Or, pour ce qui est de Dakar, des spécialistes sont unanimes : les fortes pluies enregistrées dans la capitale sénégalaise et sa banlieue ne sont pas la principale cause des inondations. Au contraire, ce qui se passe en banlieue dakaroise depuis bientôt plusieurs décennies est la résultante de plusieurs fautes combinées: l’occupation anarchique de l’espace et des zones non aedificandi au vu et au su des autorités qui ont laissé faire depuis maintenant plus d’une trentaine d’années, l’absence de réseaux d’assainissement, la remontée de la nappe phréatique, etc.
D’où la nécessité de mettre fin au laxisme et prendre des mesures impopulaires. Et, à ce niveau, tous semblent s’accorder que la solution définitive au problème passera forcément par la correction, voire la délocalisation de certaines populations. Le président de la République, Macky Sall, semble l’avoir bien compris, lui qui de retour d’un voyage en Afrique du Sud en avait émis l’idée.
D’ailleurs, pour prendre le taureau par les cornes, il a approuvé le Programme décennal 2012-2022 d'un coût de 767 milliards F CFA destiné à régler de façon durable le phénomène. C’était lors d’un Conseil présidentiel sur les inondations tenu le mercredi 19 septembre dernier. Bien sûr, cette somme est acceptée par le chef de l’Etat sous réserve du montant du financement qui ne sera définitif qu’à l’issue d’une prochaine table ronde des bailleurs qui, on l’espère, ne va pas tarder car l’hivernage prochaine se prépare dès maintenant.
Ce programme qui va être déroulé sur dix années est articulé en trois phases: une phase urgente de 66 milliards, un volet à court terme de 250 milliards et une autre phase à moyen et long terme qui coûtera 450 milliards. Le tout fera 767 milliards CFA. Et le président Macky Sall avait promis que déjà, la phase d’urgence (2012-2013) qui devrait «démarrer dès la fin de l’hivernage sera supportée par le budget 2013» qui va l’intégrer dans la loi de finances. Donc il s’agit de 66 milliards F Cfa pour libérer les zones sous l’emprise des eaux par un système de drainage et de déguerpissement-relogement des populations vivant dans des sites condamnés.
Rien que 3, 963 milliards pour restructurer
A l’arrivée, même si un ministère chargé de la Restructuration et de l’Aménagement des zones d’inondation a été créé pour concrétiser l’option d’en finir avec les inondations, le budget qui lui est attribué ne rassure pas certains observateurs, tout comme l’opposition, quant à la volonté réelle des autorités d’éradiquer le fléau, tellement la tâche est grande. Selon le rapport de la Commission des finances de l'Assemblée nationale, «les dotations actuelles accordées au ministère s’élèvent à 3.969.447.000 de FCFA d’où un écart de 23.377.503.000 de F CFA». Les besoins exprimés par ce département sont en effet estimés à 27,346 milliards de FCFA.
Pis, ce budget ne couvre même pas le montant des 14 milliards F Cfa prévus par le Plan directeur d’assainissement de Dakar. Ne serait-ce que dans sa phase d’urgence pour l’évacuation des eaux pluviales de la capitale. Suffisant pour que l’opposition trouve insignifiant ce budget de 3,969 milliards F Cfa voté par l’Assemblée nationale pour le ministère chargé des zones d’inondation pour l’exercice de 2013. Par rapport précisément aux 66 milliards FCfa prévus dans la phase d’urgence (2012-2013) du Programme décennal pour libérer les zones sous l’emprise des eaux.
Et comme pour donner raison à ceux qui doutent des capacités du ministère à faire face aux inondations avec ce «maigre» budget, ce dernier en est encore à parler de recensement des sites inondables. C’est à se demander ce que valent les efforts de la Protection civile qui a déjà fait des études pour identifier toutes les maisons situées au niveau des mares, des zones non aedificandi et des voies d’écoulement d’eau. Les zones qui nécessitent un déguerpissement peuvent déjà l’être, tout comme celles qui n’ont besoin que de la mise en place d’un système de drainage qui est déjà prévu par le Projet de gestion des eaux pluviales.
Donc tout est fin prêt pour le délogement/relogement des habitants de certains sites, du moins à Dakar. Seules la volonté politique et les mesures courageuses tardent encore à être prises pour passer à l’acte. Pourvu que les nouvelles autorités, qui annoncent déjà la construction de 6.000 logements sociaux entre 2014 et 2016, maîtrisent l’assiette foncière et résistent à la pression (foncière).
Ibrahima DIALLO
Sud Quotidien
D’où la nécessité de mettre fin au laxisme et prendre des mesures impopulaires. Et, à ce niveau, tous semblent s’accorder que la solution définitive au problème passera forcément par la correction, voire la délocalisation de certaines populations. Le président de la République, Macky Sall, semble l’avoir bien compris, lui qui de retour d’un voyage en Afrique du Sud en avait émis l’idée.
D’ailleurs, pour prendre le taureau par les cornes, il a approuvé le Programme décennal 2012-2022 d'un coût de 767 milliards F CFA destiné à régler de façon durable le phénomène. C’était lors d’un Conseil présidentiel sur les inondations tenu le mercredi 19 septembre dernier. Bien sûr, cette somme est acceptée par le chef de l’Etat sous réserve du montant du financement qui ne sera définitif qu’à l’issue d’une prochaine table ronde des bailleurs qui, on l’espère, ne va pas tarder car l’hivernage prochaine se prépare dès maintenant.
Ce programme qui va être déroulé sur dix années est articulé en trois phases: une phase urgente de 66 milliards, un volet à court terme de 250 milliards et une autre phase à moyen et long terme qui coûtera 450 milliards. Le tout fera 767 milliards CFA. Et le président Macky Sall avait promis que déjà, la phase d’urgence (2012-2013) qui devrait «démarrer dès la fin de l’hivernage sera supportée par le budget 2013» qui va l’intégrer dans la loi de finances. Donc il s’agit de 66 milliards F Cfa pour libérer les zones sous l’emprise des eaux par un système de drainage et de déguerpissement-relogement des populations vivant dans des sites condamnés.
Rien que 3, 963 milliards pour restructurer
A l’arrivée, même si un ministère chargé de la Restructuration et de l’Aménagement des zones d’inondation a été créé pour concrétiser l’option d’en finir avec les inondations, le budget qui lui est attribué ne rassure pas certains observateurs, tout comme l’opposition, quant à la volonté réelle des autorités d’éradiquer le fléau, tellement la tâche est grande. Selon le rapport de la Commission des finances de l'Assemblée nationale, «les dotations actuelles accordées au ministère s’élèvent à 3.969.447.000 de FCFA d’où un écart de 23.377.503.000 de F CFA». Les besoins exprimés par ce département sont en effet estimés à 27,346 milliards de FCFA.
Pis, ce budget ne couvre même pas le montant des 14 milliards F Cfa prévus par le Plan directeur d’assainissement de Dakar. Ne serait-ce que dans sa phase d’urgence pour l’évacuation des eaux pluviales de la capitale. Suffisant pour que l’opposition trouve insignifiant ce budget de 3,969 milliards F Cfa voté par l’Assemblée nationale pour le ministère chargé des zones d’inondation pour l’exercice de 2013. Par rapport précisément aux 66 milliards FCfa prévus dans la phase d’urgence (2012-2013) du Programme décennal pour libérer les zones sous l’emprise des eaux.
Et comme pour donner raison à ceux qui doutent des capacités du ministère à faire face aux inondations avec ce «maigre» budget, ce dernier en est encore à parler de recensement des sites inondables. C’est à se demander ce que valent les efforts de la Protection civile qui a déjà fait des études pour identifier toutes les maisons situées au niveau des mares, des zones non aedificandi et des voies d’écoulement d’eau. Les zones qui nécessitent un déguerpissement peuvent déjà l’être, tout comme celles qui n’ont besoin que de la mise en place d’un système de drainage qui est déjà prévu par le Projet de gestion des eaux pluviales.
Donc tout est fin prêt pour le délogement/relogement des habitants de certains sites, du moins à Dakar. Seules la volonté politique et les mesures courageuses tardent encore à être prises pour passer à l’acte. Pourvu que les nouvelles autorités, qui annoncent déjà la construction de 6.000 logements sociaux entre 2014 et 2016, maîtrisent l’assiette foncière et résistent à la pression (foncière).
Ibrahima DIALLO
Sud Quotidien