(Africa Diligence) En Afrique du sud, l’éditeur de logiciel SAP et la banque Standard Bank ont développé une plateforme pour accélérer la bancarisation. Sur l’ensemble du continent, l’usage du mobile facilite déjà l’accès à de nombreux services pour les moins nantis et les petits entrepreneurs. Reportage au pays de Nelson Mandela.
Evans Mohali a décidé d’ouvrir un compte en banque. « Je viens d’avoir un enfant, je veux épargner? », explique le père de famille, qui habite dans le township de Tembisa, à Johannesburg, la capitale sud-africaine. Sous une tente bleue de la Standard Bank installée sur le parking du supermarché qui borde le township, Evans Mohali a apporté sa carte d’identité. Face à lui, le vendeur en bleu pianote sur son téléphone. Il suffit de 10 minutes pour transmettre les informations par mobile à la banque. Evans Mohali peut ensuite repartir avec sa nouvelle carte de crédit. Alors que 12 millions de Sud-Africains, soit 33% de la population – n’ont pas de comptes en banque, la banque sud-africaine Standard Bank a trouvé un moyen pour atteindre les populations les plus déshéritées: utiliser les nouvelles technologies.
« Pour les gens des townships, ouvrir un compte en banque nécessitait de prendre un taxi et faire 20 ou 30 kilomètres pour se rendre dans une agence bancaire », souligne Audrey Mothupi, la responsable du département de bancarisation de Standard bank. Depuis sept ans, la banque emploie ainsi près d’un millier d’agents, qui sillonnent les townships équipés de téléphone portable. Près de 60 000 nouveaux comptes sont ouverts ainsi chaque mois. La plateforme, conçue par l’éditeur de logiciel SAP utilise le réseau 3G. « Au départ, transmettre les informations par USDD via le téléphone mobile pouvait prendre une heure pour ouvrir un compte. Les gens perdaient patience. Désormais, en 10 minutes nous pouvons ouvrir un compte? », reconnaît David Mukale, le pilier du programme.
Pour permettre à ses nouveaux clients d’utiliser leurs cartes sans se déplacer jusqu’à ses distributeurs de billets situés souvent loin des townships, Standard bank a aussi équipé 7 000 commerçants de terminaux de paiement. Derrière son comptoir, Sydney Majocko, propriétaire d’un petit supermarché est ainsi devenu un peu banquier. Il effectue des retraits, collecte les dépôts, paye les factures d’électricité ou édite les relevés de comptes depuis son terminal de carte bancaire, posée sur le comptoir juste à côté de la viande fraîche. Le commerçant opère ainsi près de 20 à 30 transactions par jour, souvent pour des montants inférieurs à 5 euros. « Je gagne un rand par transaction mais surtout une partie des clients qui viennent pour des transactions bancaires achète aussi autres choses », se félicite le commerçant.
Depuis décembre, il est aussi l’un des pilotes d’un des derniers projets menés par SAP avec Standard Bank. Le commerçant a reçu une mini-tablette, dotée d’une application pour gérer son stock et passer ses commandes auprès de son distributeur. Sur l’écran, il peut choisir ses produits et bénéficier de réductions. « On m’a promis que je pourrais être livré désormais alors que je dois envoyer chaque semaine quelqu’un chercher ma commande à 25 kilomètres de là« , assure Sidney. Pour Standard Bank, améliorer les services apportés à ses commerçants partenaires permet de sécuriser son écosystème, mais pas seulement. « Les distributeurs mais aussi les groupes agroalimentaires comme Nestlé ou Coca-Cola cherchent tous à avoir accès à ces petits commerçants », reconnaît Audrey Mothupi.
Les infrastructures en internet haut débit restent faibles sur le continent. Mais l’explosion du téléphone mobile accélère le développement de nouveaux services pour répondre aux besoins du continent africain. « Il y a des opportunités de croissance en Afrique mais aussi de changer la façon de faire du business ailleurs », assure Pfungwa Serima, le PDG de SAP Afrique. À Pretoria, l’éditeur de logiciel a implanté un centre de R&D de 38 personnes pour adapter ses technologies. Le fournisseur d’électricité Eskom permet désormais aux habitants des townships, d’acheter des crédits pour leur compteur électrique par paiement mobile. Le centre de R&D de SAP a aussi développé une application baptisée « boda-boda » pour mettre en place un service de localisation de taxis en Ouganda et une autre pour gérer son entreprise depuis son téléphone portable, grâce à du cloud. Dernière application en test, COsMoso doit permettre grâce à la géolocalisation des téléphones portables de localiser avec précision le lieu d’un accident pour faciliter l’accès des secours dans des townships dépourvues de noms de rue. « Cela peut ressembler à de la responsabilité sociale, mais derrière on peut construire toute un écosystème et une supply chain et augmenter l’activité de nos clients », conclut l’un des responsables de SAP.
(Avec Solène DAVESNE)
http://www.africadiligence.com/
Evans Mohali a décidé d’ouvrir un compte en banque. « Je viens d’avoir un enfant, je veux épargner? », explique le père de famille, qui habite dans le township de Tembisa, à Johannesburg, la capitale sud-africaine. Sous une tente bleue de la Standard Bank installée sur le parking du supermarché qui borde le township, Evans Mohali a apporté sa carte d’identité. Face à lui, le vendeur en bleu pianote sur son téléphone. Il suffit de 10 minutes pour transmettre les informations par mobile à la banque. Evans Mohali peut ensuite repartir avec sa nouvelle carte de crédit. Alors que 12 millions de Sud-Africains, soit 33% de la population – n’ont pas de comptes en banque, la banque sud-africaine Standard Bank a trouvé un moyen pour atteindre les populations les plus déshéritées: utiliser les nouvelles technologies.
« Pour les gens des townships, ouvrir un compte en banque nécessitait de prendre un taxi et faire 20 ou 30 kilomètres pour se rendre dans une agence bancaire », souligne Audrey Mothupi, la responsable du département de bancarisation de Standard bank. Depuis sept ans, la banque emploie ainsi près d’un millier d’agents, qui sillonnent les townships équipés de téléphone portable. Près de 60 000 nouveaux comptes sont ouverts ainsi chaque mois. La plateforme, conçue par l’éditeur de logiciel SAP utilise le réseau 3G. « Au départ, transmettre les informations par USDD via le téléphone mobile pouvait prendre une heure pour ouvrir un compte. Les gens perdaient patience. Désormais, en 10 minutes nous pouvons ouvrir un compte? », reconnaît David Mukale, le pilier du programme.
Pour permettre à ses nouveaux clients d’utiliser leurs cartes sans se déplacer jusqu’à ses distributeurs de billets situés souvent loin des townships, Standard bank a aussi équipé 7 000 commerçants de terminaux de paiement. Derrière son comptoir, Sydney Majocko, propriétaire d’un petit supermarché est ainsi devenu un peu banquier. Il effectue des retraits, collecte les dépôts, paye les factures d’électricité ou édite les relevés de comptes depuis son terminal de carte bancaire, posée sur le comptoir juste à côté de la viande fraîche. Le commerçant opère ainsi près de 20 à 30 transactions par jour, souvent pour des montants inférieurs à 5 euros. « Je gagne un rand par transaction mais surtout une partie des clients qui viennent pour des transactions bancaires achète aussi autres choses », se félicite le commerçant.
Depuis décembre, il est aussi l’un des pilotes d’un des derniers projets menés par SAP avec Standard Bank. Le commerçant a reçu une mini-tablette, dotée d’une application pour gérer son stock et passer ses commandes auprès de son distributeur. Sur l’écran, il peut choisir ses produits et bénéficier de réductions. « On m’a promis que je pourrais être livré désormais alors que je dois envoyer chaque semaine quelqu’un chercher ma commande à 25 kilomètres de là« , assure Sidney. Pour Standard Bank, améliorer les services apportés à ses commerçants partenaires permet de sécuriser son écosystème, mais pas seulement. « Les distributeurs mais aussi les groupes agroalimentaires comme Nestlé ou Coca-Cola cherchent tous à avoir accès à ces petits commerçants », reconnaît Audrey Mothupi.
Les infrastructures en internet haut débit restent faibles sur le continent. Mais l’explosion du téléphone mobile accélère le développement de nouveaux services pour répondre aux besoins du continent africain. « Il y a des opportunités de croissance en Afrique mais aussi de changer la façon de faire du business ailleurs », assure Pfungwa Serima, le PDG de SAP Afrique. À Pretoria, l’éditeur de logiciel a implanté un centre de R&D de 38 personnes pour adapter ses technologies. Le fournisseur d’électricité Eskom permet désormais aux habitants des townships, d’acheter des crédits pour leur compteur électrique par paiement mobile. Le centre de R&D de SAP a aussi développé une application baptisée « boda-boda » pour mettre en place un service de localisation de taxis en Ouganda et une autre pour gérer son entreprise depuis son téléphone portable, grâce à du cloud. Dernière application en test, COsMoso doit permettre grâce à la géolocalisation des téléphones portables de localiser avec précision le lieu d’un accident pour faciliter l’accès des secours dans des townships dépourvues de noms de rue. « Cela peut ressembler à de la responsabilité sociale, mais derrière on peut construire toute un écosystème et une supply chain et augmenter l’activité de nos clients », conclut l’un des responsables de SAP.
(Avec Solène DAVESNE)
http://www.africadiligence.com/