L’Ong Actionaid, dans un rapport présenté ce jeudi 18 décembre à Dakar, a tenté de démontrer « Comment les Ape peuvent aggraver la baisse des stocks de poisson et la crise alimentaire au Sénégal ». Dans son analyse, le responsable du bureau Union européenne d’ActionAid, M. Alexandre Polack estiment que « les navires européens à travers des pratiques telles que la « sénégalisation » de leurs navires, le rachat et le cumul des quotas et licences de pêche ou le rapatriement des capitaux, contournent les tentatives du gouvernement sénégalais de gérer l’accès et le contrôle des ressources de la mer ».
Ce qui donne une idée des responsables de cette organisation non gouvernementale qui déclarent que « la raréfaction de la ressource, après des années de surexploitation du fait de l’accès des bateaux de pêche européens aux eaux sénégalaises en vertu de l’application, a engendré une concurrence acharnée et des conflits autour de l’accès aux stocks de poisson ». L’Ong estime que même les mesures prises par le gouvernement du Sénégal pour réguler l’activité des navires européens ont été sapées par les pratiques abusives des opérateurs européens cherchant à maintenir leur présence et garantir leur contrôle sur les ressources maritimes du Sénégal, sans bénéfice de long-terme pour la population locale, sa sécurité alimentaire, et la gestion durable du secteur. A leur avis, « la pratique de « sénégalisation » des bateaux européens, l’achat des quotas sénégalais et le rapatriement du capital sont autant de pratiques qui n’entrent pas dans une logique gagnant-gagnant ».
La direction des pêches dédouane les mis en cause
L’adjoint du directeur des pêches, M. Moustapha Thiam n’est pas du même avis que les accusateurs des navires européens. Réagissant sur les remarques faites par le rapport, il a dit à qui voulait l’entendre que la situation de rareté des ressources halieutiques « est plus de la faute des acteurs sénégalais ». Une position qui dédouane en quelque sorte les accusations portées sur les navires européens. Selon M. Thiam, « on ne peut pas imputer la situation du secteur aux navires étrangers ». Pour illustrer ses propos, M. Thiam a convoqué des statistiques du ministère de la Pêche qui, à l’en croire, montrent que « le pillage des ressources halieutiques est en partie dû à notre flotte nationale ». L’adjoint du directeur des pêches de préciser que : « 80% des infractions relevées dans les pratiques de pêche sont le fait de notre armement ». Une analyse qui montre ainsi que les responsabilités sont partagées. Cette position dédouanant les navires européens est jugée contradictoire du moment que l’Etat du Sénégal a, par exemple, depuis 2006 suspendu les négociations liées aux accords de pêche avec l’Union européenne. Une décision que certains ont lié au fait que l’Etat n’y trouvait plus son compte. Sur cette question, M. Thiam a avisé que « les négociations du protocole sur les accords de pêche avec l’Union européenne ont été suspendues à cause de divergences ». A son avis, « ces accords sont plus commerciaux et on s’est rendu compte que la compensation que versait l’Union européenne était réduite ».
L’Ape, un danger de plus pour la ressource
L’un des objectifs principaux de cette étude d’ActionAid qui entre dans le cadre d’une campagne internationale contre la faim lancée en 2007, était principalement de montrer le danger que représente l’Accord de partenariat économique (Ape) pour des pays comme le Sénégal. Selon le représentant résident d’ActionAid au Sénégal, Moussa Faye, « la signature d’accords complets assortis de dispositions sur les services et investissements tels que proposés à l’heure actuelle par l’Ue lors des actuelles négociations renforceraient la surexploitation des ressources halieutiques par les navires européens et augmenteraient l’insécurité alimentaire au Sénégal ». C’est ainsi que le responsable du bureau Union européenne, M. Alexandre Polack a tenu à préciser que malgré la léthargie, la question de l’Ape est plus que d’actualité. Sur cette lancée, il fait savoir que « le Parlement européen a signé le 8 décembre dernier un rapport encourageant la signature, le plus rapidement possible, d’un accord complet ». A l’en croire, « la Commission européenne a réagi d’une manière brutale et épidermique après la publication de notre étude à Bruxelles ».
C’est ainsi qu’après avoir lancé un cri du cœur, le rapport a fait quatre recommandations relatives au rejet de l’Ape sous sa forme actuelle. Selon ActionAid, « l’Ue doit offrir aux pays d’Afrique de l’Ouest la possibilité de renégocier les accords provisoires sans les obliger à signer les Ape complets ». En plus de cela, l’Ong internationale pense que l’Ue doit résoudre le problème d’incohérence dans les Ape et les Accords de partenariat de pêche (App) sur l’intégration régionale. Elle pense également que les pays d’Afrique de l’Ouest doivent explorer les possibilités de développement du commerce des produits de la pêche à l’échelon sous-régional. Avant de prôner une meilleure gestion et préservation des réserves de poisson par la suspension des accords de pêche, la mise en place de périodes de repos biologique et le renforcement de la surveillance des eaux territoriales.
Sud Quotidien
Ce qui donne une idée des responsables de cette organisation non gouvernementale qui déclarent que « la raréfaction de la ressource, après des années de surexploitation du fait de l’accès des bateaux de pêche européens aux eaux sénégalaises en vertu de l’application, a engendré une concurrence acharnée et des conflits autour de l’accès aux stocks de poisson ». L’Ong estime que même les mesures prises par le gouvernement du Sénégal pour réguler l’activité des navires européens ont été sapées par les pratiques abusives des opérateurs européens cherchant à maintenir leur présence et garantir leur contrôle sur les ressources maritimes du Sénégal, sans bénéfice de long-terme pour la population locale, sa sécurité alimentaire, et la gestion durable du secteur. A leur avis, « la pratique de « sénégalisation » des bateaux européens, l’achat des quotas sénégalais et le rapatriement du capital sont autant de pratiques qui n’entrent pas dans une logique gagnant-gagnant ».
La direction des pêches dédouane les mis en cause
L’adjoint du directeur des pêches, M. Moustapha Thiam n’est pas du même avis que les accusateurs des navires européens. Réagissant sur les remarques faites par le rapport, il a dit à qui voulait l’entendre que la situation de rareté des ressources halieutiques « est plus de la faute des acteurs sénégalais ». Une position qui dédouane en quelque sorte les accusations portées sur les navires européens. Selon M. Thiam, « on ne peut pas imputer la situation du secteur aux navires étrangers ». Pour illustrer ses propos, M. Thiam a convoqué des statistiques du ministère de la Pêche qui, à l’en croire, montrent que « le pillage des ressources halieutiques est en partie dû à notre flotte nationale ». L’adjoint du directeur des pêches de préciser que : « 80% des infractions relevées dans les pratiques de pêche sont le fait de notre armement ». Une analyse qui montre ainsi que les responsabilités sont partagées. Cette position dédouanant les navires européens est jugée contradictoire du moment que l’Etat du Sénégal a, par exemple, depuis 2006 suspendu les négociations liées aux accords de pêche avec l’Union européenne. Une décision que certains ont lié au fait que l’Etat n’y trouvait plus son compte. Sur cette question, M. Thiam a avisé que « les négociations du protocole sur les accords de pêche avec l’Union européenne ont été suspendues à cause de divergences ». A son avis, « ces accords sont plus commerciaux et on s’est rendu compte que la compensation que versait l’Union européenne était réduite ».
L’Ape, un danger de plus pour la ressource
L’un des objectifs principaux de cette étude d’ActionAid qui entre dans le cadre d’une campagne internationale contre la faim lancée en 2007, était principalement de montrer le danger que représente l’Accord de partenariat économique (Ape) pour des pays comme le Sénégal. Selon le représentant résident d’ActionAid au Sénégal, Moussa Faye, « la signature d’accords complets assortis de dispositions sur les services et investissements tels que proposés à l’heure actuelle par l’Ue lors des actuelles négociations renforceraient la surexploitation des ressources halieutiques par les navires européens et augmenteraient l’insécurité alimentaire au Sénégal ». C’est ainsi que le responsable du bureau Union européenne, M. Alexandre Polack a tenu à préciser que malgré la léthargie, la question de l’Ape est plus que d’actualité. Sur cette lancée, il fait savoir que « le Parlement européen a signé le 8 décembre dernier un rapport encourageant la signature, le plus rapidement possible, d’un accord complet ». A l’en croire, « la Commission européenne a réagi d’une manière brutale et épidermique après la publication de notre étude à Bruxelles ».
C’est ainsi qu’après avoir lancé un cri du cœur, le rapport a fait quatre recommandations relatives au rejet de l’Ape sous sa forme actuelle. Selon ActionAid, « l’Ue doit offrir aux pays d’Afrique de l’Ouest la possibilité de renégocier les accords provisoires sans les obliger à signer les Ape complets ». En plus de cela, l’Ong internationale pense que l’Ue doit résoudre le problème d’incohérence dans les Ape et les Accords de partenariat de pêche (App) sur l’intégration régionale. Elle pense également que les pays d’Afrique de l’Ouest doivent explorer les possibilités de développement du commerce des produits de la pêche à l’échelon sous-régional. Avant de prôner une meilleure gestion et préservation des réserves de poisson par la suspension des accords de pêche, la mise en place de périodes de repos biologique et le renforcement de la surveillance des eaux territoriales.
Sud Quotidien