La revue du portefeuille du Programme de mise à niveau (Pmn) a révélé que sur près de 270 entreprises éligibles au programme, seulement 69 dossiers ont été approuvés par le Comité de pilotage (COPIL) du Pmn depuis le démarrage des activités en 2004. Ce seraient ainsi des investissements de l’ordre de 50 milliards de FCfa qui seraient prévus tandis qu’en termes de primes, 7,9 milliards seraient octroyés dont 3,32 milliards de FCfa décaissés au profit des entreprises bénéficiaires. Pour comparaison, les résultats au 15 Mars 2009 portaient sur 45 dossiers d’entreprises approuvés par le Comité de Pilotage pour un investissement global de 39,5 milliards de FCfa prévus et 5,8 milliards de primes octroyées dont 1,1 milliards décaissés. Une belle progression.
Mais cette progression ne représente guère que 65% des PME qui composent à plus de 90% le tissu d’entreprises sénégalaises. Un constat qui a suscité une réflexion sur les causes des difficultés rencontrées par certaines entreprises notamment les PME à répondre aux exigences de la mise à niveau dont l’Afd (Agence française de développement) est le principal bailleur de fonds et dont la deuxième phase du programme est en cours.
La réflexion en question a eu lieu ce mercredi 2 mars dans le cadre d’une rencontre organisée par le Bureau de mise à niveau (Bmn), en collaboration avec la Direction des PME et avec les dirigeants des PME engagés dans le processus.
Le moment est d’autant plus propice que les partenaires techniques et financiers viennent de consentir, du moins d’annoncer des intentions de financement pour un montant de 79 milliards de FCfa, pour soutenir l’Etat du Sénégal dans sa politique de promotion du secteur des Pme. Le challenge n’en est que plus apparent dans la mesure où cela soulève la nécessité d’une mise en cohérence de cette politique de promotion de développement des Pme et les instruments qui sont mis en place comme le Bureau de mise à niveau, « pour permettre à ces Pme d’être plus compétitives sur leurs marchés propres et sur les marchés internationaux », ainsi que l’a rappelé Ibrahima Diouf, Directeur des Pme, à l’occasion de la rencontre de mercredi.
La perspective est d’autant plus cruciale que des préalables ont été mis en place au niveau du cadre institutionnel, avec des réformes institutionnelles, organisationnelles et techniques qui sont engagées pour renforcer l’efficacité du dispositif initialement mis en place dans le cadre de la phase pilote. La démarche est engagée pour doter le BMN d’un mécanisme pérenne de financement mobilisant les ressources nationales au-delà des appuis attendus des bailleurs de fonds (projet de décret du Fonds de Mise à Niveau en cours). Seulement, il faut bien rappeler que le secteur privé a récemment déploré le fait que l’Etat ne consacre que 200 millions de francs Cfa par an. Il y a encore beaucoup d’effort à faire de ce côté car c’est l’Afd qui continue de supporter le programme. Pour la phase (2009-2013) de pérennisation qui s’est élargi aux entreprises engagées dans un processus dynamique de mise à niveau environnementale et surtout d’efficacité énergétique, elle a accordé un nouveau financement de 10,5 millions d’euros soit 6,8 milliards de francs Cfa (une subvention de 5,5 millions d’euros (3,6 milliards de francs Cfa) sur fonds propres et une subvention de 5 millions d’euros (3,2 milliards de francs Cfa) sur fonds délégués par l’Union européenne, en plus d’une ligne de crédit de 8 millions d’euros (5,2 milliards de francs Cfa). C’est un nouveau défi dans le processus de pérennisation de l’expérience sénégalaise de la mise à niveau et qui pourrait éventuellement permettre l’extension du champ d’intervention à la restructuration.
Il s’agit dès lors de pérenniser les acquis de la première phase mais pour ce faire, une meilleure prise en compte des spécificités de la PME dans le processus de mise à niveau est nécessaire, ainsi que la réactivation de certains dossiers de PME et l’élaboration d’une nouvelle offre d’appui plus adapté à leurs réalités tout en finalisant un plus grand nombre de dossiers.
Définie comme une des principales composantes de la Politique de Redéploiement Industriel (PRI), la Mise à Niveau offre aux entreprises qui s’y engagent un cadre propice d’amélioration des facteurs clés de compétitivité. Ce dans une perspective 2020 où toutes les économies devront converger vers une libéralisation totale des marchés. D’où l’enjeu crucial du Pmn pour le Sénégal.
Mêmes causes, mêmes effets
Au Sénégal, les politiques d’ouverture commerciale, de libéralisation et de privatisations menées au cours de ces dernières années visaient la stimulation du développement industriel du pays. Mais cette ambition s’est heurtée aux coûts élevés des facteurs de production, à la faiblesse des investissements et à l’étroitesse du marché local. Le textile par exemple peine à faire face à la concurrence asiatique. L’agroalimentaire demeure encore largement dépendant d’une production arachidière volatile. Les PME qui constituent 83 à 90% du tissu industriel ont un niveau d’équipements plus faibles, mais une Valeur Ajoutée plus élevée que les grandes entreprises. Cette situation atteste de la flexibilité et de la productivité des PME sénégalaises. Il en ressort qu’en cas d’injection de nouveaux investissements en équipements, ces dernières pourraient être plus réceptives et réactives du fait de leur plus grande capacité d’adaptation. Le Programme de mise à niveau (PMAN) du Sénégal lancé il y a environ cinq ans, répond à l’exigence d’améliorer de manière durable la compétitivité des entreprises dans le contexte de mondialisation économique et de libéralisation des échanges.
Après un audit-évaluation de la phase pilote, un certain nombre de nouvelles orientations sont nées sur la base des difficultés d’accès des Pme identifiées.
Aussi, la cible d’entreprises éligibles a-t-elle été élargie en supprimant le critère d’exclusion des entreprises ayant plus de 15 milliards de FCFA de chiffre d’affaires ; par ailleurs, la priorité est accordée aux entreprises relevant des secteurs ciblés par la Stratégie de Croissance Accélérée à travers une synergie d’actions à définir ; l’allègement des procédures de suivi est préconisé avec le paiement des primes en 3 tranches maxima (au prorata des réalisations) et l’organisation d’un appel d’offres annuel pour sélectionner 3 cabinets qui vont mener l’ensemble des missions de validation des investissements sur site ; le renforcement du rôle du BMN (conseiller et faciliter à l’entreprise son engagement dans un processus de mise à niveau) est attendu à travers un allègement des procédures (suppression de la mission de pré-diagnostic « obligatoire », réduction des délais de contractualisation, maîtrise des délais d’évaluation des rapports déposés, conception de fiches standards d’actions immatérielles, …), etc…
Environnement communautaire
Sur un plan régional, la perspective des APE (accords de partenariat économique) entre l’UEMOA et l’UE pose un double défi pour les économies de l’Union. L’ensemble du tissu économique et particulièrement industriel va devoir rapidement faire face à ce nouvel environnement. Les enjeux de cet accord sur le secteur productif sont considérables, car ils visent à conduire à terme à la mise en place d’une zone de libre échange entre l’UEMOA et l’Union Européenne et à l’organisation d’une compétition équitable entre les deux Zones.
En matière de situations financières des entreprises privées, la Phase pilote du PRMN (limitée initialement au traitement des entreprises du secteur agro-industriel) a permis d’étudier des diagnostics d’un petit panel (116 entreprises) distribuées sur plusieurs Etats de l’UEMOA et de détecter au plus près certaines tendances factuelles de faiblesse, des difficultés conjoncturelles ou des fragilités financières de certaines. La mise en place des actions de mise à niveau à niveau ne fut possible qu’après un premier traitement personnalisé de ces difficultés financières : fermeture d’un département non-rentable, arrêt de fabrication d’un produit, restructuration financière, achat d’un équipement prioritaire, etc.
Plus spécifiquement le tissu industriel dans les pays de la sous région fait face à un nombre de défis : Une sous utilisation des capacités de production et une faible qualité des produits ; Une faible intégration des industries dans la chaine de valeur commerciale et commerciale régionale ou internationale ; Un nombre insuffisant d’entreprises formelles est crée chaque année ; Un nombre important d’entreprises sont en situation difficile ; Les difficultés d’accès au financement, entre autres.
C’est à ce niveau de constat que le PRMN apparaît comme une initiative importante qui vise à contribuer à l’amélioration des performances des industries et l’environnement des affaires des pays de l’UEMOA.
Malick NDAW
Sud Quotidien
Mais cette progression ne représente guère que 65% des PME qui composent à plus de 90% le tissu d’entreprises sénégalaises. Un constat qui a suscité une réflexion sur les causes des difficultés rencontrées par certaines entreprises notamment les PME à répondre aux exigences de la mise à niveau dont l’Afd (Agence française de développement) est le principal bailleur de fonds et dont la deuxième phase du programme est en cours.
La réflexion en question a eu lieu ce mercredi 2 mars dans le cadre d’une rencontre organisée par le Bureau de mise à niveau (Bmn), en collaboration avec la Direction des PME et avec les dirigeants des PME engagés dans le processus.
Le moment est d’autant plus propice que les partenaires techniques et financiers viennent de consentir, du moins d’annoncer des intentions de financement pour un montant de 79 milliards de FCfa, pour soutenir l’Etat du Sénégal dans sa politique de promotion du secteur des Pme. Le challenge n’en est que plus apparent dans la mesure où cela soulève la nécessité d’une mise en cohérence de cette politique de promotion de développement des Pme et les instruments qui sont mis en place comme le Bureau de mise à niveau, « pour permettre à ces Pme d’être plus compétitives sur leurs marchés propres et sur les marchés internationaux », ainsi que l’a rappelé Ibrahima Diouf, Directeur des Pme, à l’occasion de la rencontre de mercredi.
La perspective est d’autant plus cruciale que des préalables ont été mis en place au niveau du cadre institutionnel, avec des réformes institutionnelles, organisationnelles et techniques qui sont engagées pour renforcer l’efficacité du dispositif initialement mis en place dans le cadre de la phase pilote. La démarche est engagée pour doter le BMN d’un mécanisme pérenne de financement mobilisant les ressources nationales au-delà des appuis attendus des bailleurs de fonds (projet de décret du Fonds de Mise à Niveau en cours). Seulement, il faut bien rappeler que le secteur privé a récemment déploré le fait que l’Etat ne consacre que 200 millions de francs Cfa par an. Il y a encore beaucoup d’effort à faire de ce côté car c’est l’Afd qui continue de supporter le programme. Pour la phase (2009-2013) de pérennisation qui s’est élargi aux entreprises engagées dans un processus dynamique de mise à niveau environnementale et surtout d’efficacité énergétique, elle a accordé un nouveau financement de 10,5 millions d’euros soit 6,8 milliards de francs Cfa (une subvention de 5,5 millions d’euros (3,6 milliards de francs Cfa) sur fonds propres et une subvention de 5 millions d’euros (3,2 milliards de francs Cfa) sur fonds délégués par l’Union européenne, en plus d’une ligne de crédit de 8 millions d’euros (5,2 milliards de francs Cfa). C’est un nouveau défi dans le processus de pérennisation de l’expérience sénégalaise de la mise à niveau et qui pourrait éventuellement permettre l’extension du champ d’intervention à la restructuration.
Il s’agit dès lors de pérenniser les acquis de la première phase mais pour ce faire, une meilleure prise en compte des spécificités de la PME dans le processus de mise à niveau est nécessaire, ainsi que la réactivation de certains dossiers de PME et l’élaboration d’une nouvelle offre d’appui plus adapté à leurs réalités tout en finalisant un plus grand nombre de dossiers.
Définie comme une des principales composantes de la Politique de Redéploiement Industriel (PRI), la Mise à Niveau offre aux entreprises qui s’y engagent un cadre propice d’amélioration des facteurs clés de compétitivité. Ce dans une perspective 2020 où toutes les économies devront converger vers une libéralisation totale des marchés. D’où l’enjeu crucial du Pmn pour le Sénégal.
Mêmes causes, mêmes effets
Au Sénégal, les politiques d’ouverture commerciale, de libéralisation et de privatisations menées au cours de ces dernières années visaient la stimulation du développement industriel du pays. Mais cette ambition s’est heurtée aux coûts élevés des facteurs de production, à la faiblesse des investissements et à l’étroitesse du marché local. Le textile par exemple peine à faire face à la concurrence asiatique. L’agroalimentaire demeure encore largement dépendant d’une production arachidière volatile. Les PME qui constituent 83 à 90% du tissu industriel ont un niveau d’équipements plus faibles, mais une Valeur Ajoutée plus élevée que les grandes entreprises. Cette situation atteste de la flexibilité et de la productivité des PME sénégalaises. Il en ressort qu’en cas d’injection de nouveaux investissements en équipements, ces dernières pourraient être plus réceptives et réactives du fait de leur plus grande capacité d’adaptation. Le Programme de mise à niveau (PMAN) du Sénégal lancé il y a environ cinq ans, répond à l’exigence d’améliorer de manière durable la compétitivité des entreprises dans le contexte de mondialisation économique et de libéralisation des échanges.
Après un audit-évaluation de la phase pilote, un certain nombre de nouvelles orientations sont nées sur la base des difficultés d’accès des Pme identifiées.
Aussi, la cible d’entreprises éligibles a-t-elle été élargie en supprimant le critère d’exclusion des entreprises ayant plus de 15 milliards de FCFA de chiffre d’affaires ; par ailleurs, la priorité est accordée aux entreprises relevant des secteurs ciblés par la Stratégie de Croissance Accélérée à travers une synergie d’actions à définir ; l’allègement des procédures de suivi est préconisé avec le paiement des primes en 3 tranches maxima (au prorata des réalisations) et l’organisation d’un appel d’offres annuel pour sélectionner 3 cabinets qui vont mener l’ensemble des missions de validation des investissements sur site ; le renforcement du rôle du BMN (conseiller et faciliter à l’entreprise son engagement dans un processus de mise à niveau) est attendu à travers un allègement des procédures (suppression de la mission de pré-diagnostic « obligatoire », réduction des délais de contractualisation, maîtrise des délais d’évaluation des rapports déposés, conception de fiches standards d’actions immatérielles, …), etc…
Environnement communautaire
Sur un plan régional, la perspective des APE (accords de partenariat économique) entre l’UEMOA et l’UE pose un double défi pour les économies de l’Union. L’ensemble du tissu économique et particulièrement industriel va devoir rapidement faire face à ce nouvel environnement. Les enjeux de cet accord sur le secteur productif sont considérables, car ils visent à conduire à terme à la mise en place d’une zone de libre échange entre l’UEMOA et l’Union Européenne et à l’organisation d’une compétition équitable entre les deux Zones.
En matière de situations financières des entreprises privées, la Phase pilote du PRMN (limitée initialement au traitement des entreprises du secteur agro-industriel) a permis d’étudier des diagnostics d’un petit panel (116 entreprises) distribuées sur plusieurs Etats de l’UEMOA et de détecter au plus près certaines tendances factuelles de faiblesse, des difficultés conjoncturelles ou des fragilités financières de certaines. La mise en place des actions de mise à niveau à niveau ne fut possible qu’après un premier traitement personnalisé de ces difficultés financières : fermeture d’un département non-rentable, arrêt de fabrication d’un produit, restructuration financière, achat d’un équipement prioritaire, etc.
Plus spécifiquement le tissu industriel dans les pays de la sous région fait face à un nombre de défis : Une sous utilisation des capacités de production et une faible qualité des produits ; Une faible intégration des industries dans la chaine de valeur commerciale et commerciale régionale ou internationale ; Un nombre insuffisant d’entreprises formelles est crée chaque année ; Un nombre important d’entreprises sont en situation difficile ; Les difficultés d’accès au financement, entre autres.
C’est à ce niveau de constat que le PRMN apparaît comme une initiative importante qui vise à contribuer à l’amélioration des performances des industries et l’environnement des affaires des pays de l’UEMOA.
Malick NDAW
Sud Quotidien