LUTTE CONTRE LA PAUVRETE ET LA MALNUTRITION AU SENEGAL Le projet de nutrition et transferts sociaux lancé à Sédhiou

Sédhiou dans le sud du Sénégal a abrité hier mercredi 21 octobre une journée de lancement du projet de lutte contre la pauvreté et la malnutrition. Treize districts du pays sont concernés pour un ciblage de 50.000 mères d’enfants âgés de 0 à 5 ans. Le choix de cette région est loin d’être fortuit car ici, plus de 12% des enfants souffrent de malnutrition sévère.



C’est de façon endémique que la pauvreté sévit dans la région de Sédhiou surtout en milieu rural. Le mal est plus profond en saison des pluies, période au cours de laquelle les provisions de nourritures sont presque épuisées. L’extrême sud de la région, c’est-à-dire le département de Goudomp non loin de la frontière avec la république de guinée Bissau, est encore beaucoup plus affecté par cette situation de faibles revenus des ménages.

Cela résulte principalement du conflit armé en Casamance qui a littéralement bouleversé les habitudes et les sources de revenus des populations. Conséquence, beaucoup de foyers peinent à assurer les trois repas quotidiens. Il se pose de fait un réel problème d’accès à la quantité et à la qualité pourtant indispensables à une alimentation équilibrée.

L’enquête SMART réalisée par la direction de l’alimentation et de la nutrition révèle qu’en moyenne 12% des enfants de la région de Sédhiou souffrent de malnutrition que ce soit modérée, aigue ou sévère.

C’est dans ce contexte que la cellule de lutte contre la malnutrition a procédé hier mercredi à Sédhiou au lancement du projet de nutrition et transferts sociaux (projets NETS) axé sur les enfants âgés de moins de cinq ans.

Ce projet s’inscrit, selon les organisateurs, « dans le cadre des mécanismes d’atténuation des chocs survenus suite à la flambée des prix entre autres crises endogènes et exogènes ». C’est une initiative du gouvernement du Sénégal avec l’appui de la banque mondiale pour renforcer dit-on la protection sociale des enfants en situation de vulnérabilité.

S’exprimant au sujet du mécanisme de fonctionnement de ce projet, madame Khadidiatou Dieng la coordinatrice du programme de renforcement de la nutrition au Sénégal note que « les bénéficiaires seront sélectionnés sur la base des critères définis avec l’implication des structures déconcentrées, décentralisées et avec la participation des leaders membres de la communauté ».

Et de poursuivre en ces termes : « le projet NETS s’inscrit dans la politique du gouvernement en matière de protection sociale et va contribuer au développement d’expériences nationales dans le domaine du transfert monétaire. Chaque bénéficiaire recevra tous les deux mois une allocation de 14.000 F CFA et sur une durée de six mois ».

A la question de savoir si ce montant ne créera de problèmes sociaux plus qu’il n’en résoudra, les techniciens de la nutrition et le représentant de la banque mondiale Méno Mulder Sibanda ont expliqué que « l’ambition n’est pas pour prendre entièrement en charge les foyers mais juste les enfants en situation de vulnérabilité ».

A relever que le lancement a eu lieu en présence de plusieurs acteurs au développement dont le premier vice président du conseil régional de Sédhiou, le deuxième maire adjoint et le gouverneur de région. Tous se sont félicités de l’initiative et encouragent à persévérer.

Sud Quotidien

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