Faible capacité technique de gestion, problèmes de financement… : Ces maux qui gangrènent les Aires marines protégées



Ces écosystèmes sont au nombre de cinq sur l’ensemble des 700 km de côtes sénégalaises (Saint-Louis, Cayar, Joal, Bamboung, Abéné). Mais il se trouve qu’ils sont caractérisés par une absence de cadre juridique et la faiblesse de la contribution de l’Etat.

Déficit de connaissances, faible capacité technique de gestion, problèmes de mécanisme de financement…, constituent des maux qui gangrènent les Aires marines protégées (Amp) au Sénégal. Le diagnostic est du Docteur Pape Samba Diouf, coordonnateur du Bureau régional marin pour l’Afrique de l’Ouest (Wwf Wamer). Selon lui, ces maux plongent les Aires marines protégées dans des eaux troubles, y empêchant toute utilisation rationnelle des ressources. Le coordonnateur du Wwf s’exprimait lors du séminaire de lancement du projet Programme universitaire ciblé (Pic-Amp/Sénégal. Les enseignements de ce Master en Gestion intégrée et développement durable du littoral (Gidel) porteront sur les ‘Méthodologies pour la gestion des Amp au Sénégal : gouvernance des pêcheries et du développement local durable’.

C’est le décret présidentiel n° 2004-1408 du 04 novembre 2004 qui a porté création de nouvelles Aires marines protégées. Ces écosystèmes sont au nombre de cinq sur l’ensemble des 700 km de côtes sénégalaises (Saint-Louis, Cayar, Joal, Bamboung, Abéné). Mais il se trouve que ces espaces sont caractérisés par une absence de cadre juridique dans leur mise en place. Ce qui fait que les acteurs ne savent pas s’ils relèvent du ministère de l’Environnement ou de l’Economie maritime, se désole Claude Sène du Wwf. Présentant le Projet Pic-Amp/Sénégal, le Docteur Sène a également déploré l’absence de méthodologie et le faible système de suivi-évaluation qui pourrait nous édifier sur les impacts environnementaux et socio-économiques des Amp.

L’Aire marine protégée est un espace délimité en mer qui vise à préserver et conserver les ressources marines et côtières (ressources de la mer et de leurs habitats). Et, au-delà de ces maux relevés, les spécialistes de la conservation ont estimé faible la contribution de l’Etat dans la gestion des Amp. Et de rappeler : ‘L’Etat a la responsabilité directe de gestion des ressources marines et côtières. Par conséquent, il doit être devant toute initiative de préservation et de conservation de ces ressources’.

En effet, soulignent les spécialistes, plus de la moitié des ressources halieutiques de haute valeur commerciale du Sénégal a été perdue ces trente dernières années. Pour améliorer, voire inverser cette tendance, les aires marines protégées, associées à d’autres mesures de gestion (bonne gouvernance, régulation de l’effort de pêche, renforcement de l’approche participative), peuvent être très efficaces. Il urge que le gouvernement du Sénégal augmente les ressources mises à la disposition des Amps pour les rendre plus fonctionnelles. Faute de quoi, la dynamique des acteurs sur le terrain sera cassée, ce qui empêcherait d’atteindre les objectifs qui ont motivé l’établissement des Amps.

Face à cette situation tant décriée par les organismes de conservation, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar s’est impliquée pour une gestion efficiente des zones littorales. Ainsi elle a décidé de créer une expertise nationale pour le développement économique et social des régions littorales. C’est ainsi que ce master créé vient apporter des solutions dans la préservation des richesses littorales et côtières. Selon les initiateurs de ce master, cette préservation doit avoir une dimension régionale du fait des interdépendances multiples que les bordures maritimes génèrent.

Wal Fadjri

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Développement durable


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