Document de politique économique et social 2011-2015 : Près de 6 mille milliards pour doper la croissance et réduire la pauvreté



Articulé autour de trois axes stratégiques, le Document de politique économique et sociale (Dpes), que le Sénégal compte valider d’ici la fin du mois de septembre, escompte mobiliser 5,4 mille milliards de francs Cfa pour porter le taux de croissance du pays à 6,5% en 2015 et contribuer à l’atteinte des Omd.

C’est pas moins de 5,4 mille milliards de francs Cfa que le gouvernement compte mobiliser dans le cadre du Document de politique économique et social (Dpes) sur la période 2011-2015 pour doper la croissance économique du pays et atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd). C’est ce qu’a fait savoir samedi le Coordonnateur de l’Unité de suivi et de coordination des politiques économiques, Thierno Niane, lors d’un atelier de mise à niveau avec le Collectif des journaliste économique du Sénégal (Coges). Ce document, en cours d’élaboration, est basé sur une vision d’ensemble qui veut doter le pays d’’une économie émergente, portée par un secteur privé fort et dont les retombées sont réparties de manière solidaire, grâce à un contrôle citoyen effectif, garantissant un développement harmonieux et durable’.

Cet ambitieux projet vise à atteindre un taux de croissance économique soutenu et durable d’au moins 6,5 % à l’horizon 2015. Ce qui va passer par une capitalisation et une consolidation des acquis des Documents de stratégie de réduction de la pauvreté de première et deuxième génération (Dsrp I et II) et la mise en œuvre d’un plan d’action prioritaire élaboré à travers la création d’opportunités économiques et de richesses, l’accélération de l’accès aux services sociaux de base, la protection sociale et le développement durable ainsi que la bonne gouvernance et la promotion des droits humains. ‘A la suite du processus participatif impliquant l’ensemble des acteurs de la vie économique et sociale nationale (secteur public, parlement, secteur privé, Ong, société civile, bailleurs de fonds, etc.), il a été déterminé des sous-secteurs et domaines d’intervention, des objections stratégiques et des actions prioritaires’, indique Mamadou Moustapha Bâ, adjoint au directeur de la Coopération économique et financière au ministère de l’Economie et des Finances (Mef). Qui souligne que le travail de budgétisation des actions prioritaires a suivi plusieurs étapes. ‘L’ensemble des financements acquis rattachés à chaque ligne d’action prioritaire ont été pris en compte ainsi que les financements en négociation avancée dont la signature des accords interviendra au courant de l’année 2011’, dit-il. Quant au financement interne de l’Etat, réparti entre le budget d’investissement et celui de fonctionnement, il concourt à l’exécution adéquate des lignes d’actions du Dpes. Mais, selon Mamadou Moustapha Bâ, la nouveauté a été, cette fois-ci, la prise en compte du budget de fonctionnement qui, pour certaines lignes d’actions, contribue autant que l’investissement sinon plus à la réalisation du Plan d’action prioritaire (Pap) du Dpes.

Trois scénarii pour relever les défis

Ainsi, dans le nouveau document, trois scénarii ont été préparés. Un scénario de référence (ou tendanciel), dont la base est le Programme triennal d’investissement public (Ptip) 2011-2013 en cours. Il correspond à celui qui a été retenu au cours de la dernière mission du Fonds monétaire international (Fmi) qui a séjourné à Dakar à la fin du mois de mars 2011. Selon Bâ, il a été bâti sur la base des informations les plus récentes et les orientations retenues dans le mémorandum de politiques économiques et financières. Toutefois, précise Bâ, il ne couvre pas les actions jugées prioritaires dans le Dpes. ‘C’est pourquoi il est important d’élaborer un scénario dit optimiste’, soutient-il. Ce scénario est basé sur le scénario tendanciel auquel s’ajoutent de nouveaux projets sélectionnés en rapport avec les départements ministériels techniques. Et son efficience dépendra, selon Bâ, de la mise en œuvre satisfaisante du plan Takkal et du renforcement des dépenses d’investissements.

Mais, puisque l’économie sénégalaise est, aujourd’hui, confrontée à des risques majeurs que la poursuite de la hausse des cours des matières premières, notamment le pétrole et les produits alimentaires et les difficultés notées dans la distribution d’énergie électrique qui a coûté au pays 1,4 % de croissance, les concepteurs de document ont estimé pertinent de considérer un scénario pessimiste pour anticiper sur d’éventuelles difficultés. Ce dernier est basé sur le scénario tendanciel duquel sont retranchées des ressources susceptibles de ne pas être mobilisées en cas de chocs exogènes qui rétroagissent sur le marché domestique.

L’énergie, mère des priorités

Dans son exposé, l’adjoint du directeur de la coopération économique et financière précise que, dans le plan d’action prioritaire, l’action qui sera financée doit concourir à atteindre les Omd ou du Dpes, aider à l’atteinte du taux de croissance ou être bénéficiaire pour les populations. Il reconnaît, néanmoins, que l’énergie constitue une sur-priorité pour pouvoir atteindre les projections de croissance. ‘Les routes et l’Energie sont des secteurs à forte intensité de capital alors qu’un secteur comme l’Education en est un à forte intensité de capital humain. Pour faire une salle de classe, on a besoin de 6 millions de francs Cfa. On doit en faire 2 500 par an et cela va coûter 13 milliards. Mais pour faire un kilomètre de route bitumée neuve, il faut au minimum 350 millions de francs. Le programme d’investissement prioritaire dans le secteur des routes, c’est dans l’ordre de 200 milliards par an. De plus, dit-il, le budget de fonctionnement de l’éducation est de 376 milliards là où celui des routes est de 1,6 milliard de francs Cfa’, relativise Bâ pour démontrer que la part belle n’a pas été faite aux ministères que dirige le fils du président Wade.

A noter que sur les 5,4 mille milliards qui doivent financer ce projet, plus de 4,4 mille milliards sont déjà acquis par le gouvernement à travers le budget et les appuis financiers des partenaires techniques au développement, selon Thierno Niane. Qui souligne qu’un gap de 961 milliards de francs Cfa reste à être mobilisé. Et sur cette manne, l’Etat doit trouver des ressources additionnelles à hauteur de 445 milliards pendant que le reste, 516 milliards, est attendu des partenaires techniques et financiers.

Seyni DIOP
Wal Fadjri

Accueil | Envoyer à un ami | Version imprimable | Augmenter la taille du texte | Diminuer la taille du texte
Economie du développement


Nouveau commentaire :


Dans la même rubrique :
1 2 3 4 5 » ... 14
Inscrivez-vous.entrez votre email pour garder le contact car nous avons besoin de vos avis et suggestions.merci d'avance