20 ans après le sommet de Rio, la terre est toujours menacée



Les plaidoyers entamés depuis Rio 92, les nombreuses conférences, les conventions ratifiées au gré des rencontres n’ont pas eu des effets révolutionnaires en termes de préservation de nos écosystèmes. La terre, plus qu’hier, reste menacée.
L’Association des diplômés de l’institut des sciences de l’environnement (Adise), Enda-Tiers Monde et l’Institut des sciences de l’environnement (Ise) sont revenus sur la conférence Rio+20. Pour les nombreux intervenants, il n’y a pas eu d’« avancées significatives » alors que d’autres considèrent Rio+20 comme un « nouveau point de départ ». Si l’on en croit au Pr Bienvenu Sambou, directeur de l’Institut des sciences de l’Environnement de la Faculté des sciences et techniques de l’Ucad, « la terre reste toujours menacée ». « La planète terre est menacée par de nombreuses pressions aussi bien naturelles qu’anthropiques. La sauvegarde de cette planète apparaît aujourd’hui comme un défi qui interpelle notre société », a-t-il soutenu.
Un rapport spécial du Fonds mondial pour la nature cité par le conseiller technique du ministère de l’Environnement, Baba Dramé, montre que les hommes vivent dans un monde où la dégradation de l’environnement connaît des ampleurs sans précédent. « Il est même affirmé dans ce rapport que les hommes utilisent l’équivalent d’une moitié de la planète pour satisfaire leurs besoins », a-t-il indiqué. Ajoutant que la conférence de Rio s’est tenue dans ce contexte où le monde traverse une crise économique et financière et une situation sociale particulièrement compliquée avec l’augmentation de la pauvreté. « Ce sont ces enjeux qui ont fait de Rio+20 un sommet assez particulier parce qu’il fallait aborder toute la question sous l’angle de l’économie verte, dans un contexte du développement durable en vue de l’éradication de la pauvreté », a commenté Baba Dramé. Il a rappelé que le développement au 21emesiècle ne peut être que durable. « On ne peut plus faire le développement comme on le faisait. Il faudrait aujourd’hui arriver à une bonne articulation entre les enjeux économiques sociaux et environnementaux pour arriver à un développement durable. Les autorités sénégalaises sont engagées dans ce processus avec la création du ministère de l’Environnement et du développement durable et du Conseil économique, social et environnemental », a expliqué M. Dramé.

Tableau sombre
Abondant dans le même sens, le coordonnateur d’Enda Energie Environnement Développement Secours, Sarra, présente un tableau plus sombre pour notre planète. « Jamais, les données scientifiques et le consensus n’auront été aussi clairs autour du constat de dégradation des ressources naturelles, de l’amplification des effets des changements climatiques sur la sécurité alimentaire, la santé. Au plan de la diplomatie environnementale, des avancées significatives ont été notées », a-t-il indiqué.
D’après lui, la préservation de l’environnement n’est pas uniquement l’affaire des environnementalistes, des écologistes et d’autres militants. Elle nécessite une implication de tous. Cela, afin de « transformer notre environnement pour qu’il soit propice à l’émergence d’une société prospère et ouverte, inclusive et solidaire, qui assume son humanité avec responsabilité et dignité», a plaidé le président de l’Adise Dimaye Dieng, qui a énuméré les menaces qui pèsent sur les écosystèmes, appelant à une prise en compte des avis des spécialistes dans les stratégies nationales.

Eugène KALY
Le Soleil

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