Dans les pays riches, lorsque le taux de croissance économique diminue de 3 ou 4 points, les individus perdent leur emploi et, probablement, leur maison, mais ils les retrouvent lorsque la reprise économique intervient. Dans les pays pauvres d’Afrique, les enfants sont retirés de l’école — et sont privés de la possibilité de devenir plus tard des adultes productifs. Dans certains cas, les enfants meurent avant d’avoir eu la chance d’aller à l’école. Si l’effondrement actuel de la croissance s’apparente à ceux qu’a connus l’Afrique par le passé, 700 000 enfants africains supplémentaires mourront probablement avant leur premier anniversaire.
En résumé, les effets de la récession mondiale sur l’Afrique seront permanents. Aussi l’idée que l’aide pourrait être menacée du fait de la récession dans les pays riches semble contraire à la logique. C’est précisément parce que les effets dans les pays riches sont temporaires que les ressources devraient aller là où ils seront peut-être permanents. Bien entendu, des pressions politiques s’exercent pour que les ressources soient dépensées au niveau national. Mais les responsables politiques dans les pays riches pensent-ils réellement que quelques voix de plus valent la vie des nourrissons qui mourront du fait de la récession ?
Par ailleurs, les sommes relativement modestes consacrées à l’aide à l’Afrique au cours de la décennie écoulée sont au moins en partie à l’origine de la croissance rapide qu’a connue le continent. De 1998 à 2008, l’aide à l’Afrique a augmenté et la croissance économique s’est accélérée (atteignant plus de 6 % en 2007) ; la pauvreté a reculé et des progrès ont été enregistrés en matière de développement humain, notamment en ce qui concerne les taux d’achèvement de l’enseignement primaire et la propagation du VIH/SIDA. Les pays africains avaient renforcé leurs politiques macroéconomiques (l’inflation avait chuté à la moitié de son niveau au milieu des années 90), améliorant ainsi l’efficacité de l’aide. Les capitaux privés affluaient à un rythme plus soutenu que dans tous les autres continents. Toutes ces évolutions ont été freinées brutalement du fait de la crise économique mondiale, une crise dont la responsabilité n’incombe que de très loin aux Africains. En augmentant l’aide à l’Afrique, la communauté internationale a une chance d’inverser cette tendance et d’empêcher un choc temporaire d’avoir des conséquences permanentes.
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En résumé, les effets de la récession mondiale sur l’Afrique seront permanents. Aussi l’idée que l’aide pourrait être menacée du fait de la récession dans les pays riches semble contraire à la logique. C’est précisément parce que les effets dans les pays riches sont temporaires que les ressources devraient aller là où ils seront peut-être permanents. Bien entendu, des pressions politiques s’exercent pour que les ressources soient dépensées au niveau national. Mais les responsables politiques dans les pays riches pensent-ils réellement que quelques voix de plus valent la vie des nourrissons qui mourront du fait de la récession ?
Par ailleurs, les sommes relativement modestes consacrées à l’aide à l’Afrique au cours de la décennie écoulée sont au moins en partie à l’origine de la croissance rapide qu’a connue le continent. De 1998 à 2008, l’aide à l’Afrique a augmenté et la croissance économique s’est accélérée (atteignant plus de 6 % en 2007) ; la pauvreté a reculé et des progrès ont été enregistrés en matière de développement humain, notamment en ce qui concerne les taux d’achèvement de l’enseignement primaire et la propagation du VIH/SIDA. Les pays africains avaient renforcé leurs politiques macroéconomiques (l’inflation avait chuté à la moitié de son niveau au milieu des années 90), améliorant ainsi l’efficacité de l’aide. Les capitaux privés affluaient à un rythme plus soutenu que dans tous les autres continents. Toutes ces évolutions ont été freinées brutalement du fait de la crise économique mondiale, une crise dont la responsabilité n’incombe que de très loin aux Africains. En augmentant l’aide à l’Afrique, la communauté internationale a une chance d’inverser cette tendance et d’empêcher un choc temporaire d’avoir des conséquences permanentes.
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