Alternative aux produits de cycle long : Ces bons points du sésame



Alternative aux produits de cycle long : Ces bons points du sésame

En raison de ses besoins modestes en eau et en fumure, le recours à la culture du sésame semble répondre aux besoins de nos producteurs. Et compte tenu de la dégradation de l’environnement agraire, due entre autres à la péjoration climatique et une diminution de la fertilité des sols, elle peut représenter une solution pour maintenir la sécurité alimentaire et financière des producteurs.

Un bon déroulement de l’hivernage constitue de nos jours l’exception au Sénégal. Un phénomène qui impacte négativement sur les cultures à long cycle comme l’arachide ou le mil dont les rendements ne cessent de baisser. Face à ces aléas de la pluviométrie, le gouvernement a trouvé une alternative en promouvant des spéculations à cycle court comme le sésame. C’est dans cette perspective qu’il faut placer la signature hier d’un accord tripartite entre le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, représenté par le directeur de l’Agriculture, Samba Kanté, l’Association nationale des élus locaux du Sénégal, et une société chinoise spécialisée dans l’exploitation du sésame.

Entente au terme de laquelle l’Anels, par la voix de son président, Alé Lô, s’engage à fournir aux producteurs de cette spéculation les parcelles nécessaires pour leurs activités alors que l’entreprise asiatique a pris la responsabilité sur elle d’acheter l’essentiel de la production estimée à 150 mille tonnes d’ici les 5 prochaines années. Ce qui est d’un apport considérable sous l’angle de la sécurisation de l’aspect commercial.

Présent à cette cérémonie, le directeur de l’Institut sénégalais de la recherche agricole (Isra), le docteur Macoumba Diouf, a révélé que les producteurs ont tout à gagner en s’investissant dans cette spéculation. Ce qui l’amène à vanter les qualités du sésame qui, à ses yeux, n’a que des avantages pour le Sénégal. Car, compte tenu de la part importante de l’autoconsommation dans ce pays, l’accroissement des rendements de ce produit contribuera à sécuriser la production, mais aussi à lutter contre la malnutrition. Par ailleurs, cette augmentation de la production permettra d’accroître les revenus des producteurs en raison des prix assez incitatifs pratiqués sur le marché international. Des prix qui varient entre 200 000 à 520 000 francs Cfa la tonne, selon la variété, alors que le coût de production reste très faible. Ce qui fait dire à ce chercheur que le sésame est une culture à très haute valeur ajoutée.

En outre, d’après toujours le docteur Diouf, le sésame comporte des avantages agro-écologiques certains dans la mesure où il se révèle comme un bon précédent cultural. Car une fois qu’il passe sur une parcelle, il a la faculté d’améliorer sa fertilité. Ce qui a l’avantage de profiter aux autres spéculations. Et en plus d’être très peu parasité, il supporte les sols pauvres d’autant plus que ses besoins en fertilisants demeurent très modestes.

Au plan nutritionnel, l’huile de sésame se révèle comme étant plus riche que celle de l’arachide avec une teneur plus élevée se situant entre 50 et 60 % dans la graine, en fonction de la variété. Egalement, grâce à la présence d’antioxydants naturels que sont le sésamol et le sesbania, l’huile de sésame est réputée plus équilibrée et plus stable. Et elle se conserve longtemps sans se détériorer. Il s’agit également d’une plante rustique, car se contentant de peu d’eau et de fertilisants, et elle est aussi plastique parce qu’elle peut s’adapter à différentes écologies.

En raison de ses besoins modestes en eau et en fumure, sa pratique courante dans les zones chaudes et les grandes potentialités alimentaires et économiques de ses produits, le sésame semble ainsi satisfaire les besoins de nos producteurs. Mais aussi son rôle apparemment positif sur la structure du sol, ses besoins modestes en fertilisants et en eau font que la culture du sésame pourra être utilisée dans les efforts d’intensification tout en préservant l’environnement et les ressources naturelles. En définitive, et compte tenu de la dégradation de l’environnement agraire, due entre autres à la péjoration climatique et une diminution de la fertilité des sols, cette culture peut représenter une solution pour maintenir la sécurité alimentaire et financière des agriculteurs.

Wal Fadjri

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