Les localités de Kolda et de Vélingara sont les prochaines cibles de l’Agence de l’électrification rurale (Aser). Elles viennent de bénéficier d’une subvention qui permettra de couvrir l’électrification de 11% de leurs ménages.
Le chef de la délégation de la commission européenne (Dce) a procédé, hier, avec le directeur de l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser), M. Modibo Diop, en présence du ministre de l’Energie, M. Samuel Sarr, à la signature d’un contrat de subvention du fonds européen de développement (Fed) d’un montant de 6,5 millions d’euros, soit 4,26 milliards de francs. Cette subvention s’ajoute à un prêt d’un montant équivalent consenti par la Banque mondiale. Ainsi, ce sont plus de 13 millions d’euros qui seront mis en œuvre par l’Aser à des fins d’électrification rurale dans les localités de Kolda et de Vélingara.
302 000 personnes vivent dans la zone concernée, réparties dans 1465 villages. «Seulement 13 villages, sur les 1465 localités, comprises dans la région disposent d’infrastructures électriques», se désole le chef de la délégation de la commission européenne, M. Gilles Hervio, qui ajoute que «c’est bien aussi une lourde contrainte pour le développement économique de cette région». La contribution de l’Etat, sur prêt de la Banque mondiale, permettra de couvrir l’électrification de 11% des ménages. Avec le don européen, ce taux devrait être porté à 30%.
Le projet comporte ainsi une composante non négligeable destinée à encourager ces activités économiques, rendues possibles grâce à une alimentation électrique en zone rurale. A titre d’exemple «les usagers économiques répertoriés dans le cadre de projets énergétiques multisectoriels (Prem) sont des bénéficiaires directement visés par le projet. Neuf de ces Prem devraient être mis en œuvre par l’Aser, générant ainsi revenus et emplois», souligne M. Hervio. L’Aser estime «à 1500 le nombre d’emplois qui pourront être générés grâce à la réalisation du projet».
Pour le chef de la délégation de la commission européenne, «un cadre institutionnel adéquat, la définition d’un tarif compatible avec les coûts d’exploitation et les possibilités des usagers et bien sûr, une dynamique populaire de mobilisation sociale, constituent les conditions de réussite et de durabilité du projet».
Le ministre de l’Energie, Samuel Ameth Sarr, a expliqué que dans le cadre du 9e Fed, le conseil Acp/Ue avait approuvé, «au mois de juin 2005, la création d’une facilité pour l’énergie destinée au financement de projets énergétiques dans les Etats Acp, à mettre en œuvre par la concurrence». Un des objectifs assignés à ce mécanisme financier de type nouveau était «d’utiliser l’effet de levier des ressources fournies par l’aide au développement, pour attirer des financements issus d’autres sources». Ainsi, sur 307 projets proposés, 75 ont finalement été sélectionnés. Parmi ceux-ci figure celui soumis par l’Aser, qui est un projet de développement de l’accès des populations rurales sénégalaises aux services électriques (Prodapes), pour un montant de 6 millions 467 mille 835 euros.
D’un objectif initial de 11% de taux d’électrification rurale à atteindre au terme d’investissement étalé sur 3 ans «des performances plus ambitieuses et plus en phase avec les ambitions du gouvernement à moyen terme peuvent être visés, notamment l’atteinte d’un taux d’électrification rurale de 31% des 2011 dans cette concession. A soutenu le ministre de l’Energie qui ajoute «du reste, des efforts financiers supplémentaires sont prévus pour permettre d’atteindre l’objectif de 50% en 2012 conformément à la lettre de mission de l’Aser».
Le Quotidien