Partis de leur seule conviction que le développement ne peut se faire que par l’expertise des cadres africains, des émigrés vivant en France ont mis en place l’Association pour le développement dans le but de contribuer à l’économie de leur pays d’origine. Cette association qui trace ses premiers sillons encadre des émigrés porteurs de projets qui veulent rentrer. Mais aussi, elle s’active dans la micro-finance pour les femmes et les jeunes en zone rurale. Par Safiétou KANE
L’Association pour le développement (Asdev) se veut le fruit d’une réflexion sur l’actualité de l’émigration, qui interpelle tout le monde. Chaque année, plus de deux millions de personnes essaient d’entrer illégalement dans le territoire européen, et environ 2 000 meurent dans les eaux de l’Atlantique. Par ailleurs, 60% des migrants ne vivent pas dans des situations de confort. C’est de ce constat que des émigrés, en majorité Sénégalais, ont mis en place une structure tournée vers le développement. Cette dernière veut «sensibiliser les émigrés sénégalais, qui investissent près de 500 milliards de francs Cfa dans le bâtiment et dans l’aide familiale, à se diriger vers des projets plus productifs de développement», a soutenu le président de Asdev-France, M. Saliou Dramé, au cours d’une conférence de presse, la semaine dernière.
La politique de cette nouvelle association, qui s’est installée au Sénégal et dont le siège est à Louga, s’inscrit dans la «dynamique de participation au développement du pays d’origine». Il explique qu’il s’agira «d’inciter les émigrés à s’engager avec l’Asdev dans une voie de financement de projets générateurs de revenus». Des projets sont en cours, comme celui du centre de captation et d’insertion de Hann Bel-Air, qui a recruté des jeunes. «Les ressources tirées de ce projet serviront à en financer d’autres, que nous allons déployer dans les communautés rurales les plus reculées du pays», assure M. Dramé. Ledit projet est estimé à 65 000 euros.
Dans le court terme, la structure mûrit une idée de concours de «projets innovants» pour stimuler la création dans les universités. Un partenariat a été signé avec l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Il y a un dispositif dans l’accompagnement des étudiants, dès la rentrée prochaine, pour encourager les jeunes à rester et travailler au Sénégal. M. Youry Sall, le chef de département Insertion de l’Ugb, présent à la conférence de presse, explique : «Avec l’arrivée de Mary Teuw Niane au Rectorat, une direction de l’Insertion a été ouverte, qui sollicite un partenariat fort avec les associations et les entreprises. Et nous avons une forte convergence de vue avec Asdev. L’Université a un fort potentiel de porteurs de projets. Ainsi la direction de l’Insertion travaille dans le sens de la rétention des étudiants dans leur pays avec une bonne offre de qualité des cours.»
Asdev compte aussi un projet avicole d’un coût de 35 millions de francs Cfa dans la zone Nord à Ronkh. Elle a à son compte une société d’investissement et un cabinet d’expertise pour les porteurs de projets. Ce qui lui confère un droit de regard sur la gestion des projets. Dans cette association, ce sont des cadres sénégalais et africains, des experts en développement et en finance, qui essaient de réfléchir sur la vocation du développement. C’est un projet associatif qui a mobilisé des migrants et des partenaires et qui prône le retour vers le pays d’origine. Et comme le souligne le président de la section française, «l’Asdev est une réponse à la migration portée par des migrants, c’est un complément au dispositif de développement et de coopération déjà en place, une contribution aux efforts de développement, une initiative d’insertion pour l’activité économique».
L’Asdev compte s’investir dans le domaine de la microfinance et travaille dans l’auto-emploi pour les migrants qui sont souvent confrontés à l’accès aux crédits dans leur pays d’accueil. Elle met l’accent sur le financement pour les femmes et les jeunes, qui sont les plus vulnérables, dans les zones rurales, en particulier. «On se propose de faciliter les relations de coopération et les actions ciblées et d’accompagner les initiatives décentralisées. Nous travaillons dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion», soutient toujours M. Dramé. Asdev France compte pour le moment une centaine de membres et a tenu son Assemblée générale le 15 mai dernier à Nancy, en France.
Le Quotidien
L’Association pour le développement (Asdev) se veut le fruit d’une réflexion sur l’actualité de l’émigration, qui interpelle tout le monde. Chaque année, plus de deux millions de personnes essaient d’entrer illégalement dans le territoire européen, et environ 2 000 meurent dans les eaux de l’Atlantique. Par ailleurs, 60% des migrants ne vivent pas dans des situations de confort. C’est de ce constat que des émigrés, en majorité Sénégalais, ont mis en place une structure tournée vers le développement. Cette dernière veut «sensibiliser les émigrés sénégalais, qui investissent près de 500 milliards de francs Cfa dans le bâtiment et dans l’aide familiale, à se diriger vers des projets plus productifs de développement», a soutenu le président de Asdev-France, M. Saliou Dramé, au cours d’une conférence de presse, la semaine dernière.
La politique de cette nouvelle association, qui s’est installée au Sénégal et dont le siège est à Louga, s’inscrit dans la «dynamique de participation au développement du pays d’origine». Il explique qu’il s’agira «d’inciter les émigrés à s’engager avec l’Asdev dans une voie de financement de projets générateurs de revenus». Des projets sont en cours, comme celui du centre de captation et d’insertion de Hann Bel-Air, qui a recruté des jeunes. «Les ressources tirées de ce projet serviront à en financer d’autres, que nous allons déployer dans les communautés rurales les plus reculées du pays», assure M. Dramé. Ledit projet est estimé à 65 000 euros.
Dans le court terme, la structure mûrit une idée de concours de «projets innovants» pour stimuler la création dans les universités. Un partenariat a été signé avec l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Il y a un dispositif dans l’accompagnement des étudiants, dès la rentrée prochaine, pour encourager les jeunes à rester et travailler au Sénégal. M. Youry Sall, le chef de département Insertion de l’Ugb, présent à la conférence de presse, explique : «Avec l’arrivée de Mary Teuw Niane au Rectorat, une direction de l’Insertion a été ouverte, qui sollicite un partenariat fort avec les associations et les entreprises. Et nous avons une forte convergence de vue avec Asdev. L’Université a un fort potentiel de porteurs de projets. Ainsi la direction de l’Insertion travaille dans le sens de la rétention des étudiants dans leur pays avec une bonne offre de qualité des cours.»
Asdev compte aussi un projet avicole d’un coût de 35 millions de francs Cfa dans la zone Nord à Ronkh. Elle a à son compte une société d’investissement et un cabinet d’expertise pour les porteurs de projets. Ce qui lui confère un droit de regard sur la gestion des projets. Dans cette association, ce sont des cadres sénégalais et africains, des experts en développement et en finance, qui essaient de réfléchir sur la vocation du développement. C’est un projet associatif qui a mobilisé des migrants et des partenaires et qui prône le retour vers le pays d’origine. Et comme le souligne le président de la section française, «l’Asdev est une réponse à la migration portée par des migrants, c’est un complément au dispositif de développement et de coopération déjà en place, une contribution aux efforts de développement, une initiative d’insertion pour l’activité économique».
L’Asdev compte s’investir dans le domaine de la microfinance et travaille dans l’auto-emploi pour les migrants qui sont souvent confrontés à l’accès aux crédits dans leur pays d’accueil. Elle met l’accent sur le financement pour les femmes et les jeunes, qui sont les plus vulnérables, dans les zones rurales, en particulier. «On se propose de faciliter les relations de coopération et les actions ciblées et d’accompagner les initiatives décentralisées. Nous travaillons dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion», soutient toujours M. Dramé. Asdev France compte pour le moment une centaine de membres et a tenu son Assemblée générale le 15 mai dernier à Nancy, en France.
Le Quotidien