Wal Fadjri : Votre Ong a réalisé beaucoup d’activités sur le terrain. Mais, dans quelle localité de Kolda, vous avez le sentiment d’avoir contribué à sortir les populations de la pauvreté ?
Mamadou Bâ Boiro : Nos réalisations les plus connues sont relatives à la santé et à l’agriculture irriguée. Et s’il y a une localité où notre empreinte sera durablement marquée, c’est bien Médina Yoro Foulah. Après une dizaine d’années d’intervention, nous sommes parvenus à y susciter l’émergence d’une organisation à la base. Il s’agit de l’association Pellital, devenue, aujourd’hui une Ong. C’est vraiment l’un des plus grands succès de Fodde en dix ans d’existence. Quand nous démarrions à Médina Yoro Foulah, certains nous disaient que la zone est hostile à la production horticole. C’est bien le contraire. Nous avons réussi à montrer aux populations qu’il y a bien une alternative à l’agriculture sous pluie. Des commerçants viennent de Dakar pour acheter de la banane, du piment, de l’aubergine, etc. Grâce aux revenus, des parents ont pu amener leurs enfants étudier jusqu’à l’étranger et les populations sont parvenus à mettre sur pied une mutuelle de santé.
Wal Fadjri : Des points d’insatisfaction existent. C’est le cas du projet de régénération de la mangrove et de la pisciculture à Sédhiou. Comment l’expliquez-vous ?
Mamadou Bâ Boiro : Notre rapport d’activités l’a bien souligné. Et nous avons bien identifié les raisons. Il s’agit essentiellement d’une activité aux exigences techniques avérées. L’Association des handicapés de Sédhiou qui devait conduire ce projet, a montré ses limites. Et puis, ce n’est pas une mince affaire de développer la pisciculture en zone salée.
Wal Fadjri : On vous reproche également d’être presque blasé par rapport aux questions relatives aux conflits telles les grèves à l’école, à l’hôpital régional ou entre jeunes et autorités politiques. Avez-vous peur d’être accusé de faire de la politique ?
Mamadou Bâ Boiro : La prise de position, voire l’implication, le cas échéant, dans les conflits qui secouent notre région, sont inscrites dans notre philosophie. En 2000, nous avons joué un grand rôle dans le conflit foncier de Pata qui avait fait des victimes et des arrestations. A l’époque, notre implication nous avait valu d’être accusé de pyromane. A l’arrivée, on s’est rendu compte de l’influence positive de Fodde dans la résolution du conflit. En fait, dans le rapport d’activités à l’assemblée générale, nous avons inscrit dans les défis notre volonté de muscler notre positionnement citoyen. Je vous assure que nous sommes conscient de cette dimension de notre mission. Et nous allons l’assumer.
Propos recueillis par H. SAGNA
Wal Fadjri
Mamadou Bâ Boiro : Nos réalisations les plus connues sont relatives à la santé et à l’agriculture irriguée. Et s’il y a une localité où notre empreinte sera durablement marquée, c’est bien Médina Yoro Foulah. Après une dizaine d’années d’intervention, nous sommes parvenus à y susciter l’émergence d’une organisation à la base. Il s’agit de l’association Pellital, devenue, aujourd’hui une Ong. C’est vraiment l’un des plus grands succès de Fodde en dix ans d’existence. Quand nous démarrions à Médina Yoro Foulah, certains nous disaient que la zone est hostile à la production horticole. C’est bien le contraire. Nous avons réussi à montrer aux populations qu’il y a bien une alternative à l’agriculture sous pluie. Des commerçants viennent de Dakar pour acheter de la banane, du piment, de l’aubergine, etc. Grâce aux revenus, des parents ont pu amener leurs enfants étudier jusqu’à l’étranger et les populations sont parvenus à mettre sur pied une mutuelle de santé.
Wal Fadjri : Des points d’insatisfaction existent. C’est le cas du projet de régénération de la mangrove et de la pisciculture à Sédhiou. Comment l’expliquez-vous ?
Mamadou Bâ Boiro : Notre rapport d’activités l’a bien souligné. Et nous avons bien identifié les raisons. Il s’agit essentiellement d’une activité aux exigences techniques avérées. L’Association des handicapés de Sédhiou qui devait conduire ce projet, a montré ses limites. Et puis, ce n’est pas une mince affaire de développer la pisciculture en zone salée.
Wal Fadjri : On vous reproche également d’être presque blasé par rapport aux questions relatives aux conflits telles les grèves à l’école, à l’hôpital régional ou entre jeunes et autorités politiques. Avez-vous peur d’être accusé de faire de la politique ?
Mamadou Bâ Boiro : La prise de position, voire l’implication, le cas échéant, dans les conflits qui secouent notre région, sont inscrites dans notre philosophie. En 2000, nous avons joué un grand rôle dans le conflit foncier de Pata qui avait fait des victimes et des arrestations. A l’époque, notre implication nous avait valu d’être accusé de pyromane. A l’arrivée, on s’est rendu compte de l’influence positive de Fodde dans la résolution du conflit. En fait, dans le rapport d’activités à l’assemblée générale, nous avons inscrit dans les défis notre volonté de muscler notre positionnement citoyen. Je vous assure que nous sommes conscient de cette dimension de notre mission. Et nous allons l’assumer.
Propos recueillis par H. SAGNA
Wal Fadjri