Les assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (Bad), qui se sont tenues jeudi et vendredi, ont eu comme point d’orgue le triplement du capital de l’institution. Le Conseil d’administration passe de 18 à 20 membres. Seule fausse note pour les Ivoiriens, la Bad ne revient pas à son siège d’Abidjan en 2011.
Les rideaux sont tombés, hier soir, sur les 45èmes assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (Bad), avec des décisions importantes telles que l’augmentation générale du capital de 33 à 100 milliards de dollars, le passage du Conseil d’administration de 18 à 20 membres. Ces rencontres étaient très attendues par les Ivoiriens qui espéraient l’annonce d’un retour imminent des services de la banque au siège d’Abidjan, mais ils devront patienter encore (lire par ailleurs). Abidjan aura le mérite, quand même, de voir le capital de l’institution passer du simple au triple. « Vous nous avez donné une puissance de feu nous permettant d’accroître nos prêts », a déclaré le président de la Bad, Donald Kaberuka, à l’endroit du Conseil des gouverneurs en guise de remerciements, lors de la cérémonie de clôture, au Palais des congrès de l’hôtel Ivoire. L’augmentation générale du capital donnera les moyens à la Bad de « réaliser ses missions historiques », a affirmé Paul Antoine Bouhoun Bouabré, président sortant du Conseil des gouverneurs et ministre ivoirien du Plan et du Développement. « Cette décision engage tous les partenaires et pays africains. Nous sommes face à nos responsabilités », a ajouté M. Bouhoun Bouabré.
Autre décision importante prise à Abidjan, c’est le Conseil d’administration de la Bad qui passe de 18 à 20 membres. L’un des sièges revient à l’Afrique du Sud et l’autre au groupe des pays membres non régionaux. Une décision « difficile », a reconnu Donald Kaberuka qui dit comprendre les inquiétudes soulevées. Cependant, a-t-il ajouté, c’est une demande légitime, la décision a été prise dans un « bon consensus ». M. Bouhoun Bouabré d’abonder dans le même sens : « nous l’avons prise en toute responsabilité. Il fallait que l’Afrique du Sud, qui porte nos voix dans les fora internationaux, ait une place visible dans le Conseil d’administration », a-t-il dit.
Dr Kaberuka a été vivement félicité par M. Bouhoun Bouabré pour sa réélection, avant-hier, à la présidence de la Bad. Seul candidat à sa succession, le Rwandais a rempilé pour un second mandat de cinq ans à l’issue d’un vote par acclamation. Il a été parrainé par 35 pays, le jour de l’élection, une dizaine de pays a proposé un vote par acclamation. Dr Kaberuka a promis de placer son second mandat sous le signe de la « consolidation » des choix stratégiques » opérés en 2005. « Tous les gouverneurs estiment que ces choix sont valables, on va les consolider et tenir compte de l’environnement de crise internationale qui change », a-t-il dit. Le président de la Bad a rappelé le potentiel énorme de l’Afrique, la nécessité d’accélérer l’intégration économique du continent, la création d’un marché interne. Car, dit-il, « la crise nous a appris beaucoup de choses. Il faut analyser ce que la crise signifie pour l’Afrique de demain », a-t-il poursuivi. Il est nécessaire de consolider la situation économique de l’Afrique, a-t-il poursuivi, mais en tenant compte des changements climatiques. Il a annoncé que le Bassin du Congo, deuxième poumon de la planète, bénéficiera d’un fonds de 100 millions de dollars grâce au Royaume-Uni et la Norvège. « La question des forêts africaines recevra la priorité. Nous ferons tout avant Cancun pour nous assurer que le Bassin du Congo bénéficie de l’appui qu’il mérite », a promis Donald Kaberuka. La cérémonie de clôture a démarré par l’adoption par acclamation du rapport officiel par les gouverneurs. Des motions de remerciements ont été lues à la tribune du Palais des Congrès de l’hôtel Ivoire qui a accueilli un nombre record de participants évalués à 2000.
PRESIDENT DONALD KABERUKA : « Le retour à Abidjan n’est pas lié aux élections en Côte d’Ivoire »
Les Ivoiriens devront encore patienter pour voir les services de la Banque africaine de développer revenir au siège d’Abidjan. Cette décision du Conseil des gouverneurs n’est pas liée aux élections prévues dans le pays, a assuré le président de la Bad.
Le président de la Bad a précisé hier que le retour de l’institution à son siège d’Abidjan n’est pas conditionné à la tenue d’élections en Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens espéraient une réponse claire sur ce point, mais surtout un retour imminent de la Bad dans leur capitale. Ce ne sera pas en 2011, ils devront patienter encore. Le Conseil des gouverneurs en a décidé ainsi. « Cette décision des gouverneurs n’est pas liée aux élections en Côte d’Ivoire, elle est liée à l’évaluation de la situation sécuritaire et à la facilité d’un retour de la banque » à Abidjan, a déclaré Donald Kaberuka au cours d’un point de presse à l’issue de la cérémonie de clôture des assemblées annuelles des 27 et 28 mai.
La délocalisation partielle des services de la banque à Tunis, en février 2003, s’explique par la crise politico-militaire qui avait secoué la Côte d’Ivoire ces dernières années. Depuis lors, il y a une amélioration de la situation, mais la Bad refuse de faire courir des risques à son personnel. Les autorités ivoiriennes, le président Laurent Gbagbo en chef, ont demandé sans cesse, au cours de ces assemblées annuelles, le retour de l’institution dans leur capitale. Lors de la cérémonie d’ouverture tenue avant-hier, M. Gbagbo et son ministre du Plan et du Développement, Paul Antoine Bouhoun Bouabré, ont tenté de rassurer tout le monde sur la situation sécuritaire dans le pays. Mais la réponse du Dr Kaberuka, hier, reflétant aussi la position du Conseil des gouverneurs sur la question, est restée la même. Interrogé sur le calendrier de ce retour au cours du point de presse, le président de la Bad a tenu à préciser : « mon travail, c’est évaluer la situation, faire un rapport aux gouverneurs qui décident ». « Chaque six mois, on évalue la situation dans le pays.
Cependant, Dr Kaberuka reconnaît que « la Côte d’Ivoire a fait des progrès énormes » pour sortir de la crise. « Les assemblées annuelles tenues à Abidjan sont un signe d’encouragement et un signe encourageant », a-t-il poursuivi. Son espoir est que les rencontres de la Bad à Abidjan signeront le glas de la crise et un retour de la banque dans son bel immeuble situé à quelques encablures de la lagune Ebrié.
Rendez-vous à Lisbonne, en juin 2011
Les prochaines assemblées annuelles de la Banque africaine de développement et du Fonds africain de développement se tiendront à Lisbonne (Portugal), en juin 2011. Le nouveau bureau du Conseil des gouverneurs est dirigé désormais par le Portugal qui en assure la présidence. La Guinée-Equatoriale occupe le fauteuil de premier vice-président et le Kenya le siège du second vice-président.
Au cours de la cérémonie de clôture des assemblées annuelles d’Abidjan, hier, l’Ivoirien Paul Antoine Bouhoun Bouabré, président sortant du Conseil des gouverneurs et ministre du Plan et du Développement, a passé le flambeau au Portugais Teixeira Dos Santos. Le gouverneur du Portugal en a profité pour déclarer que son pays place beaucoup d’espoir en la Bad et « porte l’Afrique dans son cœur ». Les assemblées annuelles à Lisbonne accorderont beaucoup d’importance au développement, a-t-il promis. Le Portugal, a-t-il poursuivi, a multiplié par 20 les ressources financières qu’il met à la disposition de l’Afrique. Après avoir déclaré sa disponibilité à travailler aux côtés du président de la Bad, M. Dos Santos a invité le public à suivre une projection sur la beauté de son pays.
De l’un de nos envoyés spéciaux, Malick CISS
Le Soleil
Les rideaux sont tombés, hier soir, sur les 45èmes assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (Bad), avec des décisions importantes telles que l’augmentation générale du capital de 33 à 100 milliards de dollars, le passage du Conseil d’administration de 18 à 20 membres. Ces rencontres étaient très attendues par les Ivoiriens qui espéraient l’annonce d’un retour imminent des services de la banque au siège d’Abidjan, mais ils devront patienter encore (lire par ailleurs). Abidjan aura le mérite, quand même, de voir le capital de l’institution passer du simple au triple. « Vous nous avez donné une puissance de feu nous permettant d’accroître nos prêts », a déclaré le président de la Bad, Donald Kaberuka, à l’endroit du Conseil des gouverneurs en guise de remerciements, lors de la cérémonie de clôture, au Palais des congrès de l’hôtel Ivoire. L’augmentation générale du capital donnera les moyens à la Bad de « réaliser ses missions historiques », a affirmé Paul Antoine Bouhoun Bouabré, président sortant du Conseil des gouverneurs et ministre ivoirien du Plan et du Développement. « Cette décision engage tous les partenaires et pays africains. Nous sommes face à nos responsabilités », a ajouté M. Bouhoun Bouabré.
Autre décision importante prise à Abidjan, c’est le Conseil d’administration de la Bad qui passe de 18 à 20 membres. L’un des sièges revient à l’Afrique du Sud et l’autre au groupe des pays membres non régionaux. Une décision « difficile », a reconnu Donald Kaberuka qui dit comprendre les inquiétudes soulevées. Cependant, a-t-il ajouté, c’est une demande légitime, la décision a été prise dans un « bon consensus ». M. Bouhoun Bouabré d’abonder dans le même sens : « nous l’avons prise en toute responsabilité. Il fallait que l’Afrique du Sud, qui porte nos voix dans les fora internationaux, ait une place visible dans le Conseil d’administration », a-t-il dit.
Dr Kaberuka a été vivement félicité par M. Bouhoun Bouabré pour sa réélection, avant-hier, à la présidence de la Bad. Seul candidat à sa succession, le Rwandais a rempilé pour un second mandat de cinq ans à l’issue d’un vote par acclamation. Il a été parrainé par 35 pays, le jour de l’élection, une dizaine de pays a proposé un vote par acclamation. Dr Kaberuka a promis de placer son second mandat sous le signe de la « consolidation » des choix stratégiques » opérés en 2005. « Tous les gouverneurs estiment que ces choix sont valables, on va les consolider et tenir compte de l’environnement de crise internationale qui change », a-t-il dit. Le président de la Bad a rappelé le potentiel énorme de l’Afrique, la nécessité d’accélérer l’intégration économique du continent, la création d’un marché interne. Car, dit-il, « la crise nous a appris beaucoup de choses. Il faut analyser ce que la crise signifie pour l’Afrique de demain », a-t-il poursuivi. Il est nécessaire de consolider la situation économique de l’Afrique, a-t-il poursuivi, mais en tenant compte des changements climatiques. Il a annoncé que le Bassin du Congo, deuxième poumon de la planète, bénéficiera d’un fonds de 100 millions de dollars grâce au Royaume-Uni et la Norvège. « La question des forêts africaines recevra la priorité. Nous ferons tout avant Cancun pour nous assurer que le Bassin du Congo bénéficie de l’appui qu’il mérite », a promis Donald Kaberuka. La cérémonie de clôture a démarré par l’adoption par acclamation du rapport officiel par les gouverneurs. Des motions de remerciements ont été lues à la tribune du Palais des Congrès de l’hôtel Ivoire qui a accueilli un nombre record de participants évalués à 2000.
PRESIDENT DONALD KABERUKA : « Le retour à Abidjan n’est pas lié aux élections en Côte d’Ivoire »
Les Ivoiriens devront encore patienter pour voir les services de la Banque africaine de développer revenir au siège d’Abidjan. Cette décision du Conseil des gouverneurs n’est pas liée aux élections prévues dans le pays, a assuré le président de la Bad.
Le président de la Bad a précisé hier que le retour de l’institution à son siège d’Abidjan n’est pas conditionné à la tenue d’élections en Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens espéraient une réponse claire sur ce point, mais surtout un retour imminent de la Bad dans leur capitale. Ce ne sera pas en 2011, ils devront patienter encore. Le Conseil des gouverneurs en a décidé ainsi. « Cette décision des gouverneurs n’est pas liée aux élections en Côte d’Ivoire, elle est liée à l’évaluation de la situation sécuritaire et à la facilité d’un retour de la banque » à Abidjan, a déclaré Donald Kaberuka au cours d’un point de presse à l’issue de la cérémonie de clôture des assemblées annuelles des 27 et 28 mai.
La délocalisation partielle des services de la banque à Tunis, en février 2003, s’explique par la crise politico-militaire qui avait secoué la Côte d’Ivoire ces dernières années. Depuis lors, il y a une amélioration de la situation, mais la Bad refuse de faire courir des risques à son personnel. Les autorités ivoiriennes, le président Laurent Gbagbo en chef, ont demandé sans cesse, au cours de ces assemblées annuelles, le retour de l’institution dans leur capitale. Lors de la cérémonie d’ouverture tenue avant-hier, M. Gbagbo et son ministre du Plan et du Développement, Paul Antoine Bouhoun Bouabré, ont tenté de rassurer tout le monde sur la situation sécuritaire dans le pays. Mais la réponse du Dr Kaberuka, hier, reflétant aussi la position du Conseil des gouverneurs sur la question, est restée la même. Interrogé sur le calendrier de ce retour au cours du point de presse, le président de la Bad a tenu à préciser : « mon travail, c’est évaluer la situation, faire un rapport aux gouverneurs qui décident ». « Chaque six mois, on évalue la situation dans le pays.
Cependant, Dr Kaberuka reconnaît que « la Côte d’Ivoire a fait des progrès énormes » pour sortir de la crise. « Les assemblées annuelles tenues à Abidjan sont un signe d’encouragement et un signe encourageant », a-t-il poursuivi. Son espoir est que les rencontres de la Bad à Abidjan signeront le glas de la crise et un retour de la banque dans son bel immeuble situé à quelques encablures de la lagune Ebrié.
Rendez-vous à Lisbonne, en juin 2011
Les prochaines assemblées annuelles de la Banque africaine de développement et du Fonds africain de développement se tiendront à Lisbonne (Portugal), en juin 2011. Le nouveau bureau du Conseil des gouverneurs est dirigé désormais par le Portugal qui en assure la présidence. La Guinée-Equatoriale occupe le fauteuil de premier vice-président et le Kenya le siège du second vice-président.
Au cours de la cérémonie de clôture des assemblées annuelles d’Abidjan, hier, l’Ivoirien Paul Antoine Bouhoun Bouabré, président sortant du Conseil des gouverneurs et ministre du Plan et du Développement, a passé le flambeau au Portugais Teixeira Dos Santos. Le gouverneur du Portugal en a profité pour déclarer que son pays place beaucoup d’espoir en la Bad et « porte l’Afrique dans son cœur ». Les assemblées annuelles à Lisbonne accorderont beaucoup d’importance au développement, a-t-il promis. Le Portugal, a-t-il poursuivi, a multiplié par 20 les ressources financières qu’il met à la disposition de l’Afrique. Après avoir déclaré sa disponibilité à travailler aux côtés du président de la Bad, M. Dos Santos a invité le public à suivre une projection sur la beauté de son pays.
De l’un de nos envoyés spéciaux, Malick CISS
Le Soleil