Jeudi 14 décembre, 8h 13mn ,nous quittons Kolda pour Coumbacara. Pas grand-chose à signaler en cette matinée ordinaire sinon l’animation au centre ville de Kolda. Sur l’axe menant à Dabo, la route est fortement dégradée. Ici les habitants attendent avec impatience le démarrage des travaux du MCA. Leurs activités sont perturbées par cette situation.
La route est truffée de trous géants. Les discussions des passagers ne peuvent éviter ce sujet. Ils ne peuvent s’empêcher d’exprimer l’amertume de voir un axe menant à Diaobé dans cet état. Mais l’arrivée plusieurs fois annoncée des Américains permet d’espérer. Notre chauffeur qui travaille pour une ong de la place connait bien cette route qu’il emprunte plusieurs fois dans la semaine. Il prévient que ceci n’est qu’une entrée en matière et qu’il va falloir se ceindre les reins. A Thiara, nous empruntons une piste en latérite pour la capitale du Niampayo,coumbacara.
Prés de 26km que nous traversons sans aucun souci majeur. Nous voilà à la place publique du village sous un grand arbre à palabres qui renouvelle son feuillage en cette période de l’année. Nous profitons de l’opportunité qui nous est offerte pour jeter un coup d’œil sur la porte d’une des premières écoles du Fouladou datant de 1957, Salif Diao, ancien chef de canton, Cet homme a beaucoup fait pour l’éducation dans la zone nous dit on. Il imposait la scolarité aux enfants de cette zone. Résultats, aujourd’hui, cette partie concentre beaucoup de cadres et d’intellectuels. Des jeunes femmes s’affairent pour se ravitailler dans ce qui ressemble à un marché.
Le chauffeur quitte la piste pour s’engager vers Kandion, petit hameau se trouvant à 4km de là. Sur ce qui tient de piste, simplement un tracé en zig zag, pour charretiers. Le chauffeur avait raison d’avertir les passagers. Il faut plus que des reins solides pour tenir. Plusieurs fois le chauffeur est obligé de s’arrêter pour dégager certains obstacles avant de poursuivre sa route, et de traverser une vallée et une clairière déjà détruite par les feux de brousse. Au bout de trente minutes, nous voilà à kandion, un hameau perdu à la frontière Bissau guinénne. Quelques cases concentrées dans un espace réduit constituent ce vieux village. Depuis deux ans, Mr Badji, un jeune enseignant venu de Bignona tente de relever le défi d’instruire les enfants de la localité. Il a eu la chance de trouver des salles de classes rudimentaires construites en banco par une ONG pour l’alphabétisation qu’il occupe la matinée avec ses élèves.
Badji n’a jamais vu un inspecteur de l’enseignement dans son village. Il a beaucoup de problème mais essaye de faire son travail. seule consolation, Kandion est bien couvert par le réseau mobile. Une chance. Nos amis ont le temps d’expliquer les raisons de cette tournée de sensibilisation contre le vol de bétail et la gestion pacifique des conflits. Un discours bien rodé de nos compagnons. Les femmes applaudissent sans visiblement bien saisir le message mais heureuses d’avoir des visiteurs en voitures. Chose rare dans ce village. Fatoumata Seydi relate les misères du village ou l’accès à l’au est un grand problème. Les puits tarissent très tôt et sont très profonds. Elles n’ont jamais vu un moulin à mil ou autres appuis pour l’allégement des travaux ménagers en zones rurales.
Pas de temps à perdre, il faut s’enfoncer sur une autre piste pour traverser une vallée et rejoindre le village de Saré Sambel. Il est pratiquement 12H 54. Nous autres avons choisi d’inhaler de la poussière avec cette ballade dans nos campagnes. Pas de grande différence avec Kandion. Le décor est le même sinon que nous apercevons beaucoup de coton récolté dans des cases, attendant l’arrivée des acheteurs de la Sodefitex.
La simplicité se mélange à la pauvreté. L ‘électricité, la santé et l’école sont encore un luxe pour Saré Sambel. N’empêche, l’accueil est chaleureux .Cap sur Madina Ndondi ou quelques femmes averties de notre arrivée se sont regroupées sur la place publique.
Les hommes eux sont occupés à commercialiser leurs productions de coton. Un travail délicat. Le discours est le même. Nous reprenons la route de Coumbacara pour aller à Saré Mansaly porter ce même discours sur la gestion pacifique des conflits. Saré Mansaly un gros village coincé entre Coumbacara et Thiedelly est typique de ces gros villages du fouladou, avec un habitat encore dominé par le banco. Aucun effort n’est fait pour moderniser ces villages. Même pas d’électrification solaire.
Les seuls frémissements sont l’œuvre des expatriés, qui n’ont pas oublié leurs villages. La ballade se termine avec le constat de l’Imam de Saré Mansaly qui reconnaît que la production agricole de cette année a été bonne, surtout pour le riz et l’arachide. Il souhaite toutefois que les efforts se poursuivent pour désenclaver les villages comme Saré Mansaly.
Abdou Diao
Sud Quotidien
La route est truffée de trous géants. Les discussions des passagers ne peuvent éviter ce sujet. Ils ne peuvent s’empêcher d’exprimer l’amertume de voir un axe menant à Diaobé dans cet état. Mais l’arrivée plusieurs fois annoncée des Américains permet d’espérer. Notre chauffeur qui travaille pour une ong de la place connait bien cette route qu’il emprunte plusieurs fois dans la semaine. Il prévient que ceci n’est qu’une entrée en matière et qu’il va falloir se ceindre les reins. A Thiara, nous empruntons une piste en latérite pour la capitale du Niampayo,coumbacara.
Prés de 26km que nous traversons sans aucun souci majeur. Nous voilà à la place publique du village sous un grand arbre à palabres qui renouvelle son feuillage en cette période de l’année. Nous profitons de l’opportunité qui nous est offerte pour jeter un coup d’œil sur la porte d’une des premières écoles du Fouladou datant de 1957, Salif Diao, ancien chef de canton, Cet homme a beaucoup fait pour l’éducation dans la zone nous dit on. Il imposait la scolarité aux enfants de cette zone. Résultats, aujourd’hui, cette partie concentre beaucoup de cadres et d’intellectuels. Des jeunes femmes s’affairent pour se ravitailler dans ce qui ressemble à un marché.
Le chauffeur quitte la piste pour s’engager vers Kandion, petit hameau se trouvant à 4km de là. Sur ce qui tient de piste, simplement un tracé en zig zag, pour charretiers. Le chauffeur avait raison d’avertir les passagers. Il faut plus que des reins solides pour tenir. Plusieurs fois le chauffeur est obligé de s’arrêter pour dégager certains obstacles avant de poursuivre sa route, et de traverser une vallée et une clairière déjà détruite par les feux de brousse. Au bout de trente minutes, nous voilà à kandion, un hameau perdu à la frontière Bissau guinénne. Quelques cases concentrées dans un espace réduit constituent ce vieux village. Depuis deux ans, Mr Badji, un jeune enseignant venu de Bignona tente de relever le défi d’instruire les enfants de la localité. Il a eu la chance de trouver des salles de classes rudimentaires construites en banco par une ONG pour l’alphabétisation qu’il occupe la matinée avec ses élèves.
Badji n’a jamais vu un inspecteur de l’enseignement dans son village. Il a beaucoup de problème mais essaye de faire son travail. seule consolation, Kandion est bien couvert par le réseau mobile. Une chance. Nos amis ont le temps d’expliquer les raisons de cette tournée de sensibilisation contre le vol de bétail et la gestion pacifique des conflits. Un discours bien rodé de nos compagnons. Les femmes applaudissent sans visiblement bien saisir le message mais heureuses d’avoir des visiteurs en voitures. Chose rare dans ce village. Fatoumata Seydi relate les misères du village ou l’accès à l’au est un grand problème. Les puits tarissent très tôt et sont très profonds. Elles n’ont jamais vu un moulin à mil ou autres appuis pour l’allégement des travaux ménagers en zones rurales.
Pas de temps à perdre, il faut s’enfoncer sur une autre piste pour traverser une vallée et rejoindre le village de Saré Sambel. Il est pratiquement 12H 54. Nous autres avons choisi d’inhaler de la poussière avec cette ballade dans nos campagnes. Pas de grande différence avec Kandion. Le décor est le même sinon que nous apercevons beaucoup de coton récolté dans des cases, attendant l’arrivée des acheteurs de la Sodefitex.
La simplicité se mélange à la pauvreté. L ‘électricité, la santé et l’école sont encore un luxe pour Saré Sambel. N’empêche, l’accueil est chaleureux .Cap sur Madina Ndondi ou quelques femmes averties de notre arrivée se sont regroupées sur la place publique.
Les hommes eux sont occupés à commercialiser leurs productions de coton. Un travail délicat. Le discours est le même. Nous reprenons la route de Coumbacara pour aller à Saré Mansaly porter ce même discours sur la gestion pacifique des conflits. Saré Mansaly un gros village coincé entre Coumbacara et Thiedelly est typique de ces gros villages du fouladou, avec un habitat encore dominé par le banco. Aucun effort n’est fait pour moderniser ces villages. Même pas d’électrification solaire.
Les seuls frémissements sont l’œuvre des expatriés, qui n’ont pas oublié leurs villages. La ballade se termine avec le constat de l’Imam de Saré Mansaly qui reconnaît que la production agricole de cette année a été bonne, surtout pour le riz et l’arachide. Il souhaite toutefois que les efforts se poursuivent pour désenclaver les villages comme Saré Mansaly.
Abdou Diao
Sud Quotidien