DÉCENTRALISATION : Me Wade relance la provincialisation



La réflexion est lancée. Le président de la République, Me Abdoulaye Wade, souhaite ériger le Sénégal en provinces pour mieux « asseoir la démocratie à la base ». Il demande aux Sénégalais de cogiter sur le projet.

Le Sénégal scindé en provinces. Le président de la République avait récemment émis l’idée. Aujourd’hui, il invite cadres, étudiants, femmes et experts à poursuivre la réflexion pour matérialiser la provincialisation au Sénégal.

« C’est une réflexion que nous avons eu depuis quelques années. J’ai été relancé par beaucoup de personnes qui me reprochent d’avoir abandonné ce projet », a déclaré Me Wade, qui s’exprimait, hier, lors de la célébration de la Journée internationale de la femme par le Conseil régional de Dakar, en partenariat avec les femmes handicapées. Selon le président, « il s’agit de décentraliser au maximum le pouvoir et les décisions pour permettre au peuple de se prendre en charge à la base ».

« Les régions deviendraient des provinces avec des présidents de province, un ministre résident. Le ministre ne se déplace pas pour venir à Dakar sauf s’il est convoqué pour une session », souligne-t-il. Et le chef de l’Etat de poursuivre : « la province est structurée en deux pouvoirs : le pouvoir législatif exercé par une assemblée provinciale, le pouvoir exécutif qui a à sa tête un président et des secrétaires qui font office de ministres provinciaux. Ces secrétaires seront chargées des domaines tels que la Santé, les Infrastructures, l’Education, la Culture, etc.

Le président Wade a indiqué que l’action de la province va s’inscrire dans une double planification, qui comporte la planification au sommet de l’Etat et la planification régionale. « La province a un budget qui lui est propre. Elle perçoit directement les impôts totalement ou partiellement. L’impôt sur les transactions immobilières, l’impôt sur foncier, la Tva, etc. », a dit Me Wade.

La subvention de l’Etat va devenir complémentaire, selon le président, qui a demandé aux Sénégalais de réfléchir sur le contenu et le nom qu’il faudrait donner à chaque province. Cependant, a précisé le président Wade, « rien n’est décidé. Il s’agit tout simplement de trouver une meilleure formule pour la véritable démocratie », a-t-il souligné.

Répondant à une doléance de Malick Gakou demandant plus de moyens pour les collectivités locales, le président a promis de doter les régions de moyens en les équipant et dégageant des fonds pour permettre aux régions de mener leurs actions. Il annonce un véhicule pour les présidents, un minibus et des ordinateurs.

Réactions.... Réactions....

BABACAR GAYE CR KAFFRINE (MOUVANCE PRÉSIDENTIELLE) : « C’est une excellente idée »

« Il faut positiver. Le président vient de relancer la réflexion pour la poursuite de la politique de décentralisation qui avait été initiée. L’idée de provincialisation ne devait pas être comprise comme un retour dans le passé et réinventer les anciennes provinces. C’est plutôt poursuivre la démocratie locale en permettant aux régions qui seront appelées provinces d’avoir les moyens matériels et financiers pour davantage prendre en charge les préoccupations des populations. C’est une excellente chose de lancer l’idée. Il appartient maintenant aux populations de s’approprier cette idée et de mener la réflexion autour de cercles restreints. Nous allons mener la réflexion et proposer notre compréhension. Les régions du Sénégal n’ont pas les moyens de leur politique. L’administration centrale continue de peser de tout son poids sur les décisions qui concernent les populations (...) nous n’avons pas perdu les collectivités locales. Pour ce qui concerne les régions, nous contrôlons 11sur les 14. Comment peut-on nous taxer de vouloir contrôler des régions que nous avons gagnées ? C’est une affaire qui concerne les régions ».

MASSENE NIANG, CR DE DAKAR (BENNOO SIGGIL SENEGAAL) : « L’idée est bonne, mais n’est pas appropriée »

« Il est libre en tant que président de la République d’avoir des idées. Il dit que ce ne sont que des idées. Ce que le président dit c’est pour le long terme. Pour qu’on puisse arriver à faire de la région une entité entièrement autonome, avec des ministres résident il faut que le Sénégal se développe à un certain niveau. La capacité des élus locaux n’est pas renforcée. L’approche participative n’est pas encore effective au niveau de la décentralisation. La région doit prendre ses responsabilités et se mouvoir à un niveau opérationnel. L’idée est bonne, mais n’est pas appropriée à la conjoncture économique actuelle du Sénégal.

Babacar DIONE
Le Soleil

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Ministère de l'Aménagement du territoire et des Collectivités locales.


Commentaires articles

1.Posté par Papa Maoumy Ndiaye le 16/04/2010 19:43
bien, bien, tout cela. le poids des mots est de ce fait bien relativisé, parler de province pour un sénégalais du fin fond des communes et communautés rurales est ce bien pertinent. la volonté est là on le sent bien MR le President, mais si déjà la décentralisation a du mal à être digéré n'est ce pas hasardeux de se lancer dans une " provincialisation " avec des ministres détenant le plein pouvoir, qui suppose une décentralisation, concentration qui ne dit pas son nom. le pouvoir qu'on est sensé donner aux populations locales ne me parait pas pertinents, ni efficaces içi. Elaborer un projet de territoire n'est pas si facile, je le conçois. en préalable je pense qu'il est nécessaire de partager les mêmes convictions et c'est là que la volonté politique et l'engagement citoyen trouve leur sens. Du temps, des moyens et des compétences sont entre autres d'autres éléments qu'il faudra mobliser.
Revenons sur le sens des mots, le sénégalais a tendance à dire " SA MA DEUKKEU" pour dire là où il habite là où il est originaire, en traduction littéral cela donne mon pays. Pourquoi ne pas utiliser la notion de pays pour parler en terme plus sénégalais.
cette notion de pays va supposer qu'un ensemble de territoires s'organisent autour d'un projet de développement, avec des partenaires et un projet qui "tient la route". le projet de territoire sera ainsi un ensemble cohérent qui fixe les objectifs, choisit les stratégies, et organise l'action en fonction des besoins du territoire. le projet se doit d'être global, à la fois économique, social, culturel et environnemental.
tout en continuant l'action des communautés de communes et communautés rurales, les acteurs locaux que ça soit individus ou groupes, pourront proposer leurs projets. de ce fait ils pourront bénéficier du soutien en matiére d'ingénierie, de formation, du montage et mise en oeuvre du projet. ainsi donc le grand projet de pays se met comme cadre de référence afin de guider les porteurs de projets locaux, d'où la démocratie par le bas via une impulsion vers le haut ( bon concept, je ne peux pas faire mieux).
pour qu'un projet de territoire " PAYS " soit viable et durable il est important de ce fait de faire appel aux inititaives des acteurs locaux, plus ces acteurs sont nombreus, plus les projets sont tenus et eiadés et mieux le territoire vivra. pour cela il est nécessaire d'avoir une bonne stratégie et une bonne organisation d'où une bonne gouvernance et la nécessité de l'ETAT de mettre en place des outils de diagnostics, d'évaluation et un contrat qui définira le cadre et les moyens pour que l'action soit efficace et pertinent.
tout cela n'est que de la théorie faudrait pouvoir le mettre en place et je fais parti de ces gens qui croient à la population de leur pays, de leur volonté de s'en sortir, de mettre leurs compétences au servir du bien vivre ensemble. aidons les à mettre tout cela en perspective.
cordialement
un sénégalais qui désire travailler pour son pays.

2.Posté par Papa Birahim Douta BENAR le 06/05/2010 14:22
Encore une fois de plus vous venez M. Le PRESIDENT de faire usage de votre génie créatrice.
Cependant pour moi l'importance n'est pas dans les intitulés. De mon petit vecu sur le terrain du développement je pense qu'il faudrait d'abord asseoir une décentralisation réelle qui prend en compte son tout. Il s'agissait tout au début de rapprocher les gouvernants des gouvernés. Mais aujourd'hui qu'est ce qu'il en est RIEN et les exemples son là dans certaines collectivités locales de la région de St Louis et du département de Dagana. Une des politiques de la décentralisation à savoir l'auto prise en charge si elle a échoué ce n'est que du fait d'une chose l'irresponsabilité de certains élus qui ignorent toute l'importance qui se rattache à leur statut d'élu, de la non maîtrise de leurs collectivités locales qui devrait leur permettre de savoir les urgences du moment qui pour nous ne peut être réglée que par la mise en place d'un systéme d'information local amené à la la plus petite échelle oû les FFOM sont bien mises en claire afin qu'ils puissent se projetter dans l'avenir de leur localité par un rêve réaliste prenant en compte ces FFOM.
Encore une fois M. Le PRESIDENT si j'ai à dire, je demanderai aux autorités compétentes de descendre sur le terrain pour pouvoir réanimer la décentralisation dans notre pays.
Le dévellopement n'a pas de recette unique il a un caractére territorial et en ce sens puisque les réalités différent selon qu'on est ici, la bas ou ailleurs je demanderai que l'on sorte des bureauX et que l'on aille sur le terrain pour régler le probléme.
Et que l'on sache que ces populations ne doivent pas être considérées comme des bénéficiaires mais comme des acteurs dans le processus. Car tout ce que l'on ferait pour eux, sans eux, ce serait fair contre eux.
Un élève travailleur en développement local aux Ecoles Ateliers Saint Louis du Sénégal au service de son pays.

3.Posté par Daouda Diouf, Etudiant en Développement Local le 19/08/2010 18:48
Son Excellence, l'idée est pertinente la décentralisation et le développement local ont connu des avencés considérables surtout avec votre régime. La région comme troisiéme ordre de collectivité locale n'a pas encore joué son véritable role. Ils existent certes des experts en la matiére au Sénégal aptent à booster le développement, mais hélas tous convergent vers deux lieux: Dakar ou le Bureau. Nos textes et nos politiques sont meilleures, mais l'application et les ressources humaines capables d'opérationnaliser convergent vers un seul point ou travaillent en solo. Or si on devait résumer le développement local et ou la décentralisation on retiendra deux mots: liberté et proximité. si on implique d'aventage tous les acteurs, ainsi que toutes les régions notre développement connaitra des avencés les meilleures car chacun à son role à jouer. Et la provincialisation comme vous l'avez si bien expliqué corrigera pour moi le vide qui est visible à savoir retenir les acteurs dans leur espace pour l'accomplissement d'une seule mission: le développement du territoire. Ainsi Dakar sera aéré et ne risquera pas de disparaitre de la carte sénégalaise. Ce capitale qui attire et ne cesse d'attirer or des politiques riches sont en vigueur pour lutter contre ce macrocéphalie. Monsieur le Président, l'idée doit etre opérationnaliser dans le moyen terme, si, conformément à votre politique, vous poursuivez ce que vous avez semé à savoir le Sénégal pole de développement socio-éconmique, ainsi que l'Afrique.
Daouda Diouf, Ecoles-atelirs de Saint louis du Sénégal, au service du développement local.

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