En présidant hier, à Dakar, en compagnie de son homologue malien Amadou Toumani Touré, la cérémonie d’ouverture de la 4è conférence africaine sur le développement de la petite enfance, Me Abdoulaye Wade a appelé les pays africains à faire de ce sous-secteur une « priorité » et à « passer à l’action ».
La conviction de Me Wade est toute faite : il faut investir sur la petite enfance en ayant une approche « intégrée et holistique » pour garantir l’accès et le maintien mais surtout rendre nos systèmes éducatifs efficaces et efficients. « C’est le moyen le plus sûr pour l’atteinte de l’Education pour tous (Ept) et de lutter contre la pauvreté », parce que, a-t-il poursuivi, la petite enfance développe « l’intelligence et la sensibilité chez l’enfant, le prépare à une fonction de citoyen, d’acteur de développement ». Et le chef de l’Etat de soutenir : « miser sur la petite enfance, c’est miser sur l’avenir et l’avenir n’est pas un endroit où l’on va mais que l’on construit ».
Le président de la République a indiqué que cette idée sous-tend la création de la Case des Tout-petits (Ctp) qui « maintient l’enfant dans sa culture et ses traditions, tout en l’ouvrant au monde moderne ». Un modèle de prise en charge de la petite enfance que le ministre d’Etat, ministre de la Famille et de la Petite enfance, Ndèye Khady Diop, a qualifié de « projet emblématique, symbole d’une vision innovante ». La Ctp, a expliqué le ministre d’Etat, repose sur 4 principes que sont « la primauté de l’homme sur toutes les ressources, la priorité à l’éducation pour construire un monde de paix et de solidarité, la prise en charge précoce des Tout-petits et l’implication des familles et des communautés ; bref, une prise en charge intégrée. »
Situation morose
Le président de la République a invité les Africains à passer « à l’action » parce que la situation de la petite enfance est « aujourd’hui très morose sur le continent ». En effet, a affirmé le secrétaire exécutif de l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (Adea), Ahlin Bill-Cataria, « plus de la moitié des 130 millions d’enfants de 0 à 6 ans en Afrique vivent dans la pauvreté et ne bénéficient pas de programmes de santé ni d’éducation ». Ils sont « 24 % d’enfants à souffrir de malnutrition et 63 % d’entre eux vivent dans la pauvreté », a ajouté le directeur régional de l’Unicef, Gianfranco Rotigliano.
En outre, en moyenne, « 59 % des enfants qui terminent l’école primaire ne maîtrisent pas les connaissances de base en lecture, écriture et calcul. Les taux d’abandon et de redoublement sont très élevés au cours des trois premières années de scolarisation », a dit M. Cataria, expliquant le phénomène par le fait que la majorité des élèves qui commencent l’école à 6 ou 7 ans, sont brusquement confrontés à un apprentissage dans une langue étrangère qu’ils découvrent pour la première fois, souvent avec des enseignants qui ne comprennent pas la langue maternelle de ces enfants.
Pourtant l’investissement sur l’enfant n’est pas nul. Citant un rapport de la Banque mondiale, Gianfranco de l’Unicef a noté qu’« investir 1 dollar sur un enfant entraîne un retour d’investissement variant de 3 à 17 dollars par an », demandant que l’accent soit mis sur « l’éducation parentale, du jeune enfant africain et la protection sociale des familles vulnérables ».
Une situation que la directrice du Breda, Ann Thérèse Ndong-Jatta a qualifié de « malheureuse ». Dans son discours inaugural reposant sur des « réflexions profondes et des suggestions », pour reprendre les mots de Me Wade, Mme Jatta a invité à une reformulation des politiques, un changement de paradigme en investissant de manière intégrée sur la petite enfance.
Et Me Wade de demander aux Africains d’affiner les programmes, élargir les investissements, accorder une attention particulière aux enfants vulnérables notamment ceux des zones rurales et victimes du Vih. Car, selon les rapports nationaux de certains pays qui connaissent un taux de prévalence Vih/Sida très élevé, a indiqué Bill-Cataria, « les enfants orphelins représentent actuellement 33 % des apprenants du primaire et tendent vers 50 % à la fin du cycle secondaire ».
Donnant les preuves de son engagement en faveur des tout-petits, Me Wade a évoqué le chèque de son Prix Houphouët-Boigny entièrement offert à la Ctp, il en est de même de sa décision de lui consacrer 35 % des revenus du Monument de la Renaissance africaine mais aussi le revenu de toute reproduction (en miniature ou grande) de ce monument.
Quant au chef de l’Etat du Mali, Amadou Toumani Touré, à travers des récits anecdotiques, il a exprimé sa « profonde affection » pour les Tout-petits. La conférence a enregistré la participation des Premières dames du Cap-Vert, du Sénégal et de Zanzibar.
D.MANE
Le Soleil
La conviction de Me Wade est toute faite : il faut investir sur la petite enfance en ayant une approche « intégrée et holistique » pour garantir l’accès et le maintien mais surtout rendre nos systèmes éducatifs efficaces et efficients. « C’est le moyen le plus sûr pour l’atteinte de l’Education pour tous (Ept) et de lutter contre la pauvreté », parce que, a-t-il poursuivi, la petite enfance développe « l’intelligence et la sensibilité chez l’enfant, le prépare à une fonction de citoyen, d’acteur de développement ». Et le chef de l’Etat de soutenir : « miser sur la petite enfance, c’est miser sur l’avenir et l’avenir n’est pas un endroit où l’on va mais que l’on construit ».
Le président de la République a indiqué que cette idée sous-tend la création de la Case des Tout-petits (Ctp) qui « maintient l’enfant dans sa culture et ses traditions, tout en l’ouvrant au monde moderne ». Un modèle de prise en charge de la petite enfance que le ministre d’Etat, ministre de la Famille et de la Petite enfance, Ndèye Khady Diop, a qualifié de « projet emblématique, symbole d’une vision innovante ». La Ctp, a expliqué le ministre d’Etat, repose sur 4 principes que sont « la primauté de l’homme sur toutes les ressources, la priorité à l’éducation pour construire un monde de paix et de solidarité, la prise en charge précoce des Tout-petits et l’implication des familles et des communautés ; bref, une prise en charge intégrée. »
Situation morose
Le président de la République a invité les Africains à passer « à l’action » parce que la situation de la petite enfance est « aujourd’hui très morose sur le continent ». En effet, a affirmé le secrétaire exécutif de l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (Adea), Ahlin Bill-Cataria, « plus de la moitié des 130 millions d’enfants de 0 à 6 ans en Afrique vivent dans la pauvreté et ne bénéficient pas de programmes de santé ni d’éducation ». Ils sont « 24 % d’enfants à souffrir de malnutrition et 63 % d’entre eux vivent dans la pauvreté », a ajouté le directeur régional de l’Unicef, Gianfranco Rotigliano.
En outre, en moyenne, « 59 % des enfants qui terminent l’école primaire ne maîtrisent pas les connaissances de base en lecture, écriture et calcul. Les taux d’abandon et de redoublement sont très élevés au cours des trois premières années de scolarisation », a dit M. Cataria, expliquant le phénomène par le fait que la majorité des élèves qui commencent l’école à 6 ou 7 ans, sont brusquement confrontés à un apprentissage dans une langue étrangère qu’ils découvrent pour la première fois, souvent avec des enseignants qui ne comprennent pas la langue maternelle de ces enfants.
Pourtant l’investissement sur l’enfant n’est pas nul. Citant un rapport de la Banque mondiale, Gianfranco de l’Unicef a noté qu’« investir 1 dollar sur un enfant entraîne un retour d’investissement variant de 3 à 17 dollars par an », demandant que l’accent soit mis sur « l’éducation parentale, du jeune enfant africain et la protection sociale des familles vulnérables ».
Une situation que la directrice du Breda, Ann Thérèse Ndong-Jatta a qualifié de « malheureuse ». Dans son discours inaugural reposant sur des « réflexions profondes et des suggestions », pour reprendre les mots de Me Wade, Mme Jatta a invité à une reformulation des politiques, un changement de paradigme en investissant de manière intégrée sur la petite enfance.
Et Me Wade de demander aux Africains d’affiner les programmes, élargir les investissements, accorder une attention particulière aux enfants vulnérables notamment ceux des zones rurales et victimes du Vih. Car, selon les rapports nationaux de certains pays qui connaissent un taux de prévalence Vih/Sida très élevé, a indiqué Bill-Cataria, « les enfants orphelins représentent actuellement 33 % des apprenants du primaire et tendent vers 50 % à la fin du cycle secondaire ».
Donnant les preuves de son engagement en faveur des tout-petits, Me Wade a évoqué le chèque de son Prix Houphouët-Boigny entièrement offert à la Ctp, il en est de même de sa décision de lui consacrer 35 % des revenus du Monument de la Renaissance africaine mais aussi le revenu de toute reproduction (en miniature ou grande) de ce monument.
Quant au chef de l’Etat du Mali, Amadou Toumani Touré, à travers des récits anecdotiques, il a exprimé sa « profonde affection » pour les Tout-petits. La conférence a enregistré la participation des Premières dames du Cap-Vert, du Sénégal et de Zanzibar.
D.MANE
Le Soleil