Des manquements notés dans leur coopération avec le Sénégal ont fait sortir les Canadiens de leurs réserves. Un chapelet de reproches a été adressé à Abdoulaye Diop par la partie canadienne. Non sans que l’argentier de l’Etat ne donne des gages de l’engagement du Sénégal à respecter la parole donnée.
L’ambassadeur du Canada n’a pas mis de gants pour asséner ses reproches à ses partenaires sénégalais. A l’occasion de la revue du programme bilatéral entre les deux pays, Jean Pierre Bolduc a d’abord émis le souhait de voir le Sénégal accélérer l’exécution des réformes budgétaires et financières entamées par Dakar. Ce qui, aux yeux des Canadiens, est l’assurance d’une gestion performante et transparente des finances publiques. Ottawa se préoccupe également de la production et de la diffusion, à temps, d’une information complète sur l’exécution budgétaire afin de permettre d’enregistrer des progrès significatifs dans ce sens, mais aussi de faciliter le suivi des appuis budgétaires. Conformément aux engagements contenus dans la Déclaration de Paris à laquelle les deux pays ont adhéré et qui guide leur coopération, une meilleure information du public sur les finances publiques constituerait également un gage de transparence, renseigne le diplomate. Et en ce sens, les citoyens doivent être informés au même titre que les partenaires techniques et financiers.
Le Canada a également réitéré son intérêt pour une préparation efficace et la tenue, à bonne date, en 2009, de la revue du Document stratégique de reduction de la pauvreté (Dsrp). Un exercice nécessaire pour apprécier, à leur juste valeur, les efforts du gouvernement comme des partenaires dans la lutte contre la pauvreté au Sénégal. Dans le secteur de l’éducation, Jean Pierre Bolduc estime qu’il est nécessaire d’allouer, dans le budget national et dans les apports extérieurs, des ressources plus importantes à l’amélioration de la qualité, tout en affinant les stratégies. Dans ce même secteur, des efforts plus soutenus devraient viser l’amélioration de la gouvernance pour une plus grande efficience dans les dépenses et une meilleure diligence dans la passation des marchés et des contrats. Aussi, la multiplicité des interventions de plusieurs ministères dans la gestion de l’éducation se révèle, aux yeux de ces partenaires du Sénégal, comme la source des inefficacités notées dans la mise en œuvre du Programme de décennal de l’éducation et de la formation (Pdef).
Comme le Canada est le premier partenaire technique et financier du secteur de l’éducation, le pays de l’Erable invite les pouvoirs publics à accélérer la mise en œuvre de son programme de renforcement des capacités. Mais aussi à s’activer pour l’amélioration du dialogue social avec l’ensemble des acteurs de l’école sénégalaise. Ce qui est aujourd’hui une nécessité pour un bon déroulement de l’année scolaire et l’atteinte des objectifs attendus.
Depuis plusieurs années, le Canada appuie le développement économique de la zone des Niayes. Un appui qu’il voudrait étendre à la Casamance. Toutefois, l’absence de plan d’actions ou de décret d’application des différents outils de planification pour le secteur rural ne milite pas pour un bon alignement des projets et programmes financés par la coopération canadienne. En ce sens, Ottawa souhaite la finalisation du cadre stratégique que le ministère de l’Agriculture est en train d’élaborer. Il en est de même du schéma directeur d’aménagement de la Grande côte qui attend d’être approuvé par les autorités sénégalaises. La coopération canadienne, qui a financé son élaboration, a déjà demandé à plusieurs reprises que le gouvernement prenne les mesures idoines pour son application rapide, en vue de favoriser le développement économique et durable de la zone des Niayes.
La tenue des assises de la décentralisation en 2007 a suscité de fortes attentes de la part des principaux acteurs. Le Canada serait conforté dans son appui à la consolidation de la décentralisation si les conclusions jugées pertinentes de ce forum, étaient traduites par une politique sectorielle en la matière.
En réponse à toutes ces remarques, le ministre de l’Economie et des Finances a apporté des assurances. En perspective de la rencontre d’hier, renseigne Abdoulaye Diop, les représentants du gouvernement sénégalais ont eu à travailler dans le cadre de tables sectorielles. Et les deux parties ont été interpellées par la suite. C’est ainsi que le gouvernement du Sénégal, en ce qui concerne le secteur de l’éducation, déterminera ses priorités pour une meilleure réallocation des ressources issues du programme d’appui budgétaire. S’agissant de l’économie populaire, la partie sénégalaise s’engage à doter le schéma directeur d’aménagement de la Grande côte dans le cadre du Projet d’assistance technique à l’aménagement et développement économique des Niayes (Ataden) d’un caractère juridique afin de protéger cette zone.
Toutefois, l’argentier de l’Etat n’a pas manqué de faire des reproches aux partenaires. ‘La cohérence des interventions du Canada et des autres partenaires au développement au Sénégal demeure toutefois un défi de taille. Notamment au regard des engagements envers les principes de la Déclaration de Paris. Et en tant que premier partenaire technique et financier du secteur de l’éducation, le gouvernement attend du Canada qu’il ait un rôle de surveillance et d’influence à jouer, notamment pour harmoniser les actions dans le secteur de l’éducation’, indique-t-il.
I. DIAW
Wal Fadjri
L’ambassadeur du Canada n’a pas mis de gants pour asséner ses reproches à ses partenaires sénégalais. A l’occasion de la revue du programme bilatéral entre les deux pays, Jean Pierre Bolduc a d’abord émis le souhait de voir le Sénégal accélérer l’exécution des réformes budgétaires et financières entamées par Dakar. Ce qui, aux yeux des Canadiens, est l’assurance d’une gestion performante et transparente des finances publiques. Ottawa se préoccupe également de la production et de la diffusion, à temps, d’une information complète sur l’exécution budgétaire afin de permettre d’enregistrer des progrès significatifs dans ce sens, mais aussi de faciliter le suivi des appuis budgétaires. Conformément aux engagements contenus dans la Déclaration de Paris à laquelle les deux pays ont adhéré et qui guide leur coopération, une meilleure information du public sur les finances publiques constituerait également un gage de transparence, renseigne le diplomate. Et en ce sens, les citoyens doivent être informés au même titre que les partenaires techniques et financiers.
Le Canada a également réitéré son intérêt pour une préparation efficace et la tenue, à bonne date, en 2009, de la revue du Document stratégique de reduction de la pauvreté (Dsrp). Un exercice nécessaire pour apprécier, à leur juste valeur, les efforts du gouvernement comme des partenaires dans la lutte contre la pauvreté au Sénégal. Dans le secteur de l’éducation, Jean Pierre Bolduc estime qu’il est nécessaire d’allouer, dans le budget national et dans les apports extérieurs, des ressources plus importantes à l’amélioration de la qualité, tout en affinant les stratégies. Dans ce même secteur, des efforts plus soutenus devraient viser l’amélioration de la gouvernance pour une plus grande efficience dans les dépenses et une meilleure diligence dans la passation des marchés et des contrats. Aussi, la multiplicité des interventions de plusieurs ministères dans la gestion de l’éducation se révèle, aux yeux de ces partenaires du Sénégal, comme la source des inefficacités notées dans la mise en œuvre du Programme de décennal de l’éducation et de la formation (Pdef).
Comme le Canada est le premier partenaire technique et financier du secteur de l’éducation, le pays de l’Erable invite les pouvoirs publics à accélérer la mise en œuvre de son programme de renforcement des capacités. Mais aussi à s’activer pour l’amélioration du dialogue social avec l’ensemble des acteurs de l’école sénégalaise. Ce qui est aujourd’hui une nécessité pour un bon déroulement de l’année scolaire et l’atteinte des objectifs attendus.
Depuis plusieurs années, le Canada appuie le développement économique de la zone des Niayes. Un appui qu’il voudrait étendre à la Casamance. Toutefois, l’absence de plan d’actions ou de décret d’application des différents outils de planification pour le secteur rural ne milite pas pour un bon alignement des projets et programmes financés par la coopération canadienne. En ce sens, Ottawa souhaite la finalisation du cadre stratégique que le ministère de l’Agriculture est en train d’élaborer. Il en est de même du schéma directeur d’aménagement de la Grande côte qui attend d’être approuvé par les autorités sénégalaises. La coopération canadienne, qui a financé son élaboration, a déjà demandé à plusieurs reprises que le gouvernement prenne les mesures idoines pour son application rapide, en vue de favoriser le développement économique et durable de la zone des Niayes.
La tenue des assises de la décentralisation en 2007 a suscité de fortes attentes de la part des principaux acteurs. Le Canada serait conforté dans son appui à la consolidation de la décentralisation si les conclusions jugées pertinentes de ce forum, étaient traduites par une politique sectorielle en la matière.
En réponse à toutes ces remarques, le ministre de l’Economie et des Finances a apporté des assurances. En perspective de la rencontre d’hier, renseigne Abdoulaye Diop, les représentants du gouvernement sénégalais ont eu à travailler dans le cadre de tables sectorielles. Et les deux parties ont été interpellées par la suite. C’est ainsi que le gouvernement du Sénégal, en ce qui concerne le secteur de l’éducation, déterminera ses priorités pour une meilleure réallocation des ressources issues du programme d’appui budgétaire. S’agissant de l’économie populaire, la partie sénégalaise s’engage à doter le schéma directeur d’aménagement de la Grande côte dans le cadre du Projet d’assistance technique à l’aménagement et développement économique des Niayes (Ataden) d’un caractère juridique afin de protéger cette zone.
Toutefois, l’argentier de l’Etat n’a pas manqué de faire des reproches aux partenaires. ‘La cohérence des interventions du Canada et des autres partenaires au développement au Sénégal demeure toutefois un défi de taille. Notamment au regard des engagements envers les principes de la Déclaration de Paris. Et en tant que premier partenaire technique et financier du secteur de l’éducation, le gouvernement attend du Canada qu’il ait un rôle de surveillance et d’influence à jouer, notamment pour harmoniser les actions dans le secteur de l’éducation’, indique-t-il.
I. DIAW
Wal Fadjri