Gestion intégrée des ressources en eau : La non implication des politiques souvent décriée



La famille Ouest africaine de l’eau déplore la non implication des autorités politiques dans les programmes de gestion intégrée des ressources en eau (Gire). En d’autres termes, la Gire est loin de constituer une priorité dans la répartition des financements. ‘Les gouvernants veulent quelque chose de plus visible, de plus direct, de plus attractif pour l’électorat comme les infrastructures qu’on inaugure’, relève Madiodio Niasse. S’exprimant lors de l’atelier de définition de la stratégie 2009-2013 du Réseau ouest africain du Partenariat mondial de l’eau ouvert à Dakar vendredi dernier, M Niasse dira que la gestion intégrée des ressources en eau, c’est la gouvernance de l’eau. Elle vise, selon lui, à améliorer la façon dont on gère la ressource. En le faisant, dit-il, on note des impacts directs, mais pas toujours visibles sur l’économie, sur l’équité, sur le social, etc. ‘Les ressources en eau ne sont pas tellement des actions tangibles, visibles. Et le politique est plus porté vers l’infrastructure que vers la gouvernance’, indique le président du Réseau ouest africain du partenariat mondial de l’eau. Au niveau du Partenariat mondial et régional de l’eau, il y a lieu d’affiner les arguments qui mettent en relation la gouvernance et le développement. Il s’agit, souligne Madiodio Niasse, de démontrer la relation qui existe entre la meilleure gouvernance de l’eau, la gestion intégrée, l’atteinte des objectifs du Millénaire, l’adaptation des changements climatiques, etc.

La gestion des ressources en eau constitue une problématique majeure pour les pays, notamment pour ceux qui sont en voie de développement où l’eau représente un enjeu vital. La rencontre de Dakar est une occasion permettant d’identifier toutes les opportunités, mais également de saisir par anticipation les enjeux et défis liés à une gestion durable des ressources en eau tout en ayant à l’esprit l’importance stratégique du renforcement des relations partenariales avec le Partenariat mondial de l’eau. Selon Adama Sall, ministre de l’Hydraulique rurale et du Réseau hydrographique national qui présidait la cérémonie d’ouverture, c’est une rencontre d’évaluation et d’analyse des actes concrets posés à divers niveaux du réseau du partenariat mondial de l’eau dans le cadre de la promotion de la gestion intégrée des ressources en eau.

Pour sa part, le Sénégal a pu élaborer entre 2004 et 2007, un plan d’actions de gestion intégrée des ressources en eau (Pagire). Selon Oumar Diallo président du partenariat national de l’eau au Sénégal, ce projet a bénéficié d’un appui canadien visant à mettre en place un site Web. A cela s’ajoute un appui de l’Etat, loin de cerner les ambitions de ce Pagire. Ce qui pose ainsi la problématique du financement des programmes de gestion intégrée des ressources en eau.

Selon Axel Julié, conseiller du Secrétaire exécutif du partenariat mondial de l’eau, des financements sont affectés au secteur de l’eau, notamment au continent africain. Seulement, poursuit-il, il est nécessaire de développer une stratégie adaptée aux réalités de chaque pays. Axel Julié estime que la mobilisation des ressources financières est un processus qui prend du temps. Aussi, relève-t-il, elle doit compter sur un appui au plus haut niveau politique, mais aussi de l’ensemble des acteurs du secteur de l’eau, notamment les agriculteurs, les usagers hydro-agricoles, hydro-électriques, domestiques, etc.

Wal Fadjri

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