Echanges économiques : Le Sénégal et la Turquie se fixent un objectif de 125 milliards de FCfa



Forts de leur convergence de vue, le Sénégal et la Turquie ont décidé de donner un tonus à leurs relations. Preuve de ce dynamisme, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, souhaite que ces échanges atteignent un volume de 125 milliards de F Cfa d’ici 2015.
Au cours d’une conférence de presse, le chef de l’Etat Macky Sall et le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan ont manifesté, hier, leur désir de booster davantage les relations entre les deux pays. « De part et d’autre, nous sommes convaincus que le potentiel de notre coopération est loin d’être entamé. Nous pourrons et nous voulons faire mieux tant au plan politique que dans nos relations économiques », a déclaré Macky Sall, qui a salué les importantes réalisations, au Sénégal, de l’Agence turque de coopération internationale et la contribution remarquable du groupe scolaire Yavuz Sélim au système éducatif sénégalais. « Tout cela montre la densité et la qualité de nos relations », a ajouté le président Sall.
Le Premier ministre turc a même fixé un objectif aux hommes d’affaires des deux pays. Il souhaite que le volume des échanges atteigne 125 milliards de FCfa d’ici à 2015. « Le fait que le volume de nos échanges ait atteint 130 millions de dollars s’avère insuffisant pour des pays aussi importants comme la Turquie et le Sénégal », a estimé Recep. « Je me suis permis de fixer un nouvel objectif, en 2015. J’ai dit que nos échanges devaient atteindre 125 milliards de FCfa à cette date. J’ai posé cette question à l’assemblée (il présidait le forum des affaires entre hommes d’affaires sénégalais et turcs le matin) ; est-ce que vous êtes prêts à réaliser cet objectif ? Ils m’ont tous répondu d’une seule voix : oui », a-t-il ajouté.

Démocratie enracinée
Selon lui, cet objectif n’est pas un rêve. « Nous pouvons l’atteindre parce qu’en fixant cet objectif, j’ai tenu compte de l’importance du Sénégal dans la sous région et au sein de l’Organisation de la conférence islamique. C’est donc un objectif tout à fait réaliste», a poursuivi le Premier ministre turc. Recep Tayyip Erdogan qui s’est félicité de la convergence de vue entre lui et le président Macky Sall sur cette option, a souligné que les deux pays ont devant eux d’importants chantiers.
Magnifiant la tradition d’Etat solide du Sénégal et sa démocratie enracinée, R.T. Erdogan assure que les deux pays peuvent faire beaucoup de choses ensembles. « Avec un tel pays, la Turquie peut faire beaucoup de choses tournées vers l’ensemble de l’Afrique », a-t-il soutenu. M. Erdogan a déclaré que le 2e sommet de coopération Afrique-Turquie, prévu en octobre prochain, revêt une importance particulière pour cette coopération.
En visite officielle au Sénégal, le Premier ministre turc est à la tête d’une forte délégation d’hommes d’affaires de son pays. Lors de son face-à-face avec les journalistes, Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé la volonté de faire du Sénégal une porte d’entrée pour le marché ouest africain.
Les deux hommes ont abordé des questions internationales notamment la crise au Mali et en Syrie. Ils ont également évoqué la nécessité de réformer le Conseil de sécurité des Nations unies. « Nous partageons la même vision sur la nécessité de réformer le Conseil de sécurité des Nations unies pour une plus grande équité dans le monde », a déclaré Macky Sall.

Vers la suppression des visas pour les Sénégalais ?
Interpellé sur les mesures qu’il pouvait prendre pour faciliter le séjour des Sénégalais en Turquie, confrontés à de « nombreuses difficultés », M. Erdogan a indiqué que la suppression des visas qui est à l’étude aiderait à régler ce problème.
La visite du Premier ministre turc coïncide avec les 50 ans de la coopération entre le Sénégal et la Turquie. Saisissant cette occasion, il a présenté ses meilleurs vœux au Sénégal et à toute l’Afrique. Il a également invité le président Macky Sall à se rendre en Turquie. « Nous l’attendons en Turquie dans les plus brefs délais », a-t-il indiqué.

Les jours de Bachar Al-Assad sont comptés, selon le Premier ministre turc
De Dakar où il effectuait une visite officielle de deux jours, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, répondant à une question d’un journaliste a déclaré que les jours du président syrien Bachar Al-Assad sont comptés. « Je pense que le délai qui lui reste, n’est plus si long que cela. Je ne saurais dire quand, mais il est certain que ceux qui appliquent la tyrannie ne pourront pas s'éterniser ici bas », a-t-il soutenu.
Selon M. Erdogan, « le délai qui avait été donné par le peuple syrien au président Bachar Al-Assad est depuis longtemps épuisé. « La lutte que mène le peuple syrien en est une preuve patente », a-t-il dit, soulignant que dans « le dénuement le plus total, les gens continuent à lutter ».
Le Premier ministre turc estime que Bachar Al-Assad qui a tué « 60.000 de ses compatriotes », ne peut plus prétendre être président de la République. « Cette personne a tué 60.000 personnes, 600 à 700.000 personnes ont trouvé refuge en dehors de la Syrie, 2,5 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur de la Syrie », a-t-il relevé. « Tout cela est une réponse, une leçon à Bachar Al-Assad. Alors que le monde entier s’oppose à lui, il continue à vouloir rester au pouvoir, s'accrocher à son fauteuil », a commenté Recep Tayyip Erdogan. « Dans quel Etat démocratique peut-on accepter une chose pareille ? », a-t-il lancé, en demandant la suppression des moyens qui permettent au président syrien « d'appliquer un terrorisme d'Etat ».
Sur la question syrienne, Recep Tayyip Erdogan est « heureux » d’avoir une convergence de vues avec le président Sall.

Assassinat de 3 militantes kurdes a paris : « Il pourrait s’agir d’un règlement de compte »
Interpellé sur les événements intervenus, hier, à Paris et au cours desquels trois militantes kurdes ont été tuées, le Premier-ministre Recep Tayyip Erdogan a estimé qu’il serait prématuré de faire un commentaire sur cette affaire. Il a admis qu’il pourrait s’agir d’un règlement de compte au sein du Parti des travailleurs du Kurdistan (Pkk). « Vous conviendrez que je suis en ce moment à l’étranger. Bien sûr, il y a des moyens de communication qui nous permettent de suivre de près ce qui se passe, mais l’affaire n’est pas tout à fait élucidée et il serait prématuré de faire tout de suite un commentaire », a-t-il dit.
Il ajoute : « il pourrait s’agir d’un règlement de compte, parce que certains ne souhaitent pas un règlement de cette crise. Il faut s’armer de patience et attendre que l’affaire soit réglée. »
M. Erdogan a réaffirmé sa volonté d’en finir avec le terrorisme. « En tout cas, en ce qui nous concerne, nous voulons progresser avec une bonne volonté dans la lutte contre le terrorisme et nous continuerons jusqu’à obtenir un résultat », a-t-il assuré.

Mamadou GUEYE

Mise en place prochaine d’un Conseil des affaires
A l’ouverture du premier forum d’affaires entre le Sénégal et la Turquie, hier, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a appelé à la création d’un Conseil des affaires entre les deux pays. L’objectif est de porter le volume des échanges entre les deux pays à 250 millions de dollars (plus de 125 milliards de FCfa) d’ici 2015.
Porter le volume des échanges commerciaux entre la Turquie et le Sénégal à 250 millions de dollars (125 milliards de Fcfa) d’ici 2015, tel est l’objectif que le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, en visite de travail au Sénégal, avec une forte délégation d’hommes d’affaires turcs, s’est assigné. « Oui, nous pouvons atteindre cet objectif parce que les hommes d’affaires de nos deux pays en ont la capacité », a-t-il lancé sous les applaudissements nourris des 600 entrepreneurs sénégalais et turcs présents dans la salle, à l’ouverture du premier forum d’affaire sénégalo-turc, hier, à Dakar. Dans un discours aux forts relents politique et historique, le Premier ministre turc a appelé à la mise en œuvre d’un accord commercial (un conseil d’affaires) entre les deux pays pour booster les échanges. A commencer par un accord de non double imposition. Pour cela, « nous allons lever les obstacles », promet-il. Selon M. Erdogan, la Turquie veut faire du Sénégal sa tête de pont pour une plus grande implantation en Afrique de l’Ouest, un marché de plus de 300 millions de consommateurs.
Revenant sur le nouvel élan que les autorités sénégalaises souhaitent donner aux relations économiques entre les deux pays, le Premier ministre sénégalais, Abdoul Mbaye, estime que cette nouvelle orientation devrait s’appuyer sur des investissements productifs, dépassant donc les échanges commerciaux classiques, mais sans les exclure, pour conduire à des joint-ventures associant des investisseurs sénégalais et turcs. C’est pourquoi, il se félicite de la création d’un Fonds d’investissement sénégalo-turc doté d’un capital de départ d’un million de dollars (500 millions de Fcfa) dont la croissance rapide est attendue. Ce fonds va servir à la fois de lien entre investisseurs turcs et sénégalais et de levier pour les joint-ventures qui seront créées. Pour Abdoul Mbaye, de réelles opportunités existent pour que les hommes d’affaires des deux pays travaillent ensemble et créent de la richesse dans leur intérêt commun. « Mais, ces hommes d’affaires seront d’autant plus motivés qu’ils auront senti que leurs gouvernements sont déterminés à impulser cette dynamique, à construire les bases de ce partenariat « win-win », ainsi qu’à lever les obstacles qui pourraient l’entraver », dit-il.

Créer un marché pour les pays musulmans
« Nous sommes prêts à coopérer dans tous les domaines », ajoute, de son côté, le ministre turc de l’Economie, Zafer Gaglayan. Il se dit favorable à la création d’un marché commun pour les pays musulmans pour développer les investissements et les échanges commerciaux entre pays de la Oummah. M. Gaglayan a aussi indiqué que les investissements de son pays se chiffrent à 20 milliards de dollars à travers le monde, dont 5,5 milliards de dollars en Afrique.
De son côté, le Premier ministre turc souligne les liens historiques et les valeurs communes qui unissent le Sénégal à la Turquie. « Le Sénégal et la Turquie ne sont pas loin l’un de l’autre », dit-il. Revisitant l’histoire, il évoque la première rencontre « triste et dramatique » entre les deux peuples lors de la première Guerre mondiale, en 1915, quand des tirailleurs sénégalais, amenés sur la ligne de front pour combattre les Ottomans, ont entendu l’appel à la prière, ont reconnu leurs frères (en religion) et ont refusé de se battre contre eux. Il s’agit de s’inspirer de cette histoire, de la porter vers l’avenir et d’écrire une nouvelle page dans les relations entre le Sénégal et la Turquie, dit-il. Recep Tayyip Erdogan n’a pas aussi manqué d’évoquer les deux traumatismes de l’Afrique que sont la traite négrière et la colonisation. « Ceux qui ont pillé les richesses de l’Afrique et ont voulu sucer son sang jusqu’au bout étaient-ils dignes d’être des humains », s’interroge-t-il. Une manière pour lui de montrer le partenariat gagnant-gagnant qu’il essaie de développer avec l’Afrique.


L’Apix accompagnera les investisseurs turcs
L’Agence de promotion des investissements au Sénégal (Apix) fera de l’accompagnement des investisseurs turcs une priorité, promet Abdoul Mbaye. Selon lui, la position géographique privilégiée du Sénégal se consolide par un environnement de compétitivité en cours de renforcement grâce à des réformes garantissant aux entreprises qui investissent des incitations fiscales, la sécurité juridique et judiciaire ainsi qu’une offre d’accompagnement. Les hommes d’affaires du Sénégal et de la Turquie ont salué la tenue de ce premier forum d’affaires. Selon le président du Conseil national du patronat (Cnp), Baïdy Agne, il faudrait néanmoins privilégier l’investissement sur le commerce, ceci en tenant compte de nos priorités. Tandis que pour Mahmut Yüksel Süne, vice-président de l’Association des industriels et hommes d’affaires indépendants de Turquie (Müsiad), une organisation patronale qui regroupe 17 000 sociétés couvrant treize secteurs d’activités (Btp, industrie textile, machines, etc.) et représentant 17 % des exportations turcs, l’objectif est de partager leur expérience avec le Sénégal.

Seydou KA
Le Soleil

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