L’Ue et le Pam au secours des nécessiteux de la banlieue : 7,1 milliards de francs Cfa pour 400 mille personnes



L’Union européenne, par l’intermédiaire du Programme alimentaire mondial, a mis 7,1 milliards de francs Cfa à la disposition des 400 mille nécessiteux de la banlieue. Cet argent, qui sera donné sous forme de bons de nourriture, permettra aux bénéficiaires de faire face à la hausse des denrées alimentaires, née de la crise financière mondiale.

L’Union européenne (Ue) et le Programme alimentaire mondiale (Pam) ont lancé, hier, le programme ‘Facilité alimentaire de l’Ue’. Avec ce programme, l’Ue met à la disposition du Sénégal, par l’intermédiaire du Pam, la somme de 10,9 millions d’euros, soit 7,1 milliards de francs Cfa pour assurer la sécurité alimentaire de quelque 400 mille nécessiteux, principalement de la banlieue de Pikine. ‘Le Sénégal dépend fortement des importations pour satisfaire les besoins alimentaires de sa population qui a été durement touchée par la hausse des prix des denrées alimentaires de 2008. C’est la raison pour laquelle 10,9 millions d’euros, soit 7,1 milliards de francs Cfa, ont été attribués au Sénégal dans le cadre de la facilité alimentaire’, a déclaré Gilles Hervio, le représentant de l’Ue au Sénégal, qui ajoute qu’en dehors de cette somme, 2,4 milliards de francs Cfa, soit 3,6 millions d’euros, seront affectés à un ou plusieurs projets sélectionnés. Au total, 9,5 milliards de francs, soit 14,5 millions d’euros, ont été mis à la disposition du Sénégal par l’Ue.

Gilles Hervio a justifié cette aide par la volonté de l’Ue d’atténuer les effets de la hausse des denrées alimentaires sur les ménages et de venir en aide aux petits agriculteurs et booster ainsi leur production. En effet, le représentant de l’Ue a expliqué que les populations du Sénégal subissent les conséquences néfastes de la crise financière mondiale. Celle-ci s’est traduite, à l’en croire, par des hausses sans précédent des prix des denrées alimentaires sur les marchés nationaux, en dépit des coûteuses mesures prises souvent par les gouvernements, comme des exemptions de taxes à l’importation ou à la consommation. Ainsi, pour venir en aide aux populations nécessiteuses, principalement celles de la banlieue de Pikine, le représentant de l’Ue a révélé que des bons de nourriture seront donnés aux ménages vulnérables. Avec cette innovation dans la distribution de nourriture, Gilles Hervio voudrait apporter une évolution dans la manière de venir en aide aux nécessiteux. ‘Je souhaiterais m’attarder sur cette dernière composante pour y noter une évolution de ne plus voir la distribution directe de nourriture comme outil unique pour améliorer l’accès à l’alimentation, mais comme outil parmi d’autres filets de sécurité, allant jusqu’à des transferts financiers directs aux bénéficiaires’, a-t-il indiqué.

En plus de la distribution de bons d’achats, le Pam, qui exécute ce programme, mettra l’accent sur des formations sur la nutrition à l’attention des femmes enceintes et des mères de jeunes enfants. Enfin, ce programme vise à créer des activités de ‘nourritures-contre-actifs’, c’est-à-dire une rémunération en nature pour la réalisation de travaux qui contribuent à renforcer la base productive agricole, a expliqué Gilles Hervio. A ce titre, il a fait savoir que la Commission européenne finance actuellement un programme de voirie urbaine à haute intensité de main-d’œuvre dans Dakar, sa banlieue et Ziguinchor, qui devrait créer plus d’un million de jours de travail pour les jeunes des quartiers défavorisés.

DISTRIBUTION DES BONS DE NOURRITURE : Gilles Hervio appelle l’Etat à ‘relever le défi de la transparence’

Pour le représentant de l’Ue, ce programme doit impérativement se faire dans la plus grande transparence. C’est pourquoi, il a appelé l’Etat du Sénégal à relever le défi de la transparence, car, selon lui, l’image du Sénégal et la coopération entre l’Ue et le Sénégal en dépendent. En plus, à l’en croire, des programmes similaires ont été exécutés avec succès et dans la transparence dans d’autres pays. ‘Ce programme marche partout, en Amérique latine, en Ethiopie et Burkina Faso, je ne vois pas pourquoi il ne marcherait pas au Sénégal’, a indiqué Gilles Hervio, qui ne souhaite pas voir des zones d’ombre dans l’exécution de ce programme. Mais, dans tous les cas, le représentant de l’Ue a précisé que l’expérience pilote de Pikine recevra toute leur attention, car d’après lui, son impact devra être parfaitement documenté pour évaluer l’intérêt et la faisabilité de son extension à d’autres sites.

Pour sa part, Thomas Yanga, directeur régional du Pam, qui a tenu à rassurer le représentant de l’Ue, a indiqué que cette donation sera utilisée aux fins prévues, et que le Pam honorera ‘sans faille’ ses obligations de résultat et de compte rendu au donateur. Thomas Yanga, qui a admis que ce travail comporte des risques de fraude, a indiqué néanmoins que ce programme qui a marché au Burkina Faso, devrait marcher au Sénégal.

Charles Gaïky DIENE
Wal Fadjri

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