Farba Lamine Sall (Economiste de la santé, expert Oms) : ‘L’accès aux soins est une question de justice sociale’



Le droit à la santé, c’est pour tout le monde. Et cela quel que soit le niveau de revenu des patients et où qu’ils puissent se trouver. La précision est de l’expert de l’Oms, Farba Lamine Sall, qui réfléchit en terme de justice sociale face à l’accès aux soins.

‘Puisque les gouvernements essaient de répondre aux attentes des populations, la santé devient une question politique et son accès une question de justice sociale’, a indiqué l’économiste de la santé et expert à l’Oms, Farba Lamine Sall. Le spécialiste, qui donnait une conférence inaugurale hier, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des XIIes Journées médicales de l’hôpital Principal de Dakar, dont le thème porte sur ’l’accès aux soins’, a souligné que le droit à la santé, c’est pour tout le monde. Et cela, martèle-t-il, quel que soit le niveau de revenu des patients et où qu’ils puissent se trouver.

Toutefois, relève Farba Lamine Sall, la difficulté résulte dans le fait que c’est un travail qui n’est jamais fini. ‘Plus on fait, plus la demande est grande. Normal puisqu’on travaille pour le service public’, dit-il. D’ailleurs, l’Oms relève, dans son rapport sur la santé dans le monde de 2010, qu’encore aujourd’hui, des millions de personnes ne peuvent pas utiliser les services de santé dont elles ont besoin parce que ceux-ci ne sont pas disponibles ou sont trop coûteux.

Selon Farba Lamine Sall, l’accès aux soins dépend de nombreux déterminants. Et le conférencier de citer en premier lieu ‘l’aménagement du territoire en termes de biens et services médicaux d’un pays’. En second, ‘le dispositif de prise en charge des frais médicaux, pharmaceutiques, dentaires… mis en œuvre dans un système de santé’. L’autre type de facteur influençant l’accès aux soins est d’ordre ‘socioculturel’, dit-il, expliquant que ’c’est l’information du public sur les moyens mis à sa disposition pour bénéficier du système de soins, mais aussi sur les conduites à adopter pour maintenir son capital-santé’. Selon l’expert de l’Oms, le facteur couverture sociale semble toutefois, à niveau d’équipement sanitaire égal, le plus déterminant dans l’accès aux soins. Et cela, poursuit-il, quelle que soit l’importance des dépenses de santé engagées dans le pays pour exécuter la politique de santé.

Toutefois, tempère Farba Lamine Sall, ‘une politique de santé ne saurait certes prétendre tout prévoir, tout maîtriser. Mais simplement planifier rationnellement et équitablement les activités publiques, pour progresser dans le sens de sa vision’. De son avis, elle doit, en outre, inciter chacun, et naturellement les acteurs du système de santé en premier, à agir dans le sens de promouvoir un accès équitable à des soins de qualité. Mais au Sénégal, environ 25 % de la population active bénéficient d’une couverture maladie. Cette fourchette ne concerne pratiquement que les seuls salariés et anciens salariés. Ce qui constitue un ‘hic’ pour l’assurance maladie. Face à cette situation, le conférencier invite ainsi l’Etat à ‘bâtir un système de santé performant - ce qui demande du temps - et satisfaire les besoins de santé immédiats des populations, ce qui ne peut pas attendre’.

Issa NIANG
Wal Fadjri

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