Fête de la moisson à Ross Béthio : Relever le défi de l’autosuffisance en riz d’ici 2015



La fête de la moisson a été célébrée dans la communauté rurale de Ross Béthio. Cette première édition a réuni toutes les organisations de producteurs membres de la plateforme du Pinord et aussi des paysans de la Vallée qui se sont engagés à relever le défi de l’autosuffisance en riz avant 2015. Cette fête qui sera institutionnalisée et inscrite dans l’agenda des organisations de producteurs de la Vallée, a été aussi l’occasion de célébrer les meilleures micros entreprises rurales qui se sont bien illustrées au cours de la campagne rizicole précédente.

Tous les acteurs engagés dans le secteur du riz, cette denrée si chère aux Sénégalais, se sont retrouvés à Ross Béthio, pour célébrer la première édition de la fête de la moisson. Initiée par le Pinord qui a pris l’option de s’engager dans une dynamique de production à grande échelle d’un riz de qualité, cette manifestation dédiée aux producteurs du Sénégal et aussi de la Vallée, a permis de mettre le focus sur la production du riz de la Vallée du fleuve Sénégal qui commence à connaître un développement exponentiel, au moment où le Sénégal s’engage à atteindre une autosuffisance en riz à l’horizon 2015. Un défi que les producteurs se sont engagés à relever avant même cette échéance. Et cela avec l’aide du Pinord, qui depuis son implantation dans la localité, n’a cessé d’œuvrer pour sécuriser et consolider la filière riz local, en sauvegardant les capacités de production des exploitations rizicoles du nord, qui constituent le pivot de la filière riz du pays.

D’ailleurs, la présidente du comité d’orientation n’a pas manqué de revenir sur la mission du Pinord qui se traduit par une volonté de sécuriser et de consolider la filière riz local, mais aussi de sauvegarder les capacités de production des exploitations rizicoles du nord qui constituent le pivot de la filière riz du pays et d’assurer la promotion du riz local, en appuyant les organisations de producteurs affiliées. Sur ce volet, il s’appuie sur des micros entreprises rurales qui durant cette campagne écoulée, ont mis sur le marché, plus de 1000 tonnes de riz blanc.

Sény Ndaw, représentant le directeur de l’aménagement et du développement rural de la SAED, n’a pas manqué de souligner toutes les potentialités dont dispose la Vallée du fleuve. Des potentialités qui ont pour nom : terres avec près de 240.000 hectares disponibles, plus de 800.000 hommes et femmes producteurs, un climat qui permet trois campagnes dans l’année avec la possibilité de faire deux campagnes pour le riz depuis l’édification des deux barrages. Pour le Directeur de l’aménagement et du développement rural, « il suffit d’y croire pour valoriser l’ensemble de ce potentiel » et d’ajouter que « c’est ce qu’a compris le gouvernement qui depuis 2005, a donné des directives pour augmenter la production du riz afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire à l’horizon 2015. » Selon lui, il est possible de booster la production et d’arriver à des productions record, car la technicité est là et le matériel végétal également. « Il suffit de s’y mettre et de travailler la qualité pour arriver à envahir le Sénégal en riz et de diminuer les importations qui varient entre 600 à 700 mille tonnes et qui coûtent extrêmement cher puisque représentant une somme de devise importante de l’ordre de 120 à 130 milliards de francs CFA ». Sény Ndaw estime qu’avec toutes ces potentialités et aussi avec la volonté de l’Etat et des producteurs au niveau de la Vallée du Fleuve, le Sénégal doit être en mesure de produire du riz, mieux, de s’assurer une autosuffisance en riz et de ne plus importer autant de tonnes qui ne font que creuser l’économie du pays.

Toutefois, les organisations de producteurs qui comptent faire de la Vallée le grenier du Sénégal, sont confrontées à nombre de contraintes qui freinent le développement de la riziculture aussi bien au niveau de la production qu’au niveau de la transformation et de la commercialisation. Et parmi ces fléaux qui pourraient bien contrecarrer ce souhait d’atteindre l’autosuffisance en riz, figurent en bonne place le péril aviaire, la non valorisation du potentiel agricole constituée de plus de 2.000 hectares, le retard de la mise en place des intrants et de leur insuffisance, l’insuffisance de financement adapté aux micros entreprises rurales, un circuit de commercialisation envahi par des intermédiaires, le coût élevé des aménagements et les semences certifiées dont le coût est très élevé.

Ces producteurs qui comptent assurer la sécurité alimentaire des populations par la promotion de la place du riz local dans le système alimentaire national, n’ont pas manqué de magnifier les efforts consenti par l’Etat qui a fortement subventionné l’engrais et a mis à la disposition des agriculteurs des motopompes à des prix très accessibles. Cette fête a été l’occasion de célébrer les meilleures micros entreprises rurales qui, au cours de la campagne rizicole précédente, ont réalisé le meilleur rendement à l’hectare, honoré le premier et dans les délais, leur engagement de remboursement de crédit vis-à-vis des instituts de micro finance, mais aussi, ceux qui ont produit et mis sur le marché un riz répondant aux critères évoqués dans la charte de qualité.

Le Soleil

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