Dakar, 19 juin (APS) - Le Programme décennal de l’éducation et de la formation (PDEF), qui vient de prendre fin (2000-2012), a enregistré un bilan mitigé avec des progrès significatifs, mais aussi des lacunes qui persistent dans le système éducatif, selon le ministre de l’Education nationale, Ibrahima Sall.
‘’La revue annuelle a permis de mettre le doigt là où cela fait mal en se demandant si des impacts réels ont été obtenus avec 40% du budget national alloué au secteur de l’éducation’’, a dit M. Sall, mardi à la clôture de la 11ème revue du PDEF.
Les observations et les analyses faites lors de la revue permettront ainsi avec le nouveau programme qui entre dans une autre phase ‘’d’avoir un impact sur les élèves et sur la construction de la nouvelle école sénégalaise’’, a-t-il assuré, relevant que le gouvernement s’inscrit dans la rupture et la gouvernance nouvelle.
Cette rupture doit avoir comme credo la transparence gouvernementale et la bonne allocation des ressources, selon le ministre.
En effet, de Programme décennal, la dénomination a changé en devenant Programme de développement de l’éducation et de la formation pour la période 2012-2025.
‘’On doit arrêter de faire de faire des bilans, on doit agir pour que les choses changent’’, a ajouté M. Sall.
Toutefois le ministre a reconnu que le secteur de l’Education a fait de grands progrès pendant ces 10 ans sur l’accès, la parité à l’école, les équipements scolaires, le matériel didactiques, mais pour autant, les lacunes ne doivent pas être cachées.
Il a énuméré des problèmes sur les ressources humaines, sur la qualité de l’éducation et les cantines scolaires.
Interpellé sur les grèves récurrentes qui minent le système éducatif, le nouveau ministre de tutelle (depuis le 2 avril dernier) a précisé que cette question ne peut être résolue par la revue sectorielle.
‘’Le ministère de l’Education n’est pas le ministère des grèves, j’ai l’impression que nous sommes nommés pour régler ces problèmes alors qu’ils doivent être un épiphénomène’’, a-t-il relevé devant la presse.
A cet effet, M. Sall a appelé tous les partenaires sociaux à pacifier l’espace scolaire en faisant en sorte que leurs rapports reflètent le partenariat et non l’adversité.
‘’Les résultats que nous avons obtenus en évitant une année blanche montrent qu’il y a une bonne volonté de part et d’autre, du côté des syndicats, des parents d’élèves, de la société civile pour travailler dans un même sens’’.
Il a rappelé l’ouverture de négociations avec les syndicats à la suite d’un conseil ministériel qui sera tenu vendredi.
Ensuite des Assisses nationales seront convoquées pour la prise en compte de tous les problèmes qui secouent le secteur, de la petite-enfance à l’enseignement supérieur, en passant par l’enseignement des Daaras, selon Ibrahima Sall.
La question des abris provisoires (21% des écoles), il a trouvé ‘’inconcevable qu’au 21ème siècle que des enfants continuent d’apprendre dans des huttes’’.
‘’C’est indigne de nos enfants’’, a dit le ministre qui a annoncé la réception de 5000 salles de classe à la rentrée prochaine et le Gouvernement a le projet d’en construire beaucoup plus l’année suivante.
La cérémonie de clôture a été présidée par le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Kane.
ADL/SAB