Baisse des ressources : Le casse-tête des futurs élus locaux



Baisse des ressources : Le casse-tête des futurs élus locaux
Etre élu, c’est une chose. Disposer de tous les outils nécessaires pour appliquer le programme sur la base duquel l’on a été élu en est une autre. C’est le casse-tête des futurs élus dans un contexte de raréfaction des ressources.

L’échéance du 22 mars, date du scrutin électoral, focalise pour le moment, toutes les attentions. La course pour un siège d’élu local obnubile, à cet effet, des milliers de candidats à travers le pays. Or, peu d’entre eux savent, réellement, ce qui les attend dans la gestion des collectivités locales pour lesquelles ils sont, pourtant candidats. Pour les nouvelles entités qui seront renouvelées à plus de 50 % dans la région de Kaolack, l’exercice n’est guère aisé pour les futurs élus tenaillés entre la réduction drastique des fonds alloués par l’Etat et la tendance exceptionnelle à la baisse des ressources propres. Comment faire, devant les réticences des populations à s’acquitter de la taxe rurale ? C’est l’équation qui attend des milliers de conseillers ruraux à travers le pays. Dans la région de Kaolack, le taux de recouvrement oscille entre 7 et 22 %. Et même pour cela, c’est la croix et la bannière pour les exécutifs locaux. ‘La mobilisation des ressources propres telle la taxe rurale pose problème aux communautés rurales qui se trouvent ainsi dans l’impossibilité de donner la contrepartie pour la mise en œuvre des programmes tel que le Pndl dans leur circonscription’, renseigne Babou Cissé, consultant formateur à Taataan, l’agence d’exécution du volet décentralisation de la Fondation Konrad Adenauer. Cette structure, active dans le soutien de la politique de décentralisation du Sénégal, redoute une perte des acquis avec l’arrivée massive de nouveaux élus. ‘C’est pourquoi, il faut anticiper sur cette nouvelle donne en mettant en place un pool de formateurs régionaux, pour préparer les nouveaux élus issus du scrutin du 22 mars aux réalités de la gestion des collectivités locales’, renchérit Yakhya Cissé, chargé de la formation à l’Agence régionale de développement (Ard) de Kaolack.

Une trentaine de projets d’organisations non gouvernementales (Ong) basées à Kaolack sont formés pour éviter une rupture dans le renforcement des capacités des élus. ‘Les élus issus des prochaines élections locales, devront, outre la problématique de la raréfaction des ressources budgétaires, faire face à des attentes démesurées de leurs mandants convaincus légitimement, que leurs élus sauront satisfaire leurs préoccupations quotidiennes’, souligne Babou Cissé de Taataan. L’expert qui plaide pour une extension des compétences des collectivités locales, préconise aussi plus d’indépendance des élus dans l’exécution des fonds d’équipement. ‘Il est vrai que l’Etat a fait des efforts pour permettre aux collectivités d’investir ; mais cette prérogative reste liée à des orientations que l’Etat lui-même fixe et non les élus’, regrette Babou Cissé, en marge de l’atelier de formation des formateurs soutenu par la Fondation Konrad Adenauer, dans le cadre de son volet appui à la politique de décentralisation de l’Etat du Sénégal.

Wal Fadjri

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Ministère de l'Aménagement du territoire et des Collectivités locales.


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