Kaolack - Depuis 2006, est mis en œuvre ce qu’il est convenu d’appeler le programme triennal de formation professionnelle agricole. A l’initiative du Bureau pour la formation professionnelle (BFPA) du Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, ce programme devrait prendre fin en 2008. Il a été élaboré en vue de faciliter l’appropriation et la mise en œuvre de la stratégie nationale de formation agricole et rurale au Sénégal par tous les acteurs.
Le programme, selon Souleymane Sarr, chargé de la formation initiale au BFPA, est articulé autour des quatre (4) objectifs majeurs. Le pilotage et la régulation de la formation agricole rurale (FAR) pour lesquels, il s’agit en fait ici de combler les lacunes mises en évidence par la quasi-totalité des acteurs, en matière d’orientation et, pour lesquelles, estime Souleymane Sarr : "il est plus que nécessaire que les acteurs institutionnels s’impliquent à la hauteur des enjeux du secteur, du niveau local au niveau national. La redynamisation et la restructuration du dispositif de formation professionnelle agricole (FAR) dont les maîtres mots sont ici : pertinence et durabilité. Pertinence de l’architecture du dispositif global de FAR, en termes d’articulation d’une offre plus cohérente et élargie. Durabilité, qui ne pourra être atteinte que si les structures de formation sont en mesure et dans les conditions de pouvoir offrir des services qui répondent vraiment à la demande et apportent une réelle plus value".
Aussi, l’amélioration de la qualité de l’offre de formation et le renforcement des capacités des formateurs sont aussi mis en exergue et dictés par un impératif d’amélioration qualitative, en amont et en aval de la formation. Et enfin, la maîtrise de l’information et la capitalisation. Et Souleymane Sarr de souligner : "qu’à l’opposé de l’idée de théoriser, l’atteinte de cet objectif devrait permettre de nourrir en permanence la réflexion de toutes les catégories socioprofessionnelles d’acteurs concernés, pour conforter la dynamique et ainsi continuer à avancer".
Ainsi, depuis sa création en 2003, cette structure de formations agricole a mené selon son responsable de formation initiale, "d’importantes actions de planification de la formation continue des personnels du Ministère de l’agriculture, dans le cadre du PSAOP (assurée depuis l’origine par le conseiller technique chargé de la formation du ministre, devenu chef du Bureau FPA), et de gestion des programmes de bourses internationales, ou de recensement (base de données) de tous les opérateurs de formation rurale. Des contacts permanents avec les coopérations suisse et française, la banque Mondiale et la participation à la réflexion du Réseau Formation Fleuve (RESOF) pour un pilotage institutionnel régional de la FAR, ont permis par l’ implication et la participation active, à l’élaboration du plan de formation des responsables des Organisations paysannes (OP) du Conseil national de concertation des ruraux (CNCR)"
En outre, le développement de relations de confiance avec les organisations paysannes faîtières (CNCR-FONGS) de même que le développement de partenariats dans le cadre du programme CPFP (ANCAR, SODEFITEX) figurent en bonne place dans ces activités. Souleymane Sarr d’ajouter aussi que "le lancement et le pilotage d’un diagnostic sur l’offre et la demande de formation dans deux régions du Sénégal, suivi d’une étude sur le développement des ressources humaines du secteur agricole".
La création du BFPA découle de la crise de l’économie agricole
Mais, il faut dire que la motivation qui a guidé la création en 2003 de ce bureau de la formation professionnelle agricole (BFPA) au niveau du Ministère de l’agriculture, est liée selon Souleymane Sarr, responsable de la formation initiale : "au fait que l’Etat du Sénégal a voulu ainsi surmonter la crise des différentes écoles d’agricultures. Une situation causée par la crise de l’économie agricole et des mesures d’ajustement structurel. Avec comme conséquence, outre la réduction des débouchées des diplômés et du recrutement d’élèves, la diminution importante des ressources allouées par l’Etat et le dépérissement même des centres de formation". Dès lors, en 1991, l’arrêt du recrutement automatique des diplômés dans la fonction publique a précipité les tentatives de réforme : orientation vers les besoins du secteur privé et des producteurs ruraux, politique de génération de ressources propres. Des réformes qui remettent alors en cause les missions des écoles, les contenus et les méthodes de formation et de gestion.
Assistance de la coopération suisse
Et cela, malgré le soutien très fort de la coopération suisse, qui a largement contribué à préserver les écoles d’enseignement agricole et forestier de la dégradation de la situation économique. Ces établissements sont restés en marge de la réflexion sur la réorganisation globale des services agricoles et le renforcement des capacités des producteurs ruraux, engagée lors de la conception du Programme des Services d’Appui aux Organisations de Producteurs (PSAOP). Tirant les leçons de cet engagement, la coopération suisse a souhaité repositionner son intervention dans une logique d’accompagnement pour laisser l’initiative aux acteurs locaux. Du côté sénégalais, la nécessité d’engager une réflexion de fond sur le système de formation en partant d’une analyse prospective de la demande était bien perçue. Une réflexion, entre janvier 1998 et juillet 1999, s’est déroulée à deux niveaux : dans les écoles d’enseignement agricole, jusque là uniques bénéficiaires de cette coopération ; à l’échelle nationale, avec l’ensemble des acteurs concernés par la formation agricole et rurale (responsables des ministères ayant en charge la formation agricole et rurale, d’institutions de formation et d’ONG, opérateurs privés et dirigeants d’organisations de producteurs).
De l’avis de Mallon Xavier, assistant technique au niveau de la structure : "un document avait été alors produit déclinant ainsi les orientations d’une véritable stratégie nationale de formation agricole et rurale au Sénégal". L’intégration de cette réflexion dans le PSAOP financé par la Banque Mondiale, a permis au Ministère de l’Agriculture de progressivement prendre conscience des enjeux de la formation agricole et rurale (FAR), et de décider de la création d’un bureau dédié à cette problématique. La naissance du BFPA tire ainsi sa légitimité au plan institutionnel des deux textes suivants : le décret 2003-717 qui stipule que : "le ministre est chargé de la formation et de l’encadrement des agriculteurs ; il organise le développement du monde rural" et l’arrêté 1371/MAE du 12/03/2003 portant création du Bureau de la Formation Professionnelle Agricole (BFPA) qui précise que " le bureau est chargé de la formulation et de la mise en œuvre de la politique de formation professionnelle agricole. Mais bien évidemment en rapport avec les autres niveaux, du fait des politiques de recentrage de l’Etat sur ses fonctions dites régaliennes et de décentralisation, sous l’autorité du ministre, il supervise et coordonne l’ensemble des structures de formation professionnelle agricole. Il est aussi chargé de la formulation et de l’exécution des plans de formation pour l’ensemble du personnel du Ministère. " Dans ce cadre global, les missions du Bureau sont de deux natures : il permet aux pouvoirs publics d’exercer leur rôle de maître d’ouvrage dans le domaine des formations professionnelles agricoles au plan national. Il assume les responsabilités du Ministère du Développement Rural et de l’Agriculture qui a sous sa tutelle, des structures publiques qui sont opérateurs de formation. Au-delà de la formulation utilisée dans ces textes officiels, à connotation très " étatique ", le Bureau Formation Professionnelle Agricole reste une structure très légère qui, grâce à sa position (ou...malgré sa position au sein d’un ministère !), cherche à travailler en confiance avec les principaux groupes d’acteurs.
Une réelle problématique
Il faut le reconnaître, la formation professionnelle agricole et rurale constitue une réelle problématique au Sénégal. Le diagnostic fait de la situation actuelle montre qu’au niveau des écoles, l’analyse des performances et la réflexion prospective menées sans discrimination par tous les agents et partenaires directs ont permis de s’interroger sur les causes même de ces problèmes identifiés et sur l’avenir de ces établissements. On en compte au niveau supérieur deux : l’Institut supérieur de formation agricole et rurale (ex-CNRA) de Bambey et l’Unité de formation et de recherche en science agricole et développement rural de Thiès qui dépendent du Ministère de l’Education nationale. Et autant au niveau secondaire dont : l’école d’agriculture de Ziguinchor et le centre de formation horticole de Cambérène, ainsi que les six (6) centres d’initiation horticole qui dépendent du Ministère de l’agriculture et en plus d’une vingtaine de centres polyvalents de formation agricole des producteurs livrés ou en cours de construction.
L’exercice auquel se sont soumis les responsables de ces établissements a permis à chaque école d’élaborer son projet d’établissement. Mais, au finish, il a en même temps, montré que les problèmes de la formation et leurs solutions dépassaient même le cadre des écoles. Mieux, au niveau national, le travail réalisé a permis d’examiner la question dans toutes ces dimensions et d’impliquer tous les acteurs dans une réflexion commune.
Cette réflexion a été conduite par un groupe de travail dont les analyses et les conclusions ont été discutées et amendées lors d’un séminaire national qui a regroupé en avril 1999, cent vingt (120) participants représentant toutes les catégories d’acteurs du monde rural. Le document qui y a été produit alors déclinait les orientations d’une véritable stratégie nationale de formation agricole et rurale. L’intégration de cette réflexion dans le PSAOP financé par la Banque Mondiale, a permis au Ministère de l’Agriculture de progressivement prendre conscience des enjeux de la formation agricole et rurale (FAR). La décision est alors prise de créer un bureau de la formation professionnelle agricole et rurale.
Le Soleil
Le programme, selon Souleymane Sarr, chargé de la formation initiale au BFPA, est articulé autour des quatre (4) objectifs majeurs. Le pilotage et la régulation de la formation agricole rurale (FAR) pour lesquels, il s’agit en fait ici de combler les lacunes mises en évidence par la quasi-totalité des acteurs, en matière d’orientation et, pour lesquelles, estime Souleymane Sarr : "il est plus que nécessaire que les acteurs institutionnels s’impliquent à la hauteur des enjeux du secteur, du niveau local au niveau national. La redynamisation et la restructuration du dispositif de formation professionnelle agricole (FAR) dont les maîtres mots sont ici : pertinence et durabilité. Pertinence de l’architecture du dispositif global de FAR, en termes d’articulation d’une offre plus cohérente et élargie. Durabilité, qui ne pourra être atteinte que si les structures de formation sont en mesure et dans les conditions de pouvoir offrir des services qui répondent vraiment à la demande et apportent une réelle plus value".
Aussi, l’amélioration de la qualité de l’offre de formation et le renforcement des capacités des formateurs sont aussi mis en exergue et dictés par un impératif d’amélioration qualitative, en amont et en aval de la formation. Et enfin, la maîtrise de l’information et la capitalisation. Et Souleymane Sarr de souligner : "qu’à l’opposé de l’idée de théoriser, l’atteinte de cet objectif devrait permettre de nourrir en permanence la réflexion de toutes les catégories socioprofessionnelles d’acteurs concernés, pour conforter la dynamique et ainsi continuer à avancer".
Ainsi, depuis sa création en 2003, cette structure de formations agricole a mené selon son responsable de formation initiale, "d’importantes actions de planification de la formation continue des personnels du Ministère de l’agriculture, dans le cadre du PSAOP (assurée depuis l’origine par le conseiller technique chargé de la formation du ministre, devenu chef du Bureau FPA), et de gestion des programmes de bourses internationales, ou de recensement (base de données) de tous les opérateurs de formation rurale. Des contacts permanents avec les coopérations suisse et française, la banque Mondiale et la participation à la réflexion du Réseau Formation Fleuve (RESOF) pour un pilotage institutionnel régional de la FAR, ont permis par l’ implication et la participation active, à l’élaboration du plan de formation des responsables des Organisations paysannes (OP) du Conseil national de concertation des ruraux (CNCR)"
En outre, le développement de relations de confiance avec les organisations paysannes faîtières (CNCR-FONGS) de même que le développement de partenariats dans le cadre du programme CPFP (ANCAR, SODEFITEX) figurent en bonne place dans ces activités. Souleymane Sarr d’ajouter aussi que "le lancement et le pilotage d’un diagnostic sur l’offre et la demande de formation dans deux régions du Sénégal, suivi d’une étude sur le développement des ressources humaines du secteur agricole".
La création du BFPA découle de la crise de l’économie agricole
Mais, il faut dire que la motivation qui a guidé la création en 2003 de ce bureau de la formation professionnelle agricole (BFPA) au niveau du Ministère de l’agriculture, est liée selon Souleymane Sarr, responsable de la formation initiale : "au fait que l’Etat du Sénégal a voulu ainsi surmonter la crise des différentes écoles d’agricultures. Une situation causée par la crise de l’économie agricole et des mesures d’ajustement structurel. Avec comme conséquence, outre la réduction des débouchées des diplômés et du recrutement d’élèves, la diminution importante des ressources allouées par l’Etat et le dépérissement même des centres de formation". Dès lors, en 1991, l’arrêt du recrutement automatique des diplômés dans la fonction publique a précipité les tentatives de réforme : orientation vers les besoins du secteur privé et des producteurs ruraux, politique de génération de ressources propres. Des réformes qui remettent alors en cause les missions des écoles, les contenus et les méthodes de formation et de gestion.
Assistance de la coopération suisse
Et cela, malgré le soutien très fort de la coopération suisse, qui a largement contribué à préserver les écoles d’enseignement agricole et forestier de la dégradation de la situation économique. Ces établissements sont restés en marge de la réflexion sur la réorganisation globale des services agricoles et le renforcement des capacités des producteurs ruraux, engagée lors de la conception du Programme des Services d’Appui aux Organisations de Producteurs (PSAOP). Tirant les leçons de cet engagement, la coopération suisse a souhaité repositionner son intervention dans une logique d’accompagnement pour laisser l’initiative aux acteurs locaux. Du côté sénégalais, la nécessité d’engager une réflexion de fond sur le système de formation en partant d’une analyse prospective de la demande était bien perçue. Une réflexion, entre janvier 1998 et juillet 1999, s’est déroulée à deux niveaux : dans les écoles d’enseignement agricole, jusque là uniques bénéficiaires de cette coopération ; à l’échelle nationale, avec l’ensemble des acteurs concernés par la formation agricole et rurale (responsables des ministères ayant en charge la formation agricole et rurale, d’institutions de formation et d’ONG, opérateurs privés et dirigeants d’organisations de producteurs).
De l’avis de Mallon Xavier, assistant technique au niveau de la structure : "un document avait été alors produit déclinant ainsi les orientations d’une véritable stratégie nationale de formation agricole et rurale au Sénégal". L’intégration de cette réflexion dans le PSAOP financé par la Banque Mondiale, a permis au Ministère de l’Agriculture de progressivement prendre conscience des enjeux de la formation agricole et rurale (FAR), et de décider de la création d’un bureau dédié à cette problématique. La naissance du BFPA tire ainsi sa légitimité au plan institutionnel des deux textes suivants : le décret 2003-717 qui stipule que : "le ministre est chargé de la formation et de l’encadrement des agriculteurs ; il organise le développement du monde rural" et l’arrêté 1371/MAE du 12/03/2003 portant création du Bureau de la Formation Professionnelle Agricole (BFPA) qui précise que " le bureau est chargé de la formulation et de la mise en œuvre de la politique de formation professionnelle agricole. Mais bien évidemment en rapport avec les autres niveaux, du fait des politiques de recentrage de l’Etat sur ses fonctions dites régaliennes et de décentralisation, sous l’autorité du ministre, il supervise et coordonne l’ensemble des structures de formation professionnelle agricole. Il est aussi chargé de la formulation et de l’exécution des plans de formation pour l’ensemble du personnel du Ministère. " Dans ce cadre global, les missions du Bureau sont de deux natures : il permet aux pouvoirs publics d’exercer leur rôle de maître d’ouvrage dans le domaine des formations professionnelles agricoles au plan national. Il assume les responsabilités du Ministère du Développement Rural et de l’Agriculture qui a sous sa tutelle, des structures publiques qui sont opérateurs de formation. Au-delà de la formulation utilisée dans ces textes officiels, à connotation très " étatique ", le Bureau Formation Professionnelle Agricole reste une structure très légère qui, grâce à sa position (ou...malgré sa position au sein d’un ministère !), cherche à travailler en confiance avec les principaux groupes d’acteurs.
Une réelle problématique
Il faut le reconnaître, la formation professionnelle agricole et rurale constitue une réelle problématique au Sénégal. Le diagnostic fait de la situation actuelle montre qu’au niveau des écoles, l’analyse des performances et la réflexion prospective menées sans discrimination par tous les agents et partenaires directs ont permis de s’interroger sur les causes même de ces problèmes identifiés et sur l’avenir de ces établissements. On en compte au niveau supérieur deux : l’Institut supérieur de formation agricole et rurale (ex-CNRA) de Bambey et l’Unité de formation et de recherche en science agricole et développement rural de Thiès qui dépendent du Ministère de l’Education nationale. Et autant au niveau secondaire dont : l’école d’agriculture de Ziguinchor et le centre de formation horticole de Cambérène, ainsi que les six (6) centres d’initiation horticole qui dépendent du Ministère de l’agriculture et en plus d’une vingtaine de centres polyvalents de formation agricole des producteurs livrés ou en cours de construction.
L’exercice auquel se sont soumis les responsables de ces établissements a permis à chaque école d’élaborer son projet d’établissement. Mais, au finish, il a en même temps, montré que les problèmes de la formation et leurs solutions dépassaient même le cadre des écoles. Mieux, au niveau national, le travail réalisé a permis d’examiner la question dans toutes ces dimensions et d’impliquer tous les acteurs dans une réflexion commune.
Cette réflexion a été conduite par un groupe de travail dont les analyses et les conclusions ont été discutées et amendées lors d’un séminaire national qui a regroupé en avril 1999, cent vingt (120) participants représentant toutes les catégories d’acteurs du monde rural. Le document qui y a été produit alors déclinait les orientations d’une véritable stratégie nationale de formation agricole et rurale. L’intégration de cette réflexion dans le PSAOP financé par la Banque Mondiale, a permis au Ministère de l’Agriculture de progressivement prendre conscience des enjeux de la formation agricole et rurale (FAR). La décision est alors prise de créer un bureau de la formation professionnelle agricole et rurale.
Le Soleil