Micro-finance Diagnostic : Les professionnels s’accordent sur l’absence de visibilité



‘Nous nous sommes rendu compte que la communication était un peu le maillon faible du secteur de la micro-finance. C’est un secteur qui n’est pas tellement connu par les populations dont les services leur sont destinés’.

Lamine Guèye, le président de l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés (Sfd) qui s’exprimait ainsi déplore l’absence de communication dont souffre le secteur de la micro-finance au Sénégal. ‘Il s’est passé tellement de débats sur lesquels l’Association des professionnels de la micro-finance pourrait prendre position. Mais, il manquait un plan de communication clair autour duquel tous les acteurs du secteur se reconnaîtraient’, relève Lamine Guèye qui s’exprimait hier lors de la cérémonie officielle de lancement du ‘Plan de communication du secteur de la micro-finance’.

Le programme d’appui à la micro-finance (Pamif) a appuyé l’élaboration de ce plan de communication. Ceci dans le cadre du renforcement de capacités des acteurs institutionnels du secteur de la micro-finance. En plus du volet renforcement de capacités, ce programme d’ensemble développe un volet pour pousser le maximum de populations, surtout rurales, à aller vers les institutions de micro-finance et les accompagner. Ainsi, l’accès au micro-crédit des populations rurales des régions de Diourbel, Fatick, Kaffrine et Kaolack devient une nécessité. D’ailleurs, c’est l’une des préoccupations du Royaume de Belgique qui a financé le projet Pamif.

Selon Lamine Guèye, il faut que tous les acteurs puissent savoir les modes opératoires du secteur de la micro-finance. Quelle en est la réglementation ? Qu’est-ce que la micro-finance et qu’est-ce qui la régit ? Pourquoi tel ou tel comportement dans le secteur ? Autant d’interrogations qui méritent d’être élucidées aux yeux des populations, note le président de l’Association professionnelle des Sfd.

Evoquant le problème lié aux taux d’intérêts et le débat qu’il suscite, Lamine Guèye souligne que le secteur de la micro-finance est régi par une réglementation qui fixe le taux d’usure à 27 %. De son avis, aucune institution de micro-finance n’a encore atteint ce taux d’usure. Nous sommes en deçà de ce taux, selon la moyenne, dit-il. Le taux d’usure est le taux qui est autorisé par les autorités monétaires du pays et qui impose aux institutions de micro-finance de prêter jusqu’à concurrence de 27 %.

Le secteur de la micro-finance est confronté à un dilemme. Celui d’arriver à créer l’équilibre entre la mission sociale et la mission commerciale. ‘Mission pas toujours facile’, note Lamine Guèye. ‘Nous avons une mission de lutte contre la pauvreté et nous nous adressons à des populations qui n’ont pas de moyens avec des revenus faibles. Le but du jeu c’est de leur octroyer du crédit et de faire en sorte que ces personnes puissent rembourser’, dit-il.

Pour la représentante du ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des finances, le secteur de la micro-finance a beaucoup de défis à relever. Ceux-ci se résument en l’absence de cadre formel de dialogue, à l’accès difficile à l’information dans le secteur et à la faible visibilité. A cela s’ajoute la nécessité de démocratiser le crédit et de diversifier les produits afin de mieux lutter contre la pauvreté.

Moussa Mbaye, directeur de cabinet du ministre de la Famille, de la Solidarité nationale, de l’Entreprenariat féminin et de la micro-finance a souligné la nécessité de veiller à un meilleur partage de l’information entre les acteurs du secteur. Le représentant de Mme Awa Ndiaye milite pour la mise en place d’un environnement favorable et de faire de la micro-finance un secteur porteur.

Wal Fadjri

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