Lac de guiers : 1,2 milliard de FCfa pour l’approvisionnement de 96 villages environnants en eau potable



L’approvisionnement en eau des populations des 96 villages et hameaux de Lac de Guiers sera bientôt une réalité. L’Office du lac de Guiers (Olag) s’est engagé à injecter 266 millions de FCfa en 2013 et 1,2 milliard de FCfa à partir de 2014 pour régler définitivement cette question.
Une délégation de l’Office du lac de Guiers (Olag), conduite par son directeur général, Amadou Bocoum, a rencontré, hier, à Keur Momar Sarr (région de Louga), les élus locaux des différentes collectivités locales, les services techniques, les agriculteurs, éleveurs et pêcheurs qui vivent autour du lac, pour discuter sur les problématiques de gestion du système du plan d’eau qui occupe une superficie d’environ 250 km2.
Au cours de cette rencontre, les différents acteurs ont échangé sur les problèmes récurrents, notamment la dégradation de la qualité de l’eau, de l’environnement, la préservation de la ressource, le rejet d’eau de drainage, la pollution diffuse et domestique, l’envahissement par les végétaux aquatiques, plus connus sous le nom de typha, mais aussi la vétusté des ouvrages de régulation.
Toutefois, l’approvisionnement en eau potable a été au centre des préoccupations. Car près de 100 villages et hameaux se trouvant autour du lac n’ont pas été pris en compte. Pour régler définitivement cette incohérence, l’Olag s’est engagé à apporter la solution. Son directeur général, Amadou Bocoum, a assuré que l’engagement du président de la République, Macky Sall, pour approvisionner en eau les populations vivant autour du lac de Guiers sera respecté. « Il est anormal que l’eau quitte ici et va jusqu’à Dakar et que les populations qui sont autour du lac ne puissent pas bénéficier d’eau potable. C’est pourquoi nous avons pris 266 millions de FCfa sur les ressources propres du budget d’investissement de l’office pour corriger les impairs. Les travaux vont probablement démarrer dans deux mois. Pour l’année prochaine, 1,2 milliard de FCfa est aussi prévu dans le cadre d’un projet que nous sommes en train de conclure avec la Bad, pour l’alimentation des populations en eau potable, mais également pour l’assainissement », a informé M. Bocoum. Par ailleurs, il a souligné qu’avec le concours des industries agrobusiness de la zone, les problèmes d’approvisionnement en eau des populations se trouvant autour du lac seront définitivement résolus d’ici à la fin de l’année prochaine.
D’ailleurs, l’Olag, à travers le Projet de restauration des fonctions socio-écologiques du système du lac de Guiers (Prefelag), compte aller plus loin afin de permettre aux populations de tirer le maximum de profit du plan d’eau. Selon son directeur technique, Sidy Fall, le coût total du projet, qui sera déroulé entre 2013-2018, est estimé à 14,5 milliards de FCfa devant etre financés par l’État du Sénégal et la Bad.

Changer la vie des populations
L’objectif sera d’optimiser les apports en eau en passant de 1,2 milliard à 2,1 milliards de mètres cubes par an. Cela passe par la restauration des fonctions socio-économiques du système du lac de Guiers. « Ce projet permettra de valoriser 50.000 ha de terre, dont 30.000 ha irrigués et 20.000 de formation végétale en 2018, et aussi de porter les produits halieutiques qui sont actuellement de 2000 tonnes à 4000 par an », a dit M. Fall, qui a assuré que plus de 3.000 emplois ciblant les jeunes dans les domaines de l’agriculture, la pêche, la pisciculture, la sylviculture et le tourisme rural seront créés.
Dans ce projet, a ajouté M. Fall, l’Olag va réhabiliter les digues de Pakh, de la Css, de Keur Momar Sarr, de Naéré, de Diokhor, de Bountou Bath, entre autres, soit 10 km de digues dégradées. « Il est aussi prévu la réhabilitation des ouvrages et axes hydrauliques, notamment le pont de Richard-Toll, l’ouvrage de Merinaghen, le curage de la Taouey sur 17 km », a indiqué le technicien. Il s’y ajoute, d’après les explications de M. Fall, « la remise en eau de la réserve spéciale avifaune de Ndiael, le curage et le profilage de Nietty Yone sur 28 km, l’appui au développement de l’écotourisme pour les populations, l’ouverture de points d’accès avec le faucardage mécanique de 30 ha de typha autour des villages, en vue de permettre aux populations, au bétail et aux pêcheurs d’avoir accès au plan d’eau ».
M. Fall a, en outre, expliqué que « les besoins en eau pour le bétail seront également pris en compte avec la mise en place d’abreuvoirs dans les différents villages ». Les différents acteurs se sont réjouis des décisions prises par la direction de l’Olag et espèrent que la mise en œuvre rapide de ce projet va enfin changer leurs conditions d’existence et contribuer ainsi à l’atteinte des objectifs de réduction de la pauvreté dans la zone d’emprise du lac.

Samba Oumar FALL
Le Soleil

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Eau et Assainissement


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