Gestion des collectivités locales : Dysfonctionnement dans la publication des comptes administratifs

MBOUR : Avec l’appui du projet de Renforcement des capacités de responsabilité financière et de transparence (Precaref), la Cour des Comptes a organisé, à Saly Portudal, des journées de réflexion sur la problématique de la reddition des comptes des collectivités locales. Il a été constaté un dysfonctionnement dans la publication des comptes administratifs.

Les maires et présidents de Conseils Ruraux sont prompts à s’engager pour faire voter leur budget, mais se désengagent lorsqu’il s’agit de rendre compte du bilan de l’exercice antérieur. Pourtant, ils sont assujettis au contrôle de la régularité et de la sincérité des recettes et des dépenses décrites dans leurs comptabilités et du bon emploi des crédits, fonds et valeurs. Pourquoi tardent-ils à élaborer des comptes administratifs dans les délais requis ? C’est la grande question à laquelle la rencontre de la Cour des Comptes va tenter d’apporter une réponse.

D’ores et déjà, tout le monde convient que cette exigence légale, contribue à la transparence dans la gestion de la collectivité locale. C’est pourquoi, a dit Alé Lô de l’Uael, « la bonne gouvernance commande la production de comptes administratifs ». C’est un moyen, selon lui, à l’instar des budgets et autres comptes, de mettre à la disposition du public et des populations, des informations sur la gestion de la cité, par les collectivités locales. Si cela n’est pas fait de manière correcte et à temps, c’est lié à un déficit de communication entre ordonnateurs et comptables à un déficit de personnel qualifié au niveau des collectivités locales, notamment dans les communautés rurales. De l’avis de Alé Lô, l’exécution dans les normes de reddition des comptes, nécessite la mise en place de la « Fonction Publique locale », le renforcement des moyens des services déconcentrés du Trésor, une meilleure collaboration entre ordonnateurs et comptables, une saisine du ministère de l’Economie et des Finances. Si le compte administratif n’est pas fait, « des sanctions pourraient aller jusqu’à l’interdiction de ses enfants d’hériter des biens immobiliers laissés par leur père », a averti Abdou Bame Guèye, Président de la Cour des Comptes. Selon lui, les 441 collectivités locales exécutent chaque année un budget, mais a-t-il constaté, il y a des dysfonctionnements dans la production des comptes administratifs ou de gestion. Le séminaire devra apporter des solutions à ce manquement parce que la Cour des Comptes a expliqué son Président, ne veut pas dans un premier temps, s’inscrire dans une dynamique de sanction, mais plutôt, à la recherche de solution sur la réglementation qui n’est pas applicable, des problèmes de ressources humaines matérielles ou financières, pour que désormais pour 2008, que les retards soient résorbés.

Pour sa part, Mor Fall du Precaref, parlant des objectifs de son projet, a déclaré qu’il vise à favoriser une intégration des principes de bonne gouvernance dans la gestion des ressources financières de l’Etat. De manière plus spécifié, le Projet vise à accroître les capacités institutionnelles et humaines de la Cour des Comptes afin de permettre à cette institution d’assurer un contrôle exhaustif et efficace des finances publiques.
Le Soleil