Du fait de leurs faibles ressources financières, les collectivités locales africaines subissent souvent le diktat de partenaires désireux d’intervenir sur leurs périmètres. Ainsi, plutôt que de perdre des ressources dont elles ont besoin, «elles rangent leurs priorités pour suivre celles du partenaire», constate Mamadou Amadou Diako, chargé des programmes à l’Ong Innovation, environnement développement (Ied) lors de la vidéoconférence qui a réuni hier six pays africains autour du thème : Quel partenariat pour les collectivités locales : analyse critique de l’intervention des projets et programmes.
L’ancien ministre mauritanien Isselmou Abdelkader, modérateur des débats ira plus loin encore. Il s’interrogera sur le libre arbitre des collectivités locales africaines. «Sont-elles libres de choisir leurs partenaires ?», s’est-il inquiété. Entre autorités de l’Etat, élus et partenaires au développement, le consensus peine à s’installer. Et de l’avis des participants, une grande partie du problème réside dans l’absence d’un cadre de concertation consensuel. «L’harmonisation des interventions pose problème entre partenaires sur un même territoire», estime Mamadou Diako. La multiplicité des acteurs induit des différences d’approche, et en l’absence de cadres d’intervention, ces partenaires agissent dans une quasi anarchie dont les populations sont les principales victimes.
C’est ainsi que des interventions se font en dehors de l’Etat, ce qui favorise la duplication des projets. Pour Papa Abdoul Dème de la commune d’arrondissement de Dieuppeul-Derklé, «on voit des partenaires construire un équipement qui existe déjà à 100 mètres dans la commune voisine et qui n’a pas été demandé par les populations». Et souvent dans les communes, un changement d’équipe municipale sonne le glas de tous les projets en cours. Une situation qui va à l’encontre des objectifs de développement local que vise la Décentralisation. Toutefois, des solutions existent comme semble l’avoir compris la commune de Grand Yoff, en inscrivant l’action de son partenaire belge dans le cadre défini de façon consensuelle par les populations.
Au Benin, il s’agit de la mise en place d’un fonds de développement des collectivités locales dont les ressources sont gérées dans l’équité et la transparence.
De manière générale, M. Abdelkader, spécialiste de la Décentralisation, estime «qu’il est temps que la Décentralisation soit autre chose qu’un choix politique objet de démagogie». Il estime ainsi que les compétences transférées «sont insuffisantes, opaques et ne sont pas suivies des moyens financiers nécessaires». Ce volet reste d’ailleurs la principale contrainte que rencontrent les collectivités locales dans leurs relations avec les partenaires. L’expérience guinéenne est édifiante à ce niveau, avec des programmes dont la contrepartie communale varie de 5 à 20% du coût du projet. S’y ajoute que l’entretien des infrastructures présente un coût souvent trop élevé. Toutefois, les participants s’accordent à reconnaître l’importance que revêt l’intervention des partenaires en favorisant le renforcement des capacités des élus et la réalisation d’infrastructures de base au profit des populations.
mamewoury@lequotidien.sn
Le Quotidien
L’ancien ministre mauritanien Isselmou Abdelkader, modérateur des débats ira plus loin encore. Il s’interrogera sur le libre arbitre des collectivités locales africaines. «Sont-elles libres de choisir leurs partenaires ?», s’est-il inquiété. Entre autorités de l’Etat, élus et partenaires au développement, le consensus peine à s’installer. Et de l’avis des participants, une grande partie du problème réside dans l’absence d’un cadre de concertation consensuel. «L’harmonisation des interventions pose problème entre partenaires sur un même territoire», estime Mamadou Diako. La multiplicité des acteurs induit des différences d’approche, et en l’absence de cadres d’intervention, ces partenaires agissent dans une quasi anarchie dont les populations sont les principales victimes.
C’est ainsi que des interventions se font en dehors de l’Etat, ce qui favorise la duplication des projets. Pour Papa Abdoul Dème de la commune d’arrondissement de Dieuppeul-Derklé, «on voit des partenaires construire un équipement qui existe déjà à 100 mètres dans la commune voisine et qui n’a pas été demandé par les populations». Et souvent dans les communes, un changement d’équipe municipale sonne le glas de tous les projets en cours. Une situation qui va à l’encontre des objectifs de développement local que vise la Décentralisation. Toutefois, des solutions existent comme semble l’avoir compris la commune de Grand Yoff, en inscrivant l’action de son partenaire belge dans le cadre défini de façon consensuelle par les populations.
Au Benin, il s’agit de la mise en place d’un fonds de développement des collectivités locales dont les ressources sont gérées dans l’équité et la transparence.
De manière générale, M. Abdelkader, spécialiste de la Décentralisation, estime «qu’il est temps que la Décentralisation soit autre chose qu’un choix politique objet de démagogie». Il estime ainsi que les compétences transférées «sont insuffisantes, opaques et ne sont pas suivies des moyens financiers nécessaires». Ce volet reste d’ailleurs la principale contrainte que rencontrent les collectivités locales dans leurs relations avec les partenaires. L’expérience guinéenne est édifiante à ce niveau, avec des programmes dont la contrepartie communale varie de 5 à 20% du coût du projet. S’y ajoute que l’entretien des infrastructures présente un coût souvent trop élevé. Toutefois, les participants s’accordent à reconnaître l’importance que revêt l’intervention des partenaires en favorisant le renforcement des capacités des élus et la réalisation d’infrastructures de base au profit des populations.
mamewoury@lequotidien.sn
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