Madani M. Tall, le Directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Zone Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau… quitte notre pays où, ll rayonnait depuis 2004 dans sa sphère de compétence. Il est attendu à Abidjan le 1er juillet prochain où il présidera aux commandes des opérations de la Banque dans l’espace AFC2 qui regroupe désormais outre la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, le Togo, le Bénin et le Niger. Le Mali son pays natal ayant permuté avec le Niger. Celui qui présidait aux opérations en étant le plus gradé des fonctionnaires de la Banque dans le secteur AFC1, comme en informe le Bureau de presse de l’institution à Dakar dans une note envoyée hier aux rédactions, avait été nommé, le 1er septembre 2004. Madani M. Tall remplaçait John MacIntire qui s’en était retourné au siège de l’institution à Washington. Economiste, spécialisé en agriculture, il avait été avant Dakar, chef de la mission de la Banque mondiale au Cameroun.
Le Haut fonctionnaire international n’est pas adepte de la langue de bois diplomatique. Dans le dernier numéro de « Echos de la Banque mondiale », parlant de la situation économique du Sénégal, il s’était voulu circonspect à l’égard des solutions préconisées par les autorités et critique à l’encontre des politiques menées jusqu’ici. « (…) Le Sénégal a eu sa part de manifestations contre la vie chère. Dans tous ces pays, la tentation est toujours forte pour les gouvernements confrontés à une situation difficile, de prendre des dispositions… faciles pour juguler la montée des prix et les difficultés.
Le Sénégal n’échappe pas à la règle et des mesures qui sonnent bien à l’oreille comme « baisse temporaire de la fiscalité », « création de magasins de référence », y sont brandies. Ces mesures... faciles ont, toutefois, leur revers : pour viables qu’elles puissent être, elles ne le sont qu’à très court terme ! (…) » avait-il écrit. Et d’ajouter, « (…) n’omettons pas d’admettre que le Sénégal n’est pas allé au bout des réformes en profondeur qui, menées à bon terme, auraient pu amortir le choc.
Il faut regarder les choses en face et braquer son regard sur l’agriculture, délaissée au profit d’industries sur-protégées, sans pour autant être compétitives et réellement créatrices d’emplois. A force de différer l’application diligente de réformes restructurant ce secteur et notamment la filière arachidière, on débouche sur une situation paradoxale : au Sénégal, les prix des produits alimentaires sont de 24 % supérieurs à la moyenne africaine et sont les plus élevés de la Cedeao (..) »
Une sortie qui, en écho à celle de son « collègue » du Fonds monétaire international (Fmi) Alex Ségura, avait suscité quelques réactions courroucées au sein de certains cercles proches du pouvoir et de leurs affidés prompts à ruer dans les brancards pour plaire au prince ou se faire moucher simplement.
C’est certainement pour prévenir toute fausse interprétation d’un départ que certains sans sourciller assimilent déjà et clament dans leurs salons feutrés à une « expulsion » pour crime de lèse souveraineté, que le service de presse de la Banque à Dakar a tenu à rappeler les procédures en la matière. Pour que nul n’en ignore, il a ainsi indiqué que « Madani M. Tall avait pris fonction le 1er septembre 2004 comme Directeur des Opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau, le Cap-Vert et le Niger (AFCF 1).
Dans la nomenclature de la BM, les Directeurs des opérations (Country Director) sont les plus hauts fonctionnaires que la Banque mondiale peut avoir dans un pays. Ils sont basés dans l’un des pays sous leur mandat et, dans les autres pays, ils sont représentés par les « Country Manager » (Représentant résident) quand le portefeuille est important (ex : Niger) » Deuxièmement, poursuit le Bureau de presse avec un souci didactique évidemment, « le mandant des Directeurs des opérations est de 3 ans et, exceptionnellement, de 4 années comme ce fut le cas pour M. Tall ».
Selon le Bureau de presse, « en général, quand un Directeur des opérations termine son mandat dans un pays, son poste devient ouvert à la compétition. Ainsi, pour le Sénégal, les candidats et les candidates avaient jusqu’au 19 mai 2008 pour déposer leur candidature auprès de la Vice-présidence « Afrique » de la Banque mondiale qui va convoquer un panel pour procéder à une sélection et proposer un/une candidate au gouvernement du Sénégal ». Il précise, « c’est seulement à la suite de l’acception du Sénégal, que la nomination deviendra officielle. Dans ces cas exceptionnels, le poste n’est pas soumis à la compétition.
Ainsi, M. Tall a été nommé d’office Directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Cote d’Ivoire, la Mauritanie, le Niger, le Togo et le Benin (avec résidence à Abidjan) avec prise de fonction le 1er juillet 2008. Ces nominations d’office matérialisées par une « Letter ofassignement » sont, en général, soit la conséquence d’une demande expresse des autorités nationales au Président de la Banque mondiale, soit dans cadre de « la politique de positionnement stratégique » de la BM. Dans le cas de M. Tall, il s’agit de « repositionnement stratégique ». La cause était entendue. Toute autre interprétation n’engage que son auteur. Par ailleurs, comme M. Tall est de nationalité malienne, il ne peut pas représenter la Banque dans son propre pays.
En conséquence, informe le Bureau de presse, « le Mali a été retiré du groupe AFCF 2 pour intégrer AFCF 1 qui comprend donc désormais le Sénégal (résidence du Directeur des opérations), la Gambie (avec bureau de liaison), la Guinée-Bissau (avec bureau de liaison), le Cap-Vert et le Mali (avec bureau de plein exercice dirigé par un Country manager). Pour équilibrer la répartition, le Niger quitte AFCF1 pour rejoindre AFCF 2 et donc aura toujours M. Tall comme Directeur des opérations.. » Madani Tall part donc du Sénégal, simplement parce que sa mission est terminée. Il est appelé ailleurs.
Sud Quotidien
Le Haut fonctionnaire international n’est pas adepte de la langue de bois diplomatique. Dans le dernier numéro de « Echos de la Banque mondiale », parlant de la situation économique du Sénégal, il s’était voulu circonspect à l’égard des solutions préconisées par les autorités et critique à l’encontre des politiques menées jusqu’ici. « (…) Le Sénégal a eu sa part de manifestations contre la vie chère. Dans tous ces pays, la tentation est toujours forte pour les gouvernements confrontés à une situation difficile, de prendre des dispositions… faciles pour juguler la montée des prix et les difficultés.
Le Sénégal n’échappe pas à la règle et des mesures qui sonnent bien à l’oreille comme « baisse temporaire de la fiscalité », « création de magasins de référence », y sont brandies. Ces mesures... faciles ont, toutefois, leur revers : pour viables qu’elles puissent être, elles ne le sont qu’à très court terme ! (…) » avait-il écrit. Et d’ajouter, « (…) n’omettons pas d’admettre que le Sénégal n’est pas allé au bout des réformes en profondeur qui, menées à bon terme, auraient pu amortir le choc.
Il faut regarder les choses en face et braquer son regard sur l’agriculture, délaissée au profit d’industries sur-protégées, sans pour autant être compétitives et réellement créatrices d’emplois. A force de différer l’application diligente de réformes restructurant ce secteur et notamment la filière arachidière, on débouche sur une situation paradoxale : au Sénégal, les prix des produits alimentaires sont de 24 % supérieurs à la moyenne africaine et sont les plus élevés de la Cedeao (..) »
Une sortie qui, en écho à celle de son « collègue » du Fonds monétaire international (Fmi) Alex Ségura, avait suscité quelques réactions courroucées au sein de certains cercles proches du pouvoir et de leurs affidés prompts à ruer dans les brancards pour plaire au prince ou se faire moucher simplement.
C’est certainement pour prévenir toute fausse interprétation d’un départ que certains sans sourciller assimilent déjà et clament dans leurs salons feutrés à une « expulsion » pour crime de lèse souveraineté, que le service de presse de la Banque à Dakar a tenu à rappeler les procédures en la matière. Pour que nul n’en ignore, il a ainsi indiqué que « Madani M. Tall avait pris fonction le 1er septembre 2004 comme Directeur des Opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau, le Cap-Vert et le Niger (AFCF 1).
Dans la nomenclature de la BM, les Directeurs des opérations (Country Director) sont les plus hauts fonctionnaires que la Banque mondiale peut avoir dans un pays. Ils sont basés dans l’un des pays sous leur mandat et, dans les autres pays, ils sont représentés par les « Country Manager » (Représentant résident) quand le portefeuille est important (ex : Niger) » Deuxièmement, poursuit le Bureau de presse avec un souci didactique évidemment, « le mandant des Directeurs des opérations est de 3 ans et, exceptionnellement, de 4 années comme ce fut le cas pour M. Tall ».
Selon le Bureau de presse, « en général, quand un Directeur des opérations termine son mandat dans un pays, son poste devient ouvert à la compétition. Ainsi, pour le Sénégal, les candidats et les candidates avaient jusqu’au 19 mai 2008 pour déposer leur candidature auprès de la Vice-présidence « Afrique » de la Banque mondiale qui va convoquer un panel pour procéder à une sélection et proposer un/une candidate au gouvernement du Sénégal ». Il précise, « c’est seulement à la suite de l’acception du Sénégal, que la nomination deviendra officielle. Dans ces cas exceptionnels, le poste n’est pas soumis à la compétition.
Ainsi, M. Tall a été nommé d’office Directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Cote d’Ivoire, la Mauritanie, le Niger, le Togo et le Benin (avec résidence à Abidjan) avec prise de fonction le 1er juillet 2008. Ces nominations d’office matérialisées par une « Letter ofassignement » sont, en général, soit la conséquence d’une demande expresse des autorités nationales au Président de la Banque mondiale, soit dans cadre de « la politique de positionnement stratégique » de la BM. Dans le cas de M. Tall, il s’agit de « repositionnement stratégique ». La cause était entendue. Toute autre interprétation n’engage que son auteur. Par ailleurs, comme M. Tall est de nationalité malienne, il ne peut pas représenter la Banque dans son propre pays.
En conséquence, informe le Bureau de presse, « le Mali a été retiré du groupe AFCF 2 pour intégrer AFCF 1 qui comprend donc désormais le Sénégal (résidence du Directeur des opérations), la Gambie (avec bureau de liaison), la Guinée-Bissau (avec bureau de liaison), le Cap-Vert et le Mali (avec bureau de plein exercice dirigé par un Country manager). Pour équilibrer la répartition, le Niger quitte AFCF1 pour rejoindre AFCF 2 et donc aura toujours M. Tall comme Directeur des opérations.. » Madani Tall part donc du Sénégal, simplement parce que sa mission est terminée. Il est appelé ailleurs.
Sud Quotidien