Les experts en matière de financement de l’agriculture se sont penchés, lundi 8 et mardi 9 décembre dernier, sur les freins qui rongent l’agriculture africaine. A la fin de leurs travaux, ils ont consigné leur diagnostic dans un rapport dans lequel sont listés les différents problèmes qui assaillent le secteur agricole africain. Ils n’ont pas manqué de proposer des solutions.
(Correspondant permanent à Paris) - Le forum qui s’est tenu en début de semaine dernière sur l’agriculture africaine a déposé ses conclusions. Si les experts reconnaissent l’existence d’une ‘forte volonté politique africaine’ en matière d’agriculture, ils recensent un certain nombre d’obstacles qu’il faudra lever pour permettre à l’agriculture africaine de pousser des ailes. Cela est d’autant plus possible, aux yeux des experts, que ‘les marchés internes - nationaux et régionaux - peuvent être reconquis’. ‘C'est gagnant pour la balance commerciale, gagnant pour l'emploi. Il faut pour cela des gains de productivité rapide’, reconnaît le forum.
L’un des premiers obstacles auxquels il faut affronter, c’est la carence financière des institutions financières locales. Surtout celles ‘(…) dont les banques ont un rôle essentiel à jouer dans le financement de l'agriculture - les exploitations familiales - et de l'agroalimentaire - des Pme, mais (qui) disposent rarement de produits financiers adéquats - prêts à long terme, montants faibles, garanties, capital risque, interventions financières en monnaie locale’, font remarquer les experts. C’est derniers soulignent également qu’’à l'autre bout du spectre, (il y a) la microfinance (qui) offre un service de proximité mais elle ne propose pas la gamme des produits utiles à l'investissement’. Et les experts demandent de suivre ce qui se fait à Madagascar ou au Mali. Concernant les Pme et les plus grandes exploitations, ils estiment que ‘des ponts sont possibles entre Banque et Imf (mésofinance)’. Et les agences d'aide, comme le groupe de l'Agence française de développement, ‘doivent y contribuer’.
D’autres d’obstacles ont été identifiés. Il s’agit notamment les risques de l'investissement en agriculture : le foncier, le climat, le marché, la volatilité des prix, les conditions sanitaires. Tous les participants au forum ont souligné ces facteurs. Pour les producteurs et leurs organisations, les investisseurs - locaux comme étrangers - et les financiers, qui ont pris part au diagnostic, ‘l'Etat doit contribuer à les limiter par son action politique en adoptant le cadre et les instruments nécessaires’. Ils ont évoqué, à cet effet, la question de la régulation, de la subvention, de la bonification, de la protection. Tout en n’oubliant pas que les agences d'aide peuvent être à cet égard ‘un soutien’ dans la réflexion ou dans la mise en œuvre. Au niveau de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le forum a estimé que ‘l'efficacité de la mutualisation des avantages et des risques au niveau régional est particulièrement grande pour les questions de sécurité alimentaire dont l'agriculture’.
Aujourd’hui, pour venir à bout de tous ces obstacles, ‘une feuille de route concrète pour la mise en place des instruments (et de leur financement) de la politique agricole de la Cedeao’ a été définie. Il ne restera aux Etats et à leurs partenaires que son application.
Moustapha BARRY
Wal Fadjri
(Correspondant permanent à Paris) - Le forum qui s’est tenu en début de semaine dernière sur l’agriculture africaine a déposé ses conclusions. Si les experts reconnaissent l’existence d’une ‘forte volonté politique africaine’ en matière d’agriculture, ils recensent un certain nombre d’obstacles qu’il faudra lever pour permettre à l’agriculture africaine de pousser des ailes. Cela est d’autant plus possible, aux yeux des experts, que ‘les marchés internes - nationaux et régionaux - peuvent être reconquis’. ‘C'est gagnant pour la balance commerciale, gagnant pour l'emploi. Il faut pour cela des gains de productivité rapide’, reconnaît le forum.
L’un des premiers obstacles auxquels il faut affronter, c’est la carence financière des institutions financières locales. Surtout celles ‘(…) dont les banques ont un rôle essentiel à jouer dans le financement de l'agriculture - les exploitations familiales - et de l'agroalimentaire - des Pme, mais (qui) disposent rarement de produits financiers adéquats - prêts à long terme, montants faibles, garanties, capital risque, interventions financières en monnaie locale’, font remarquer les experts. C’est derniers soulignent également qu’’à l'autre bout du spectre, (il y a) la microfinance (qui) offre un service de proximité mais elle ne propose pas la gamme des produits utiles à l'investissement’. Et les experts demandent de suivre ce qui se fait à Madagascar ou au Mali. Concernant les Pme et les plus grandes exploitations, ils estiment que ‘des ponts sont possibles entre Banque et Imf (mésofinance)’. Et les agences d'aide, comme le groupe de l'Agence française de développement, ‘doivent y contribuer’.
D’autres d’obstacles ont été identifiés. Il s’agit notamment les risques de l'investissement en agriculture : le foncier, le climat, le marché, la volatilité des prix, les conditions sanitaires. Tous les participants au forum ont souligné ces facteurs. Pour les producteurs et leurs organisations, les investisseurs - locaux comme étrangers - et les financiers, qui ont pris part au diagnostic, ‘l'Etat doit contribuer à les limiter par son action politique en adoptant le cadre et les instruments nécessaires’. Ils ont évoqué, à cet effet, la question de la régulation, de la subvention, de la bonification, de la protection. Tout en n’oubliant pas que les agences d'aide peuvent être à cet égard ‘un soutien’ dans la réflexion ou dans la mise en œuvre. Au niveau de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le forum a estimé que ‘l'efficacité de la mutualisation des avantages et des risques au niveau régional est particulièrement grande pour les questions de sécurité alimentaire dont l'agriculture’.
Aujourd’hui, pour venir à bout de tous ces obstacles, ‘une feuille de route concrète pour la mise en place des instruments (et de leur financement) de la politique agricole de la Cedeao’ a été définie. Il ne restera aux Etats et à leurs partenaires que son application.
Moustapha BARRY
Wal Fadjri