Kaolack, 30 déc (APS) – Le défi de la qualité de l’eau potable doit être relevé à Kaolack, notamment en milieu rural où l’eau reçue par 21% des populations desservies par des forages n’est pas conforme aux normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a indiqué, vendredi à Kaolack (centre), Dr Ndèye Awa Ndao de la section sénégalaise de Transparency International.
‘’Contrairement à l’excellent taux de conformité bactériologique qui s’établit à près de 98% en 2010, la SONES a accordé, en milieu urbain, une dérogation spéciale sur près de 30% de la production d’eau distribuée par la SDE et qui n’est pas conforme aux normes physicochimiques OMS préconisées par l’Etat’’, a souligné le docteur Ndao.
Elle faisait la restitution des résultats d’une étude sur la cartographie des risques des déficits de transparence et d’intégrité dans le secteur de l’eau potable.
Selon le docteur Ndao, ‘’l’excès de fluor est le plus important problème identifié en milieu urbain et des mesures doivent être prises pour corriger cette anomalie afin d’éviter tout problème de santé publique’’.
La coordonnatrice du programme TISDA (intégrité et transparence du service délivré en Afrique), qui a mené l’étude, a relevé ‘’des performances réelles’’ du secteur avec une évolution significative et ‘’une nette tendance’’ vers l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
Toutefois, ces avancées significatives cachent des disparités liées à la position de la zone géographique (Sud et Est du pays défavorisés), ‘’à la nature de certains quartiers (usagers des quartiers irréguliers privés d’abonnement au service de l’eau, faute de titres de propriété) et au type d’approvisionnement’’, a souligné le docteur Ndao.
Par ailleurs, le docteur Ndao a peur qu’un retrait de la subvention de l’Etat n’entraîne une hausse de la facture de consommation d’eau pour les citadins. Elle a relevé que ‘’l’opacité entretenue dans l’actionnariat de la SDE illustre les problèmes d’intégrité qui menacent le sous secteur de l’eau’’.
‘’En milieu urbain, le débat sur le type de contrat pour le secteur devrait se faire en toute transparence et le renouvellement du contrat de la SDE qui arrive à échéance est également un important défi à relever pour le secteur’’, a souligné le docteur Ndao.
Pour Cheikh Tidiane Ba du Forum civil, ‘’la cartographie montre que les risques liés au déficit de transparence, de participation et de responsabilité sont très élevés et il serait nécessaire de renforcer davantage l’intégrité du secteur qui reste relativement faible’’.
‘’La régulation est également perfectible avec l’absence de cadre institutionnel autonome et indépendante’’, a indiqué M. Ba. Il a invité les autorités à s’approprier les résultats de la recherche-action menée par Transparency International et à associer davantage les élus locaux et la société civile dans la mise en œuvre des politiques du secteur de l’eau.
PON/AD