La lutte contre la malnutrition chez les enfants rencontre de nombreuses difficultés dans la nouvelle région de Sédhiou. Même si quelques améliorations ont été notées, le phénomène demeure cependant entier. Et pour infléchir le taux assez élevé, le programme de renforcement de la nutrition à Sédhiou tente de diversifier ses services.
La pauvreté grandissante dans les ménages de la nouvelle région de Sédhiou influe de façon négative sur le taux de malnutrition chez les enfants. Dans certaines zones, la situation est plus que jamais préoccupante. Des enfants sont souvent frappés de malnutrition sévère. Pour barrer la route à ce phénomène, le Programme de renforcement de la nutrition (Prn) se déploie dans l’ancien département de Sédhiou. Soixante-dix centres de nutrition ont été implantés au niveau des vingt communautés rurales de l’ancienne circonscription départementale. Ces sites qui polarisent les populations de près de trois cents villages, ont du mal à éradiquer ce phénomène que certains refusent d’ailleurs à comprendre du fait des nombreuses potentialités que regorge cette région du sud du pays.
En fait, en dépit des nombreux efforts déployés sur le terrain par les autorités du programme de renforcement de la nutrition (Prn), le taux de malnutrition chez les enfants reste maintenu à plus de 13 %. Et pourtant, selon le dernier rapport du comité départemental de suivi du Prn, la couverture de la cible a été réalisée à hauteur de 90 %. Ce qui fait dire au Dr Moussa Souané, coordonnateur du Prn à Sédhiou, ‘que si le taux a pu être maintenu à ce niveau, malgré l’affluence de nouveaux bénéficiaires, c’est grâce aux vivres mis à leur disposition des sites d’accueil’. Mais, les autorités du Prn ne comptent pas baisser les bras. Elles entendent renforcer leur présence sur le terrain pour infléchir ce taux qu’elles jugent élevé.
De l’avis du docteur en nutrition, Moussa Douané, il faut mettre l’accent sur l’information et la communication. Parce que, à l’en croire, en plus de la pauvreté, l’ignorance constitue un facteur qui influe de façon négative sur ce taux élevé. ‘Il y a dans nos zones beaucoup de produits et d’aliments riches qui sont indispensables dans l’alimentation des enfants. Mais par pure ignorance, on préfère aller chercher très loin, espérant trouver quelque chose de plus riche’, déplore-t-il. En plus de la sensibilisation, le Dr Moussa Souané souhaite également intervenir davantage dans la prise en charge des enfants atteints de malnutrition. Selon lui, avec le dépistage qui est venu s’ajouter à leurs différentes prestations, la malnutrition chez les enfants pourrait être détectée de façon précoce et prise en charge immédiatement.
Dr Moussa SOUANE (Coordonnateur du Prn à sédhiou) : ‘Le taux de nutrition va connaître un accroissement’
Selon le Dr Moussa Souané, coordonnateur du Prn à Sédhiou, le taux de nutrition y connaîtra une amélioration du fait de l’affluence notée au niveau des sites, avec le dépistage qui est un volet supplémentaire. Dans l’entretien qui suit, le Dr Souané revient également sur prise en charge des enfants atteints de malnutrition aiguë.
Wal Fadjri : Quels sont les programmes mis en œuvre pour lutter contre la malnutrition dans la région de Sédhiou ?
Dr Moussa SOUANE : Nous avons un programme qui concerne plusieurs volets. Jusqu’à présent, il y avait un volet suivi et promotion de la croissance qu’on faisait avec le Programme renforcement de la nutrition (Prn). Mais actuellement, il y a un volet supplémentaire de dépistage et de prise en charge des enfants atteints de malnutrition aiguë. Ce volet est également financé par le Prn, avec l’appui de l’Unicef et du Programme alimentaire mondiale (Pam). Il consiste à faire un dépistage tous les trimestres des enfants de 6 à 59 mois. Ce qui nous permet de détecter de façon précoce les cas de malnutrition aiguë.
Wal Fadjri : Et comment se fait la prise en charge ?
Dr Moussa SOUANE : Si c’est une malnutrition aiguë, mais qui est modérée, la prise en charge se fait au niveau communautaire, c’est-à-dire au niveau de nos sites et au plan familial avec l’appui du relais communautaire que nous avons mis en place et de l’infirmier chef de poste de la zone. Et si l’enfant est atteint d’une malnutrition aiguë, mais un peu plus sévère et s’il n’y a pas de complication médicale, la prise en charge se fait au niveau du poste de santé. Et les infirmiers ont été formés à cet effet. Dans le cas où la malnutrition est vraiment sévère, avec beaucoup de complications, les enfants sont référés au niveau des structures hospitalières.
Wal Fadjri : Le taux de malnutrition chez les enfants était de 13 %. Est-ce que ce taux a connu une amélioration ?
Dr Moussa SOUANE : C’est vrai que dans les sites que nous couvrons, le taux était de 13 %. Mais avec le dépistage que nous faisons, il y a une grande mobilisation de la part des communautés et nous allons maintenant au-delà de nos sites. Ce qui fait qu’au lieu d’accroître, ce taux de malnutrition va connaître une baisse. Parce qu’il y en a qui n’étaient pas enrôlés dans nos programmes et qui bénéficient de nos prestations. Et parmi ces gens, il y a des enfants atteints de malnutrition.
Wal Fadjri : Couvrez-vous toute la région de Sédhiou ?
Dr Moussa SOUANE : Nous sommes présents dans toutes les anciennes communautés rurales de l’ancien département de Sédhiou. Et on est en train de voir si on peut étendre nos services au niveau des nouvelles communautés rurales de la région. En attendant, nous intervenons dans 70 villages centres qui s’étendent pour la plupart sur un rayon de 5 km2. Si l’on fait le calcul, on se retrouve avec un total de deux cents à trois cents villages qui sont touchés par les différents aspects de notre programme.
Propos recueillis par Moctar DIALLO
Wal Fadjri
La pauvreté grandissante dans les ménages de la nouvelle région de Sédhiou influe de façon négative sur le taux de malnutrition chez les enfants. Dans certaines zones, la situation est plus que jamais préoccupante. Des enfants sont souvent frappés de malnutrition sévère. Pour barrer la route à ce phénomène, le Programme de renforcement de la nutrition (Prn) se déploie dans l’ancien département de Sédhiou. Soixante-dix centres de nutrition ont été implantés au niveau des vingt communautés rurales de l’ancienne circonscription départementale. Ces sites qui polarisent les populations de près de trois cents villages, ont du mal à éradiquer ce phénomène que certains refusent d’ailleurs à comprendre du fait des nombreuses potentialités que regorge cette région du sud du pays.
En fait, en dépit des nombreux efforts déployés sur le terrain par les autorités du programme de renforcement de la nutrition (Prn), le taux de malnutrition chez les enfants reste maintenu à plus de 13 %. Et pourtant, selon le dernier rapport du comité départemental de suivi du Prn, la couverture de la cible a été réalisée à hauteur de 90 %. Ce qui fait dire au Dr Moussa Souané, coordonnateur du Prn à Sédhiou, ‘que si le taux a pu être maintenu à ce niveau, malgré l’affluence de nouveaux bénéficiaires, c’est grâce aux vivres mis à leur disposition des sites d’accueil’. Mais, les autorités du Prn ne comptent pas baisser les bras. Elles entendent renforcer leur présence sur le terrain pour infléchir ce taux qu’elles jugent élevé.
De l’avis du docteur en nutrition, Moussa Douané, il faut mettre l’accent sur l’information et la communication. Parce que, à l’en croire, en plus de la pauvreté, l’ignorance constitue un facteur qui influe de façon négative sur ce taux élevé. ‘Il y a dans nos zones beaucoup de produits et d’aliments riches qui sont indispensables dans l’alimentation des enfants. Mais par pure ignorance, on préfère aller chercher très loin, espérant trouver quelque chose de plus riche’, déplore-t-il. En plus de la sensibilisation, le Dr Moussa Souané souhaite également intervenir davantage dans la prise en charge des enfants atteints de malnutrition. Selon lui, avec le dépistage qui est venu s’ajouter à leurs différentes prestations, la malnutrition chez les enfants pourrait être détectée de façon précoce et prise en charge immédiatement.
Dr Moussa SOUANE (Coordonnateur du Prn à sédhiou) : ‘Le taux de nutrition va connaître un accroissement’
Selon le Dr Moussa Souané, coordonnateur du Prn à Sédhiou, le taux de nutrition y connaîtra une amélioration du fait de l’affluence notée au niveau des sites, avec le dépistage qui est un volet supplémentaire. Dans l’entretien qui suit, le Dr Souané revient également sur prise en charge des enfants atteints de malnutrition aiguë.
Wal Fadjri : Quels sont les programmes mis en œuvre pour lutter contre la malnutrition dans la région de Sédhiou ?
Dr Moussa SOUANE : Nous avons un programme qui concerne plusieurs volets. Jusqu’à présent, il y avait un volet suivi et promotion de la croissance qu’on faisait avec le Programme renforcement de la nutrition (Prn). Mais actuellement, il y a un volet supplémentaire de dépistage et de prise en charge des enfants atteints de malnutrition aiguë. Ce volet est également financé par le Prn, avec l’appui de l’Unicef et du Programme alimentaire mondiale (Pam). Il consiste à faire un dépistage tous les trimestres des enfants de 6 à 59 mois. Ce qui nous permet de détecter de façon précoce les cas de malnutrition aiguë.
Wal Fadjri : Et comment se fait la prise en charge ?
Dr Moussa SOUANE : Si c’est une malnutrition aiguë, mais qui est modérée, la prise en charge se fait au niveau communautaire, c’est-à-dire au niveau de nos sites et au plan familial avec l’appui du relais communautaire que nous avons mis en place et de l’infirmier chef de poste de la zone. Et si l’enfant est atteint d’une malnutrition aiguë, mais un peu plus sévère et s’il n’y a pas de complication médicale, la prise en charge se fait au niveau du poste de santé. Et les infirmiers ont été formés à cet effet. Dans le cas où la malnutrition est vraiment sévère, avec beaucoup de complications, les enfants sont référés au niveau des structures hospitalières.
Wal Fadjri : Le taux de malnutrition chez les enfants était de 13 %. Est-ce que ce taux a connu une amélioration ?
Dr Moussa SOUANE : C’est vrai que dans les sites que nous couvrons, le taux était de 13 %. Mais avec le dépistage que nous faisons, il y a une grande mobilisation de la part des communautés et nous allons maintenant au-delà de nos sites. Ce qui fait qu’au lieu d’accroître, ce taux de malnutrition va connaître une baisse. Parce qu’il y en a qui n’étaient pas enrôlés dans nos programmes et qui bénéficient de nos prestations. Et parmi ces gens, il y a des enfants atteints de malnutrition.
Wal Fadjri : Couvrez-vous toute la région de Sédhiou ?
Dr Moussa SOUANE : Nous sommes présents dans toutes les anciennes communautés rurales de l’ancien département de Sédhiou. Et on est en train de voir si on peut étendre nos services au niveau des nouvelles communautés rurales de la région. En attendant, nous intervenons dans 70 villages centres qui s’étendent pour la plupart sur un rayon de 5 km2. Si l’on fait le calcul, on se retrouve avec un total de deux cents à trois cents villages qui sont touchés par les différents aspects de notre programme.
Propos recueillis par Moctar DIALLO
Wal Fadjri