Environ 150 millions de personnes font face par an à des coûts de soins de santé catastrophiques, d’après les statistiques de l’Oms. Elles sont ainsi obligées de consacrer plus de 40 % du revenu de leur ménage à des soins médicaux, une fois les premières nécessités satisfaites. Suffisant pour susciter la réflexion sur le financement de la santé en Afrique.
L’essentiel des budgets de santé est encore supporté par les Etats. Les rares recours au secteur privé s’effectuent sur la base de paiement direct fait par les usagers ou une tierce personne amalgré une forte prépondérance des dépenses supportées par les ménages. Ceci constitue ‘un fardeau très lourd pour ces ménages qui, le plus souvent, préfèrent orienter les revenus vers la consommation au détriment des soins de santé’, révèle le secrétaire général du ministère de la Santé et de la Prévention, Moussa Mbaye qui ouvrait hier, à Saly, les travaux de la seconde conférence de l’Association africaine d’économie et de politiques de santé (Afhea). Selon lui, la compétition entre les dépenses de consommation et celles de santé au sein des ménages contribue ainsi à les appauvrir de plus en plus. De son avis, l’absence de politique favorisant l’accès aux soins de ces couches vulnérables contribue à leur exclusion du système de santé. Cette situation, dit-il, expose toute la population surtout aux maladies infectieuses. Elle occasionne aussi l’augmentation des dépenses, ce qui aurait pu être évité si les conditions d’accès aux soins de santé pour tous, avaient été mises en place.
Face à ce fardeau lié aux dépenses dites ‘dépenses catastrophiques de santé’, Moussa Mbaye a salué l’élan des pays africains vers la couverture universelle des soins de santé, une préoccupation dans la quête d’un système de santé permettant un accès équitable aux soins des services de santé.
L’obligation de payer directement pour des services au moment du besoin même, que ce paiement soit officiel ou officieux, empêche des millions de personnes à recevoir les soins médicaux qui leur sont nécessaires. Pour faire face à cette exclusion des groupes vulnérables du système de santé, l’Association africaine d’économie et de politiques de santé a engagé la réflexion en mettant à profit sa seconde conférence dont le but est de tendre ‘vers une couverture universelle des soins de santé en Afrique’.
Lors de cette rencontre, il s’agira de réfléchir sur la mise en œuvre d’initiatives novatrices susceptibles de juguler les barrières financières à l’accès aux soins de santé. En effet, la part des budgets alloués au secteur de la santé reste encore faible dans les pays africains, pays à revenus faibles. Même si des efforts consentis par certains gouvernements sont bien perceptibles. Il s’agit du Malawi, du Botswana et du Burkina Faso, pour ne citer que ceux-là qui allouent plus de 15 % de leur budget au secteur de la santé, prouvant ainsi qu’il était possible d’atteindre les objectifs d’Abuja.
Au Sénégal, seul 20 % de la population bénéficie d’une couverture sanitaire. Les 80 % sont soumis au fardeau de l’obligation du paiement direct pour accéder aux services et soins de santé. L’Etat, dans le but de soulager les populations, a entrepris de nombreuses initiatives de gratuité et d’exemption. Moussa Mbaye cite ainsi en exemple la gratuité des césariennes, le plan Sésame qui consacre la gratuité des soins pour les personnes âgées de plus de 60 ans, la subvention des Arv, des antituberculeux et la subvention de la dialyse et de la vaccination. Des mesures qui, dit-il, apparaissent comme un faisceau d’efforts engagés par le gouvernement pour atténuer le fardeau financier sur les populations à la recherche de soins. C’est dans ce même cadre que s’inscrit d’ailleurs, la mise en place des mutuelles de santé et des caisses de solidarité santé destinées aux pauvres, aux économiquement dépendants et aux vulnérables.
Selon l’Organisation ouest africaine pour la santé (Ooas), cette rencontre offre l’opportunité d’évaluer les progrès réalisés, d’identifier et d’analyser rigoureusement et sans complaisance les faiblesses, de partager les bonnes pratiques et de proposer surtout, des mécanismes viables pour une couverture universelle en Santé dans notre région Afrique. Directeur de la recherche et du système d’information à la santé, Dr Kambou Sansan Stanilas a réaffirmé l’engagement de l’Ooas dans un programme de diversification des mécanismes de financement de la santé dans son plan stratégique 2009-2013. Ce programme jouit d’un mandat politique donné par les quinze Etats membres de la Cedeao pour promouvoir le développement sanitaire de la région.
Issa NIANG
Wal Fadjri
L’essentiel des budgets de santé est encore supporté par les Etats. Les rares recours au secteur privé s’effectuent sur la base de paiement direct fait par les usagers ou une tierce personne amalgré une forte prépondérance des dépenses supportées par les ménages. Ceci constitue ‘un fardeau très lourd pour ces ménages qui, le plus souvent, préfèrent orienter les revenus vers la consommation au détriment des soins de santé’, révèle le secrétaire général du ministère de la Santé et de la Prévention, Moussa Mbaye qui ouvrait hier, à Saly, les travaux de la seconde conférence de l’Association africaine d’économie et de politiques de santé (Afhea). Selon lui, la compétition entre les dépenses de consommation et celles de santé au sein des ménages contribue ainsi à les appauvrir de plus en plus. De son avis, l’absence de politique favorisant l’accès aux soins de ces couches vulnérables contribue à leur exclusion du système de santé. Cette situation, dit-il, expose toute la population surtout aux maladies infectieuses. Elle occasionne aussi l’augmentation des dépenses, ce qui aurait pu être évité si les conditions d’accès aux soins de santé pour tous, avaient été mises en place.
Face à ce fardeau lié aux dépenses dites ‘dépenses catastrophiques de santé’, Moussa Mbaye a salué l’élan des pays africains vers la couverture universelle des soins de santé, une préoccupation dans la quête d’un système de santé permettant un accès équitable aux soins des services de santé.
L’obligation de payer directement pour des services au moment du besoin même, que ce paiement soit officiel ou officieux, empêche des millions de personnes à recevoir les soins médicaux qui leur sont nécessaires. Pour faire face à cette exclusion des groupes vulnérables du système de santé, l’Association africaine d’économie et de politiques de santé a engagé la réflexion en mettant à profit sa seconde conférence dont le but est de tendre ‘vers une couverture universelle des soins de santé en Afrique’.
Lors de cette rencontre, il s’agira de réfléchir sur la mise en œuvre d’initiatives novatrices susceptibles de juguler les barrières financières à l’accès aux soins de santé. En effet, la part des budgets alloués au secteur de la santé reste encore faible dans les pays africains, pays à revenus faibles. Même si des efforts consentis par certains gouvernements sont bien perceptibles. Il s’agit du Malawi, du Botswana et du Burkina Faso, pour ne citer que ceux-là qui allouent plus de 15 % de leur budget au secteur de la santé, prouvant ainsi qu’il était possible d’atteindre les objectifs d’Abuja.
Au Sénégal, seul 20 % de la population bénéficie d’une couverture sanitaire. Les 80 % sont soumis au fardeau de l’obligation du paiement direct pour accéder aux services et soins de santé. L’Etat, dans le but de soulager les populations, a entrepris de nombreuses initiatives de gratuité et d’exemption. Moussa Mbaye cite ainsi en exemple la gratuité des césariennes, le plan Sésame qui consacre la gratuité des soins pour les personnes âgées de plus de 60 ans, la subvention des Arv, des antituberculeux et la subvention de la dialyse et de la vaccination. Des mesures qui, dit-il, apparaissent comme un faisceau d’efforts engagés par le gouvernement pour atténuer le fardeau financier sur les populations à la recherche de soins. C’est dans ce même cadre que s’inscrit d’ailleurs, la mise en place des mutuelles de santé et des caisses de solidarité santé destinées aux pauvres, aux économiquement dépendants et aux vulnérables.
Selon l’Organisation ouest africaine pour la santé (Ooas), cette rencontre offre l’opportunité d’évaluer les progrès réalisés, d’identifier et d’analyser rigoureusement et sans complaisance les faiblesses, de partager les bonnes pratiques et de proposer surtout, des mécanismes viables pour une couverture universelle en Santé dans notre région Afrique. Directeur de la recherche et du système d’information à la santé, Dr Kambou Sansan Stanilas a réaffirmé l’engagement de l’Ooas dans un programme de diversification des mécanismes de financement de la santé dans son plan stratégique 2009-2013. Ce programme jouit d’un mandat politique donné par les quinze Etats membres de la Cedeao pour promouvoir le développement sanitaire de la région.
Issa NIANG
Wal Fadjri