«Le budget consacré à l’alphabétisation est inférieure à la norme de 3% recommandée par le colloque de Bamako de 2007 , l’éducation inclusive est le parent pauvre du système éducatif sénégalais» Sileye Gorbal Sy revient dans cet entretien sur la politique d’alphabétisation au Sénégal.
On parle beaucoup d’alphabétisation et d’éducation inclusive au Sénégal votre Coalition est-elle impliquée dans la réalisation de ces objectifs fixés par le pouvoir?
Depuis des années déjà, notre Noalition qui regroupe des Ong, des syndicats d’enseignants et d’autres acteurs de l’école, a eu à réfléchir sur les problèmes de l’exclusion scolaire. Nous avons eu à mener aussi des études avec la carte des exclus que nous disposons. C’est pour montrer là où nous avons les forts taux d’exclusion dans le pays. Nous pensons que pour pouvoir atteindre les objectifs de l’éducation pour tous, il faut lutter contre ce fort taux d’exclusion scolaire. C’est-à-dire les enfants qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école et qui occupent les rues. Et aussi les enfants qui ont quitté l’école très tôt. Voilà donc le plaidoyer que la Coalition nationale pour l’éducation pour tous a eu à mener pour lutter contre l’exclusion scolaire.
Qu’en est-il du projet de modernisation des daaras, y a-t-il une participation de la société civile active dans le secteur de l’éducation ?
Les organisations sont en train d’établir des partenariats inclusifs tant au niveau mondial qu’au niveau des pays respectifs. C’est pour cette raison que l’éducation n’est plus l’affaire des Etats à eux seuls ou bien des gouvernements. C’est aussi l’affaire de toute la société dans son ensemble. C’est pourquoi, les acteurs de l’école, les apprenants qui sont les bénéficiaires et les autres organisations de la société civile ont un important rôle à jouer pour le devenir de l’école. Nous pensons qu’avec le problème des enfants exclus qui, pour la plupart occupent les rues, nous pensons qu’avec le développement des écoles communautaires de base et des daaras modernes, nous pouvons régler ce fléau qui se trouve être un problème récurrent dans notre pays. Il y a aussi des structures membres de la Coalition qui ont déjà des programmes d’alphabétisation et d’éducation non formelle, qui intègrent les préoccupations des daaras dans différentes régions du pays. Je pense qu’il faut qu’il doit y avoir une harmonisation dans tout ce qui se fait dans tous les domaines pour essayer de régler ce problème des daaras. Pour ce faire, il faut travailler en synergie afin que chacun y apporte du sien pour qu’on puisse trouver les solutions idoines.
Quelle appréciation faites-vous de la mise en œuvre du programme d’éducation inclusive ?
Pour moi, c’est le parent pauvre de l’éducation au Sénégal. Dans ce domaine, la Coalition nationale Ept a eu à organiser des activités au niveau des régions pour essayer de voir comment former les enseignants dans ce module. Parce que pour vaincre le mal à la racine, nous nous sommes dit qu’il faut former des enseignants pour qu’ils puissent prendre en charge les enfants porteurs d’un handicap ou des enfants en situation difficile dans leur classe afin qu’ils puissent être pris en charge au même titre que les autres enfants. Nous sommes en train de voir avec nos partenaires, comment organiser des rencontres au niveau national pour harmoniser en rapport avec le ministère de l’éducation afin que l’éducation inclusive puisse être intégrée dans les écoles de formation des enseignants. L’éducation inclusive est en train d’être expérimentée dans certaines écoles de Dakar mais, nous pensons que cela ne suffit pas. Nous avions commencé à faire ces formations dans la région de Kolda et aujourd’hui, nous sommes en train de toucher aussi d’autres régions pour essayer d’élargir ce module dans les différentes régions.
Peut-on dire qu’on est à l’abri de perturbation pour cette année scolaire en cours ?
Pour l’instant, nous sommes en attente de ce qui sortira des négociations entre les organisations syndicales enseignantes et le gouvernement. Nous sommes optimistes quant au déroulement de cette année comparée à la précédente. Parce que nous avions perdu beaucoup de temps, pendant près de cinq mois l’année dernière. Cette année quand même, nous avons espoir que ça ne va pas ressembler avec l’année écoulée. Mais, nous continuerons à jouer notre rôle de médiation et de facilitation en tant que membre du comité national du dialogue social, avec les parents d’élèves.
L’objectif de l’éducation pour tous à l’horizon 2015 est-il à la portée des pouvoirs publics ?
Le rôle de tout Etat est de veiller à ce qu’il y ait une éducation de qualité pour ses citoyens. Le Sénégal ne doit pas déroger à la règle dans la mesure où notre pays a eu à prendre des engagements internationaux par rapport à l’éducation pour tous. Lors du dernier forum de Dakar qui a dégagé les objectifs de l’éducation pour tous, le Sénégal s’est engagé à faire d’énormes efforts pour l’atteinte des objectifs de l’éducation pour tous d’ici 2015. Et avec l’Unesco, le Sénégal est en train de déployer des efforts, qu’on appelle la grande poussée.
Le Sénégal fait-il mieux que les autres Etats de la sous-région en matière d’alphabétisation ?
Par rapport à la sous région, nous avions devancé ces pays. Mais, actuellement, nous avons quelques des problèmes face à certains pays comme le Burkina Faso notamment dans le domaine du financement de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle. Donc, nous devons déployer beaucoup d’efforts car, si vous prenez le budget de l’éducation, nous n’avons même pas encore 2% du budget de l’éducation affectés à l’alphabétisation et à l’éducation non formelle. Alors que la norme africaine demandée, est de 3%. C’est pour cette raison que je dis qu’à ce niveau, nous devons redoubler d’effort pour atteindre la norme qui a été dégagée à Bamako en 2007 pour demander à chaque pays d’allouer au moins 3% de son budget d’éducation à l’alphabétisation et à l’éducation non formelle. Et le Sénégal n’a même pas encore atteint les 2%. Aucun pays ne peut se développer sans une bonne éducation. Nous pensons qu’avec l’alphabétisation, on peut atteindre le maximum de cibles. C’est pourquoi, en partenariat avec la coordination nationale des opérateurs en alphabétisation qui est membre de la coalition nationale Ept, nous sommes en train de trouver des solutions pour alphabétiser mieux et à moindre coût au moyen des technologies de l’information et de la communication avec nos différents partenaires notamment la boîte à innovation.
Daouda GUEYE
Sud Quotidien
On parle beaucoup d’alphabétisation et d’éducation inclusive au Sénégal votre Coalition est-elle impliquée dans la réalisation de ces objectifs fixés par le pouvoir?
Depuis des années déjà, notre Noalition qui regroupe des Ong, des syndicats d’enseignants et d’autres acteurs de l’école, a eu à réfléchir sur les problèmes de l’exclusion scolaire. Nous avons eu à mener aussi des études avec la carte des exclus que nous disposons. C’est pour montrer là où nous avons les forts taux d’exclusion dans le pays. Nous pensons que pour pouvoir atteindre les objectifs de l’éducation pour tous, il faut lutter contre ce fort taux d’exclusion scolaire. C’est-à-dire les enfants qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école et qui occupent les rues. Et aussi les enfants qui ont quitté l’école très tôt. Voilà donc le plaidoyer que la Coalition nationale pour l’éducation pour tous a eu à mener pour lutter contre l’exclusion scolaire.
Qu’en est-il du projet de modernisation des daaras, y a-t-il une participation de la société civile active dans le secteur de l’éducation ?
Les organisations sont en train d’établir des partenariats inclusifs tant au niveau mondial qu’au niveau des pays respectifs. C’est pour cette raison que l’éducation n’est plus l’affaire des Etats à eux seuls ou bien des gouvernements. C’est aussi l’affaire de toute la société dans son ensemble. C’est pourquoi, les acteurs de l’école, les apprenants qui sont les bénéficiaires et les autres organisations de la société civile ont un important rôle à jouer pour le devenir de l’école. Nous pensons qu’avec le problème des enfants exclus qui, pour la plupart occupent les rues, nous pensons qu’avec le développement des écoles communautaires de base et des daaras modernes, nous pouvons régler ce fléau qui se trouve être un problème récurrent dans notre pays. Il y a aussi des structures membres de la Coalition qui ont déjà des programmes d’alphabétisation et d’éducation non formelle, qui intègrent les préoccupations des daaras dans différentes régions du pays. Je pense qu’il faut qu’il doit y avoir une harmonisation dans tout ce qui se fait dans tous les domaines pour essayer de régler ce problème des daaras. Pour ce faire, il faut travailler en synergie afin que chacun y apporte du sien pour qu’on puisse trouver les solutions idoines.
Quelle appréciation faites-vous de la mise en œuvre du programme d’éducation inclusive ?
Pour moi, c’est le parent pauvre de l’éducation au Sénégal. Dans ce domaine, la Coalition nationale Ept a eu à organiser des activités au niveau des régions pour essayer de voir comment former les enseignants dans ce module. Parce que pour vaincre le mal à la racine, nous nous sommes dit qu’il faut former des enseignants pour qu’ils puissent prendre en charge les enfants porteurs d’un handicap ou des enfants en situation difficile dans leur classe afin qu’ils puissent être pris en charge au même titre que les autres enfants. Nous sommes en train de voir avec nos partenaires, comment organiser des rencontres au niveau national pour harmoniser en rapport avec le ministère de l’éducation afin que l’éducation inclusive puisse être intégrée dans les écoles de formation des enseignants. L’éducation inclusive est en train d’être expérimentée dans certaines écoles de Dakar mais, nous pensons que cela ne suffit pas. Nous avions commencé à faire ces formations dans la région de Kolda et aujourd’hui, nous sommes en train de toucher aussi d’autres régions pour essayer d’élargir ce module dans les différentes régions.
Peut-on dire qu’on est à l’abri de perturbation pour cette année scolaire en cours ?
Pour l’instant, nous sommes en attente de ce qui sortira des négociations entre les organisations syndicales enseignantes et le gouvernement. Nous sommes optimistes quant au déroulement de cette année comparée à la précédente. Parce que nous avions perdu beaucoup de temps, pendant près de cinq mois l’année dernière. Cette année quand même, nous avons espoir que ça ne va pas ressembler avec l’année écoulée. Mais, nous continuerons à jouer notre rôle de médiation et de facilitation en tant que membre du comité national du dialogue social, avec les parents d’élèves.
L’objectif de l’éducation pour tous à l’horizon 2015 est-il à la portée des pouvoirs publics ?
Le rôle de tout Etat est de veiller à ce qu’il y ait une éducation de qualité pour ses citoyens. Le Sénégal ne doit pas déroger à la règle dans la mesure où notre pays a eu à prendre des engagements internationaux par rapport à l’éducation pour tous. Lors du dernier forum de Dakar qui a dégagé les objectifs de l’éducation pour tous, le Sénégal s’est engagé à faire d’énormes efforts pour l’atteinte des objectifs de l’éducation pour tous d’ici 2015. Et avec l’Unesco, le Sénégal est en train de déployer des efforts, qu’on appelle la grande poussée.
Le Sénégal fait-il mieux que les autres Etats de la sous-région en matière d’alphabétisation ?
Par rapport à la sous région, nous avions devancé ces pays. Mais, actuellement, nous avons quelques des problèmes face à certains pays comme le Burkina Faso notamment dans le domaine du financement de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle. Donc, nous devons déployer beaucoup d’efforts car, si vous prenez le budget de l’éducation, nous n’avons même pas encore 2% du budget de l’éducation affectés à l’alphabétisation et à l’éducation non formelle. Alors que la norme africaine demandée, est de 3%. C’est pour cette raison que je dis qu’à ce niveau, nous devons redoubler d’effort pour atteindre la norme qui a été dégagée à Bamako en 2007 pour demander à chaque pays d’allouer au moins 3% de son budget d’éducation à l’alphabétisation et à l’éducation non formelle. Et le Sénégal n’a même pas encore atteint les 2%. Aucun pays ne peut se développer sans une bonne éducation. Nous pensons qu’avec l’alphabétisation, on peut atteindre le maximum de cibles. C’est pourquoi, en partenariat avec la coordination nationale des opérateurs en alphabétisation qui est membre de la coalition nationale Ept, nous sommes en train de trouver des solutions pour alphabétiser mieux et à moindre coût au moyen des technologies de l’information et de la communication avec nos différents partenaires notamment la boîte à innovation.
Daouda GUEYE
Sud Quotidien