Mécanisme africain d’évaluation : Un instrument de bonne gouvernance

A la traine dans le processus de mise en œuvre des instruments du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), adopté depuis 2003, des acteurs de douze pays africains francophones s’outillent pour inverser la tendance.



L’adoption, en 2003, du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs, avait suscité un espoir justifié par l’ambition affichée de cet instrument. Conçu et mis en œuvre par les acteurs du continent, ce mécanisme incitait les pays à mettre en place un cadre propice à « une gouvernance du développement » dans quatre domaines clés : la démocratie et la gouvernance politique, la gouvernance économique, la gouvernance des entreprises et le développement socio-économique. Seize pays avaient aussitôt adhéré au mécanisme. Aujourd’hui, ils sont trente.

Plus de sept ans après, les résultats sont faibles. Peu d’Etats ont mis en place les instruments du mécanisme. Sur les trente pays ayant adhéré, quatorze ont accepté de se soumettre à l’évaluation. Les pays anglophones dament le pion aux pays francophones. Le Ghana a été le premier pays à se soumettre à l’exercice.

Commission économique

Pour inverser la tendance, un atelier de sensibilisation des représentants de douze pays francophones sur le mécanisme, s’est ouvert mercredi, à Dakar. Ils viennent de l’Algérie, du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, du Congo Brazzaville, du Djibouti, du Gabon, du Mali, de la Mauritanie, de Sao Tomé, du Sénégal et du Togo.

Organisée par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et l’Institut africain pour la gouvernance (IAG), cette rencontre vise à « impulser une nouvelle dynamique » autour du MAEP par une appropriation du mécanisme, un partage des expériences et une définition d’une feuille de route.

Ouvrant les travaux, Ibrahima Mbaye, ministre conseiller à la présidence du Sénégal chargé du NEPAD a indiqué que les pays pionniers doivent convaincre les autres pays francophones à lancer leurs processus d’autoévaluation en leur démontrant le gain réel attendu. De l’avis de Gita Welch, directrice régionale du programme des Nations Unies pour le développement, le MAEP est un instrument innovant, en ce sens qu’il promeut « l’adoption de politiques, normes, pratiques devant conduire à la stabilité politique, à une croissance économique élevée, au développement et à l’accélération d’une intégration économique au plan régional et sous régional ». D’où son appel à une « appropriation du mécanisme » et à « l’élaboration de mesures correctives ». « Que cet atelier puisse apporter les réponses nécessaires et servir de pierre de lance pour stimuler la mise en œuvre du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs dans la région », a-t-elle lancé. Ainsi, durant trois jours, les participants venant des institutions étatiques (administration, parlement), de la société civile (syndicats, association de femmes, etc), du secteur privé, de l’université vont approfondir leurs connaissances dans toutes les phases du MAEP. Ils seront aussi outillés pour une participation de qualité au lancement du processus dans leur pays respectif.

Mamadou GUEYE
Le Soleil

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