Au Sénégal, la pluviométrie devrait subir des baisses allant de 6% à Saint-Louis, moins 10% à Dakar, jusqu'à moins 23% à Kédougou. Cette situation devrait avoir pour conséquence, sur la zone côtière, l'élévation du niveau de la mer qui pourrait conduire à une accélération de l'érosion côtière, des inondations des zones basses, une salinisation accrue des sols et des eaux de surface, entraînant une perte des terres agricoles. Or, l'agriculture qui emploie 70% de la population active et contribue à hauteur de 10% au Produit intérieur brut (Pib), est dominée par les cultures pluviales avec 96% des emblavures avec 12% du territoire nationale qui lui sont affectés. Cette variation du climat et de la pluviométrie a pour conséquences immédiates, entre autres, la baisse des rendements des cultures, entraînant une insécurité alimentaire. Ce secteur à lui seul justifie la relation entre changement climatique à la sécurité alimentaire.
C'est le Rapport national sur le développement humain (Rndh) intitulé "Changement climatique, sécurité alimentaire et développement humain" qui met ainsi à nu la vulnérabilité du Sénégal face au Changement climatique et la dépendance accrue de l'extérieur. Cet outil de plaidoyer qui est le fruit d'une coopération entre le Sénégal et le Pnud (Programme des Nation Unies pour le développement) a été lancé officiellement hier, jeudi 27 janvier lors d'un atelier tenu au Méridien président. Il montre un modèle de consommation sénégalais extraverti causant une forte dépendance alimentaire vis-à-vis de l'extérieur et un déficit céréalier chronique.
Cette situation est à l'origine de l'augmentation constante des importations de produits alimentaires (en hausse de 12,1% entre 2001 et 2007), engendrant un coût supplémentaire qui peut avoir des effets négatifs sur la pauvreté des ménage ruraux et urbains consacrant déjà 46% de leur budget à l'alimentation et mettre en péril les efforts de lutte contre la pauvreté.
Une perte de 700 millions de dollars en valeur économique
Le document montre qu'une évolution du climat entre 1,5 et 2,5% d'ici à l'horizon 2050, se traduira, sur les établissement humains, par une élévation de 1m du niveau de la mer causant la disparition de 55 à 86 km2 de plages, l'inondation de 6000 km2 de zones basses essentiellement estuariennes correspondant à la disparition de la quasi totalité des mangroves. Les autres secteurs affectés sont les infrastructures, le tourisme, la santé, avec la prolifération des maladies vectorielles et respiratoires, l'éducation, la pêche, avec la raréfaction et la baisse des prises au niveau des pêcheries et des espèces de poisson pour les pêches maritime et continentale, etc. La population et la valeur économique à risque est respectivement estimées à 150 000 habitants et à environ 500 à 700 millions de dollars américain (valeur de 1990).
Selon le Rndh, l'évolution climatique du Sénégal sur les 30 dernières années s'est traduite par une diminution de 30% de la pluviométrie, une augmentation des températures de l'ordre de 0,9%, une aridification de plus en plus importantes de la partie Nord et une tendances plus ou moins forte vers la semi aridité des régions méridionales.
Face à tous ces problèmes, le rapport tire des conclusions et fait des recommandations axées sur le respect des règles de bonne gouvernance pour une utilisation rationnelle et équitable des ressources naturelles, l'importance centrale à donner à la politique d'aménagement du territoire pour mettre en cohérence les différentes politiques environnementale, foncière, d'infrastructures et d'équipement, sociale et économique. Il y a aussi l'articulation nécessaire entre les diffirentes politiques agricoles pour une approche holistique basée sur une claire répartition des rôles et des responsabilités en fonction des avantages comparatifs tout en favorisant les espaces irrigués et les coopératives agricoles, la meilleure considération du marché de carbone comme une source importante de financement du développement durable et la promotion des initiatives de développement propre tout en renforçant les capacités des acteurs nationaux pour une meilleure intégration du marché de carbonne, entre autres.
Repenser les politiques de développement en pensant aux générations futures
Almamy Wade du Centre de suivi écologique qui a présenté le rapport a précisé que "c'est la civilisation basée sur le carbone qui nous a amené à ce stade. Nous en sommes les victimes et nous continuons de bâtir notre modèle de développement sur le même modèle. Le changement climatique est un problème planétaire, donc nécessité une action planétaire". Et, compte tenu des 1597 à 4000 km2 de territoires perdus, l'aménagement du territoire, "le parent pauvre des politiques gouvernementale est le cadre idéal pour donner une cohérence à toutes les politiques sectorielles" a-t-il conseillé.
Mme Néné Dieng Mboup Directrice de cabinet du ministre d'Etat ministre de l'Economie et des Finances qui a présidé l'atelier a affirmé que l'objectif céréalière de 1,5 millions de tonnes du Sénégal d'ici à 2015 est déjà dépassé. Toutefois, "nos besoins de développement ne doivent pas occulter ceux des générations futures" a-t-elle souligné tout en déplorant le fait que l'Afrique qui produit moins de 3% de Gaz à effet de serre (Ges) est le continent le plus exposé au changement climatique.
Boubou Dramane Camara du Pnud lui a invité à repenser les politiques de développement pour améliorer le cadre de vie des populations. Le Rndh comprend trois parties. La première traite de la "Vulnérabilité du Sénégal face au Changement climatique (Cc)" met en évidence les faiblesses du Sénégal face à des scénarios de réchauffement climatique plus accru. La deuxième revient sur les "Effets du changement climatique sur la sécurité alimentaire et le changement climatique" montrant une forte dépendance vis-à-vis- de l'extérieur. La dernière "Les instrument disponibles au Sénégal pour relever le défi du développement humain et face au changement climatique", met en perspective l'état de préparation du Sénégal face au changement climatiques à travers les différents types de planification sectorielle en vigueur, analyse les politiques d'aménagement du territoire, d'urbanisme, d'équipement en infrastructures et de gestion du cadre de vie sans oublier les politiques économiques et sociales en vue de montrer certaines faiblesses pour anticiper sur les mesures à prendre.
Ibrahima DIALLO
Sud Quotidien
C'est le Rapport national sur le développement humain (Rndh) intitulé "Changement climatique, sécurité alimentaire et développement humain" qui met ainsi à nu la vulnérabilité du Sénégal face au Changement climatique et la dépendance accrue de l'extérieur. Cet outil de plaidoyer qui est le fruit d'une coopération entre le Sénégal et le Pnud (Programme des Nation Unies pour le développement) a été lancé officiellement hier, jeudi 27 janvier lors d'un atelier tenu au Méridien président. Il montre un modèle de consommation sénégalais extraverti causant une forte dépendance alimentaire vis-à-vis de l'extérieur et un déficit céréalier chronique.
Cette situation est à l'origine de l'augmentation constante des importations de produits alimentaires (en hausse de 12,1% entre 2001 et 2007), engendrant un coût supplémentaire qui peut avoir des effets négatifs sur la pauvreté des ménage ruraux et urbains consacrant déjà 46% de leur budget à l'alimentation et mettre en péril les efforts de lutte contre la pauvreté.
Une perte de 700 millions de dollars en valeur économique
Le document montre qu'une évolution du climat entre 1,5 et 2,5% d'ici à l'horizon 2050, se traduira, sur les établissement humains, par une élévation de 1m du niveau de la mer causant la disparition de 55 à 86 km2 de plages, l'inondation de 6000 km2 de zones basses essentiellement estuariennes correspondant à la disparition de la quasi totalité des mangroves. Les autres secteurs affectés sont les infrastructures, le tourisme, la santé, avec la prolifération des maladies vectorielles et respiratoires, l'éducation, la pêche, avec la raréfaction et la baisse des prises au niveau des pêcheries et des espèces de poisson pour les pêches maritime et continentale, etc. La population et la valeur économique à risque est respectivement estimées à 150 000 habitants et à environ 500 à 700 millions de dollars américain (valeur de 1990).
Selon le Rndh, l'évolution climatique du Sénégal sur les 30 dernières années s'est traduite par une diminution de 30% de la pluviométrie, une augmentation des températures de l'ordre de 0,9%, une aridification de plus en plus importantes de la partie Nord et une tendances plus ou moins forte vers la semi aridité des régions méridionales.
Face à tous ces problèmes, le rapport tire des conclusions et fait des recommandations axées sur le respect des règles de bonne gouvernance pour une utilisation rationnelle et équitable des ressources naturelles, l'importance centrale à donner à la politique d'aménagement du territoire pour mettre en cohérence les différentes politiques environnementale, foncière, d'infrastructures et d'équipement, sociale et économique. Il y a aussi l'articulation nécessaire entre les diffirentes politiques agricoles pour une approche holistique basée sur une claire répartition des rôles et des responsabilités en fonction des avantages comparatifs tout en favorisant les espaces irrigués et les coopératives agricoles, la meilleure considération du marché de carbone comme une source importante de financement du développement durable et la promotion des initiatives de développement propre tout en renforçant les capacités des acteurs nationaux pour une meilleure intégration du marché de carbonne, entre autres.
Repenser les politiques de développement en pensant aux générations futures
Almamy Wade du Centre de suivi écologique qui a présenté le rapport a précisé que "c'est la civilisation basée sur le carbone qui nous a amené à ce stade. Nous en sommes les victimes et nous continuons de bâtir notre modèle de développement sur le même modèle. Le changement climatique est un problème planétaire, donc nécessité une action planétaire". Et, compte tenu des 1597 à 4000 km2 de territoires perdus, l'aménagement du territoire, "le parent pauvre des politiques gouvernementale est le cadre idéal pour donner une cohérence à toutes les politiques sectorielles" a-t-il conseillé.
Mme Néné Dieng Mboup Directrice de cabinet du ministre d'Etat ministre de l'Economie et des Finances qui a présidé l'atelier a affirmé que l'objectif céréalière de 1,5 millions de tonnes du Sénégal d'ici à 2015 est déjà dépassé. Toutefois, "nos besoins de développement ne doivent pas occulter ceux des générations futures" a-t-elle souligné tout en déplorant le fait que l'Afrique qui produit moins de 3% de Gaz à effet de serre (Ges) est le continent le plus exposé au changement climatique.
Boubou Dramane Camara du Pnud lui a invité à repenser les politiques de développement pour améliorer le cadre de vie des populations. Le Rndh comprend trois parties. La première traite de la "Vulnérabilité du Sénégal face au Changement climatique (Cc)" met en évidence les faiblesses du Sénégal face à des scénarios de réchauffement climatique plus accru. La deuxième revient sur les "Effets du changement climatique sur la sécurité alimentaire et le changement climatique" montrant une forte dépendance vis-à-vis- de l'extérieur. La dernière "Les instrument disponibles au Sénégal pour relever le défi du développement humain et face au changement climatique", met en perspective l'état de préparation du Sénégal face au changement climatiques à travers les différents types de planification sectorielle en vigueur, analyse les politiques d'aménagement du territoire, d'urbanisme, d'équipement en infrastructures et de gestion du cadre de vie sans oublier les politiques économiques et sociales en vue de montrer certaines faiblesses pour anticiper sur les mesures à prendre.
Ibrahima DIALLO
Sud Quotidien