint-Louisiens et des Saint-Louisiennes’. Selon le Dg de l'Afd, ‘ce déplacement a été l'occasion de mieux identifier, qu'est-ce que nous pourrons faire dans ces deux directions. D'une part, mieux soutenir le développement de l'agro-alimentaire dans la vallée du fleuve, accroître l'occupation des surfaces irriguées qui ne sont que partiellement utilisées. D'autre, part, voir ce que nous pouvons faire, au-delà du pont Faidherbe, pour investir sur cette valorisation patrimoniale à usage économique et touristique de façon à concrétiser tout ceci dans les 12 à 24 mois qui viennent’.
Wal Fadjri