Beaucoup de Sénégalais ne savent toujours pas que le premier billet de banque du Sénégal et le premier passeport du pays ont été confectionnés à Rufisque, dans l’imprimerie nationale. A travers le nom ‘Imprimerie nationale’, peu de Sénégalais ne connaissent que le journal officiel. Le nouveau Directeur, dans le cadre de la modernisation, entame des actions. Ce sera d’abord la mise sur la toile du journal officiel ensuite la mise en place d’un musée des arts graphiques.
Bientôt le journal officiel sera sur l’Internet. Dans un mois précisément, les Sénégalais pourront voir sur le net le journal officiel. ‘Nous voulons faciliter l’accès à tous ceux qui n’ont pas le journal officiel à leur portée’, lance Saliou Diagne, Directeur de l’imprimerie nationale. Profitant de la cérémonie d’arbre de Noël organisé pour les enfants des travailleurs, le Directeur de l’Imprimerie nationale est revenu sur les difficultés de distribution du journal officiel. Depuis 1968, date de l’implantation du journal officiel dans l’actuel emplacement, le journal officiel est resté l’affaire des services étatiques. Il y a 4 ans, il était à 31 000 abonnés. ‘Aujourd’hui nous en sommes a un peu plus de 50 000 abonnés à travers tous le territoire national. Le journal officiel est lu dans les zones les plus reculées du pays. Nous sommes victimes de cette crise de croissance. L’imprimerie nationale est obligée de faire parvenir le journal jusqu’à l’abonné’, souligne le Directeur de l’Imprimerie nationale.
Le journal officiel, très peu connu au Sénégal, publie, comme son nom l’indique, des informations officielles comme des arrêtés, des circulaires, des lois, en somme de grandes décisions émanant des gouvernants. ‘Il renferme toutes les informations qui concernent le citoyen. Pour satisfaire la clientèle de plus en plus nombreuse, nous sommes obligés de changer de mode de distribution’, souligne Saliou Diagne.
Avant l’arrivée du nouveau Directeur, le journal officiel était distribué à travers le réseau postal. Et ce sont les gestionnaires des différentes préfectures du pays qui le recevaient et le distribuaient aux abonnés qui étaient en général des agents de l’administration. ’On envoyait un grand nombre d’exemplaires à travers la poste qui les distribuait dans les régions’, déclare le patron de l’imprimerie nationale. ‘Aujourd’hui, alors que le journal officiel est resté ouvert à tous, nous avons voulu innover en divisant le pays en trois zones, centre, Ouest et Nord. Nos agents étaient chargés de faire la distribution suivant des axes. Mais depuis, le bureau des réclamations reçoit beaucoup de plaintes. Des abonnés de certaines localités ne reçoivent pas leurs journaux, sinon tardivement. La relance était alors très difficile. Les moyens ne suivaient pas. C’est pourquoi nous réclamons davantage de mobilité, de motos, de voitures afin de sillonner l’ensemble du pays. Nous voulons pour cette année 2008, gérer toutes ces contraintes’, ajoute le Directeur général qui soutient que le parc automobile de l’imprimerie national est très pauvre.
En attendant que le problème de la distribution se règle par l’introduction du journal officiel sur la toile, d’autres projets sont aussi mijotés. Il s’agit, entre autres, de la mise en place du musée national des arts graphiques de l’imprimerie nationale qui est en phase terminale. ‘C’est un outil qui n’existe nulle part en Afrique. Le musée des arts graphiques de l’imprimerie sera d’une extrême importance. Il permettra de résumer l’histoire du Sénégal et par-delà celle de l’Afrique occidentale française et de l’Afrique tout entière’, explique Saliou Diagne. L’imprimerie nationale du Sénégal a été installée à Rufisque depuis la colonisation. Une de ses machines a établi le premier billet de banque du Sénégal et le premier passeport du Sénégal. ‘Nous avons l’histoire du pays et de l’Afrique dans cette imprimerie’, résume le Directeur. Avec le net, un pas qualitatif sera alors franchi. ’Nous voulons une rupture totale. Il faut pour cela moderniser l’imprimerie nationale, assurer la cassure entre le passé et le présent. Il faut, également, que la structure soit dotée de nouvelles machines. Celles qui sont là datent de longtemps. L’imprimerie doit aussi être dotée d’un laboratoire moderne. Sa salle polyvalente attend d’être fonctionnelle’, énumère le Directeur de l’imprimerie nationale qui a réussi à recycler le personnel trouvé sur place et qui se tournait les pouces en informaticiens. L’année 2008 sera marquée par une journée ‘portes ouvertes’ qui permettra de mieux faire connaître l’imprimerie nationale aux Sénégalais.
Wal Fadjri