Les promoteurs de l’agriculture urbaine et périurbaine des pays de l’Afrique de l’ouest francophone ont du mal à accéder aux financements du fait d’un manque de confiance de la part des institutions financières. Une situation à laquelle la consultation sous-régionale sur ‘le financement de l’agriculture urbaine et périurbaine en Afrique de l’ouest francophone : défis et options stratégiques’, qui se tient jusqu’au 28 mars, veut remédier.
Accéder aux financements est un véritable parcours du combattant pour les acteurs qui évoluent dans le secteur de l’agriculture urbaine et périurbaine. Le constat est des responsables de l’Institut africain de gestion urbaine (Iagu) qui, dans le cadre des activités du Réseau francophone pour l’agriculture urbaine en Afrique de l’ouest et du centre, coordonne un projet de recherche et de renforcement de capacités sur le financement des agriculteurs et agricultrices urbains en Afrique de l’ouest. Un projet financé par le Centre de recherches pour le développement international (Crdi) et qui concerne trois autres pays, à savoir le Bénin, le Burkina Faso et la Mauritanie.
S’exprimant hier, en marge de l’ouverture des journées de consultation sous-régionale sur ‘le financement de l’agriculture urbaine et périurbaine en Afrique de l’ouest francophone : défis et options stratégiques’ qui se tiennent jusqu’au 28 mars, le secrétaire exécutif de l’Iagu a expliqué que ‘l’objectif du projet est d’améliorer les connaissances, d’identifier et d’apprécier les systèmes de financement de l’agriculture urbaine dans l’optique d’un développement durable de ce secteur d’activité’. Et Dr Oumar Cissé d’ajouter que ‘le projet s’est attelé à évaluer la demande et l’offre de financement des agriculteurs urbains et périurbains, en mettant en exergue les mécanismes de financement institués et les contraintes externes et internes’.
Un travail sur lequel s’est appuyé le directeur de cabinet du ministre des Microfinances, Awa Ndiaye pour expliquer que la raison de la faiblesse de l’allocation du crédit pour les activités de l’agriculture urbaine et périurbaine est due au fait que ‘la plupart des banques sont réticentes à financer ces activités du fait de l’absence de ressources longues compatibles à tels emplois’. En plus de cela, Boubacar Traoré ajoute que ‘les autres entraves à l’offre du crédit pour les Pme sont le quasi monopole du pouvoir par une seule personne, la faiblesse des fonds propres, le taux élevé de la mortalité, la faiblesse du système interne d’informations, le faible niveau intellectuel des dirigeants…’
Aussi faut-il aider à trouver des mécanismes appropriés de financement des activités urbaines et périurbaines. Une tentative développée par les initiateurs qui, à travers ces consultations, entendent créer un espace d’échanges entre les différentes catégories d’acteurs que sont les agriculteurs, les décideurs politiques, institutions de financement, chercheurs… afin ‘de trouver des stratégies pertinentes et opérationnelles pour un financement adéquat des activités agricoles urbaines et périurbaines’. Une urgence d’autant plus qu’’en plus du plaidoyer auprès des établissements financiers, le projet s’est beaucoup investi dans le renforcement de capacités des agriculteurs en milieu urbain et périurbain dans les domaines de la gestion financière d’une exploitation agricole et de la gestion administrative et financière d’une organisation de base’, plaide Dr Oumar Cissé.
Wal Fadjri