TAMSIR NDIAYE COORDONNATEUR DU RAOB : « Les barrages sont de grands enjeux »



Coordonnateur du réseau Afrique des organismes de bassins, Tamsir Ndiaye, directeur de l’Observatoire de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (Omvs) explique, dans cet entretien, les grands enjeux des barrages. Il pense que les pays africains doivent se mettre ensemble pour réaliser des infrastructures certes coûteuses, mais nécessaires au développement.

On note un faible développement des infrastructures en Afrique. A quoi cela est dû ? Quelle est l’utilité d’un barrage dans un pays en voie de développement ?

Il faut dire que le faible nombre des barrages dans notre continent est lié à la capacité de financement des Etats. Il est difficile qu’un seul pays mobilise le financement des travaux de grande envergure.

Il faut que des Etats d’une même zone géographique acceptent de s’endetter auprès des partenaires au développement qui ne sont pas toujours disponibles à appuyer la réalisation d’infrastructures sous prétexte que les impacts ne sont pas toujours positifs. Ce sont des travaux de longue durée et au financement très coûteux alors que les bailleurs préfèrent investir dans d’autres domaines aux résultats immédiats.

Quels sont les enjeux de ces barrages ?

Il s’agit de grands enjeux. Il faut voir du côté des Amériques ou de l’Europe. Ces infrastructures participent au développement rapide des pays avec la production d’énergie. Cette source est nécessaire si on veut atteindre certains objectifs. Les barrages facilitent le développement de l’agriculture et lorsqu’on a de l’énergie et une bonne agriculture, on a les bases du développement.

Quelles seraient vos recommandations, si vous deviez en faire?

Je demanderais aux Etats de mettre ensemble leurs forces et dans l’unité, ils pourraient mobiliser les moyens nécessaires auprès des bailleurs de fonds pour réaliser de grands barrages. Il faut mettre les mécanismes de gestion et penser aux impacts. On constate qu’avec les barrages, il y a des impacts négatifs, notamment les maladies hydriques et les plantes envahissantes.

Qu’est-ce qui se fait concrètement au niveau de l’Omvs ?

Il faut noter que les barrages modifient forcément l’écosystème. Il y a des impacts négatifs mais il faut trouver les moyens pour les minimiser. Au niveau du fleuve Sénégal, on a des plantes envahissantes et certaines maladies comme le paludisme et la bilharziose. L’OMVS dans son programme d’accompagnement, a pris des dispositions au niveau des villages environnants à travers la fourniture de médicaments et l’appui aux centres de santé le long du fleuve. Nous avons associé les ONG, la société civile et les associations communautaires de base avec qui nous sommes liées par des contrats de performance. Avec les médias, nous participons à la sensibilisation des populations. Le secteur de l’éducation contribue à la sensibilisation des élèves sur certaines maladies liées à l’eau.

Qu’en est-il des impacts positifs ?

Il y a la petite irrigation et la pêche traditionnelle. Pour le cas de Manantali, au Mali, la pêche est devenue une activité centrale. Nous avons pris toutes les mesures d’accompagnement en organisant les pêcheurs qui sont dotés de camions frigorifiques pour vendre leurs produits jusqu’à Bamako en passant par d’autres villes de l’intérieur. Nous avons aussi permis l’installation de mécaniciens de moteurs hors bord. Ainsi, nous participons à l’auto développement de la localité. Ces initiatives contribuent à améliorer les conditions de vie des populations.

Propos recueillis par A.THIAM
Le Soleil

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