L'Afrique a besoin de 65 milliards de dollars (44 milliards d'euros) pour faire face aux changements climatiques, a indiqué vendredi le président du comité d'organisation du 7e Forum mondial sur le développement durable, Salifou Sawadogo. ‘Nous pensons qu'il faut 65 milliards de dollars pour pouvoir faire face, d'un point de vue continental, à ces phénomènes de changement climatique. C'est dire que nos attentes sont très importantes’, a ajouté Salifou Sawadogo, également ministre burkinabè de l'Environnement. Il s'exprimait en marge de l'ouverture à Ouagadougou du 7e Forum mondial sur le développement durable consacré aux changements climatiques, organisé deux mois avant le sommet crucial de Copenhague, par le gouvernement burkinabè en partenariat avec les Nations unies et l'Union africaine (Ua). ‘Nous sommes tous sur la même planète, il y a donc un devoir de solidarité pour permettre aux pays les plus vulnérables, nous autres, de pouvoir conduire des politiques d'adaptation face aux changements climatiques’, a-t-il ajouté.
L'Afrique intransigeante
‘Dernièrement, le Premier ministre éthiopien (Meles Zenawi) a été catégorique. Si rien n'est fait, l'Afrique quittera la salle’ lors du sommet de Copenhague (7 au 18 décembre), a-t-il rappelé. ‘L'Afrique devrait être entendue et nous n'entendons pas marchander sur quoi que ce soit’, a-t-il insisté, tout en relevant toutefois que ‘pour des négociations, naturellement, il y a des compromis à faire de part et d'autre’.
Continent le plus pauvre du monde, très peu industrialisé, l'Afrique et ses plus de 800 millions d'habitants représentent moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Et la forêt du bassin du Congo constitue le deuxième ‘poumon’ de la planète avec l'Amazonie. Mais le dérèglement du climat devrait affecter des régions déjà très fragiles, où l'agriculture, qui détient le taux d'irrigation le plus faible au monde, est fortement dépendante des pluies.
L'avancée du désert du Sahara accentuerait également les phénomènes de migration. Ces derniers mois, des inondations en Afrique de l'Ouest, notamment à Ouagadougou où 263 mm d'eau sont tombés en seulement 12 heures le 1er septembre, et une sécheresse historique dans la Corne de l'Afrique ont rappelé la nécessité d'une adaptation rapide du continent.
Equilibre entre pollueurs et payeurs
A Copenhague, ‘il faut qu'il y ait de l'écoute réciproque’, a plaidé Youssouf Ouédraogo, ancien Premier ministre du Burkina et actuellement conseiller spécial du président de la Banque africaine de développement (Bad). ‘Il ne faut pas qu'il y ait de surdité, il faut que l'Afrique ne sente pas que, finalement, bien qu'elle soit la moins pollueuse, ses avis et ses revendications ne sont pas écoutés, cela serait dangereux’, a-t-il averti.
Avec la crise économique, ‘les ressources des pays développés se sont contractées’, a toutefois rappelé le président du conseil d'administration de l'Agence française de développement (Afd), Pierre-André Wilzer. ‘Et on ne peut pas imaginer que du jour au lendemain, l'an prochain, on va pouvoir augmenter de 50 % l'aide au développement mondiale’, a-t-il souligné.
Dans un premier temps, ‘une part importante’ de l'aide publique au développement des bailleurs mondiaux, soit entre 130 et 150 milliards de dollars par an, ‘doit être reconvertie en direction de projets sobres’ en énergie polluante, selon lui.
Selon M. Sawadogo, une dizaine de chefs d'Etat africains, le président de la Commission de l'Ua Jean Ping, l'ex-président français Jacques Chirac et le ministre français de l'Environnement Jean-Louis Borloo doivent participer à la dernière journée des travaux.
(Jeuneafrique.com)
L'Afrique intransigeante
‘Dernièrement, le Premier ministre éthiopien (Meles Zenawi) a été catégorique. Si rien n'est fait, l'Afrique quittera la salle’ lors du sommet de Copenhague (7 au 18 décembre), a-t-il rappelé. ‘L'Afrique devrait être entendue et nous n'entendons pas marchander sur quoi que ce soit’, a-t-il insisté, tout en relevant toutefois que ‘pour des négociations, naturellement, il y a des compromis à faire de part et d'autre’.
Continent le plus pauvre du monde, très peu industrialisé, l'Afrique et ses plus de 800 millions d'habitants représentent moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Et la forêt du bassin du Congo constitue le deuxième ‘poumon’ de la planète avec l'Amazonie. Mais le dérèglement du climat devrait affecter des régions déjà très fragiles, où l'agriculture, qui détient le taux d'irrigation le plus faible au monde, est fortement dépendante des pluies.
L'avancée du désert du Sahara accentuerait également les phénomènes de migration. Ces derniers mois, des inondations en Afrique de l'Ouest, notamment à Ouagadougou où 263 mm d'eau sont tombés en seulement 12 heures le 1er septembre, et une sécheresse historique dans la Corne de l'Afrique ont rappelé la nécessité d'une adaptation rapide du continent.
Equilibre entre pollueurs et payeurs
A Copenhague, ‘il faut qu'il y ait de l'écoute réciproque’, a plaidé Youssouf Ouédraogo, ancien Premier ministre du Burkina et actuellement conseiller spécial du président de la Banque africaine de développement (Bad). ‘Il ne faut pas qu'il y ait de surdité, il faut que l'Afrique ne sente pas que, finalement, bien qu'elle soit la moins pollueuse, ses avis et ses revendications ne sont pas écoutés, cela serait dangereux’, a-t-il averti.
Avec la crise économique, ‘les ressources des pays développés se sont contractées’, a toutefois rappelé le président du conseil d'administration de l'Agence française de développement (Afd), Pierre-André Wilzer. ‘Et on ne peut pas imaginer que du jour au lendemain, l'an prochain, on va pouvoir augmenter de 50 % l'aide au développement mondiale’, a-t-il souligné.
Dans un premier temps, ‘une part importante’ de l'aide publique au développement des bailleurs mondiaux, soit entre 130 et 150 milliards de dollars par an, ‘doit être reconvertie en direction de projets sobres’ en énergie polluante, selon lui.
Selon M. Sawadogo, une dizaine de chefs d'Etat africains, le président de la Commission de l'Ua Jean Ping, l'ex-président français Jacques Chirac et le ministre français de l'Environnement Jean-Louis Borloo doivent participer à la dernière journée des travaux.
(Jeuneafrique.com)