Aide budgétaire directe : La part congrue des élus locaux



Le Pnud et l’Organisation néerlandaise pour le développement (Snv) veulent faire de l’aide budgétaire directe un véritable levier du développement local. Seulement, voilà : les collectivités décentralisées n’en reçoivent qu’une infime part (20 %).

La part des collectivités locales dans l’aide budgétaire directe pour la mise en œuvre des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) reste marginale. Selon le Programme des Nations-unies pour le développement (Pnud) et l’Organisation néerlandaise pour le développement (Snv), les interventions de nombreux pays africains restent encore au stade de politique globale et de planification nationale. En d’autres termes, ces interventions sont en totale rupture avec les contextes de décentralisation qui prévalent dans ces pays.

D’après Mme Coumba Mar Gadio, le représentant du directeur du Bureau sous-régional pour l’Afrique du Pnud, ‘si l’importance de l’échelon national ne peut être contestée, la prise en compte des Omd dans les politiques et la planification nationales étant essentielle, force est de reconnaître que l’échelon local, où se fait la véritable mis en œuvre, doit particulièrement retenir l’attention des gouvernants et des partenaires au développement’. Elle s’exprimait hier, lors de l’atelier de lancement de la proposition régionale sur les mécanismes de renforcement de la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre des plans locaux axés sur les Omd.

‘L’allocation des ressources budgétaires suffisantes et l’aménagement de conditions d’utilisation efficace et transparente de ces fonds sont des questions critiques à résoudre si l’on veut réussir la localisation des Omd’, a indiqué Mme Gadio. ‘La situation actuelle, en ce qui concerne le transfert des ressources au niveau local par le biais de l’aide budgétaire directe, est une manifestation réelle de ce phénomène’, a-t-elle fait remarquer. ‘En effet, il est démontré que de nombreux pays qui bénéficient de cette aide budgétaire directe pour le développement local, ont un niveau de consommation relativement faible des ressources mises à leur disposition’, a-t-elle ajouté. ‘Dans certains pays, seulement 20 % de ces fonds ont été déboursés, les 80 % étant restés au niveau national’, a-t-elle démontré.

Selon Mme Gadio, les circuits de déboursement constituent souvent des goulots d’étranglement. Parmi les contraintes, il a été noté la faible disponibilité de ressources au niveau local, la faible absorption et la répartition inéquitable de l’aide budgétaire qui reste pour l’essentiel au niveau national, la faible capacité d’utilisation des ressources financières disponibles par les collectivités locales, prétexte à une centralisation toujours plus forte, entre autres questions. C’est dire que le Pnud et la Snv ont de la matière pour examiner conjointement l’aide budgétaire directe dans le cadre du développement local. Par cette proposition régionale sur les mécanismes de renforcement de la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre des Omd, ils cherchent à analyser le circuit de l’aide budgétaire directe et les contraintes liées à son utilisation efficace au Sénégal, Bénin et Niger, afin d’y apporter des réponses pertinentes.

Wal Fadjri

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